Les changements réels dans la société ne se font ni par concertation, ni par décret. Ils se font par osmose et par capillarité. Les gens changent d’idées et de comportement sans bruit, sans s’en apercevoir ni se l’avouer. Ils s’adaptent à tout en caméléons, au mieux de leurs intérêts de leur sécurité, et au mépris de leurs convictions de la veille. Pour commencer, des idées et des comportements jusqu'alors incongrus et inacceptables pour la moyenne sont ouvertement prônés par une avant-garde éclairée en qui nul ne se reconnaît, mais qui dispose d’un pouvoir d’intimidation et du monopole de l’expression publique. Ils sont d’abord tolérés puis singés par la population avant de devenir la nouvelle normalité. Langue de bois et tartufferie sont les camouflages ordinaires de cette transition. La vraie révolution est furtive.

(18.8.2015)