despotica
http://blog.despot.ch/feed.xml
2018-12-11T13:24:05.660000Z
Werkzeug
Lettre ouverte à Hubert Védrine
http://blog.despot.ch/post/lettre-ouverte-a-hubert-vedrine
2018-12-11T13:24:05.660000Z
2018-12-11T12:50:08Z
Slobodan Despot
<h3><em>Ou : pourquoi je n’ai pas trouvé de gilet jaune en Suisse</em> (texte et audio)</h3>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/da66bb2e-df6a-4e1f-9a7e-f02edf9f8cf1/0efe6aac-8279-4f23-a5eb-53bd362e4e02.jpg" /></p>
<p>Cher Hubert Védrine,</p>
<p>Ou plutôt devrais-je dire : Monsieur le Ministre ? Car dans votre démocratie, la France, on porte le titre de ministre à vie, comme celui de marquis, même quand on l’a été trois mois dans le gouvernement Macron. De même qu’on reste président avec bureau, chauffeur et secrétaires avec un seul mandat à son actif. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, les ex-présidents commencent à peser sur le budget de l’État, mais là je m’égare…)</p>
<p>Recommençons donc : Monsieur le Ministre, j’ai eu le plaisir de vous côtoyer dans des débats sur les affaires étrangères et de constater que nous étions plutôt dans le même camp. Mais je vous ai entendu parler l’autre jour d’une affaire de voisinage et mon sang n’a fait qu’un tour.</p>
<p>Précisons : je sortais justement de ma station-service habituelle, en Valais, où j’étais allé acheter un gilet jaune. Le vendeur n’en avait que des oranges. J’ai dit : « Ah non, ça va pas !</p>
<p>— Mais pourquoi ? Ils sont tout aussi voyants.</p>
<p>— Ce n’est pas pour attendre la dépanneuse TCS au bord de la route qu’il me le faut. C’est pour protester contre le prix du carburant et des assurances maladie ! Je veux lancer le mouvement des gilets jaunes en Suisse. Les gilets orange, c’est pour la grève des chasseurs. »</p>
<p>Le pauvre tenancier m’a regardé d’un air ahuri et un peu chagriné. J’ai senti chez lui une sincère préoccupation pour mon état mental.</p>
<p>En Suisse, lorsqu’on n’en peut vraiment plus, on ne se coiffe pas d’un gilet jaune ou d’un bonnet rouge. On lance un référendum. Déjà, ça nous occupe. Et, si la question vaut la peine, ça occupe aussi nos concitoyens. Ils votent oui ou non et puis c’est baste. Pas de vitrines cassées, pas de bagnoles en feu.</p>
<p>En repartant donc sans mon gilet jaune, j’ai allumé la radio et je vous ai entendu parler de la démocratie directe. C’est peu dire que vous vous en méfiez ! Vous lui vouez une haine pour ainsi dire… Irrationnelle :</p>
<blockquote>
<p>«…Cette impatience (l’aspiration à la démocratie directe), je pense que ça peut tuer la démocratie représentative… Et comme la démocratie directe instantanée peut aboutir au fait qu’avec le portable on est questionné chaque matin pour savoir si on rétablit la peine de mort — réponse « oui », en majorité —, je pense qu’il y a quelque chose qui est totalement dévastateur… » etc. (<a href="https://www.franceculture.fr/emissions/lesprit-public/du-ras-le-bol-fiscal-a-la-guerilla-urbaine-comment-en-est-arrive-la">L’Esprit public sur France Culture</a>, le 2 décembre, à 14’ 40")</p>
</blockquote>
<p>On vote souvent en démocratie directe, M. le Ministre, mais certainement pas toutes les cinq minutes. Et quant à la peine de mort, je ne suis pas si sûr que la population suisse, seule dans le monde à jouir de la démocratie directe, y serait si acquise. Je pense au contraire que l’initiative prendrait un bouillon mémorable. En France, en revanche, il est possible que le peuple y soit moins réticent. Le seul moyen de le savoir, c’est encore de le consulter. Or c’est justement ce que vous voulez éviter à tout prix. Comme on ne lui demande rien sur rien, il fourbit sa hache et rêve de guillotines.</p>
<p>En Suisse, on a eu tellement marre de voir les médias de service public offrir des tribunes à ces experts qui traitent le peuple de débile mental qu’on a lancé une initiative contre le service public. Elle n’a pas passé. Du coup, j’utilise le service public suisse pour vous dire, Monsieur le Ministre, qu’avec des démocrates comme vous, le marché du gilet jaune, en France, a beaucoup plus d’avenir qu’en Suisse.</p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/da66bb2e-df6a-4e1f-9a7e-f02edf9f8cf1/d4ec1000-151e-4f1a-b8a5-32de2de0f4c4.jpg" /></p>
<ul>
<li>Version audio : <a href="https://www.rts.ch/play/radio/les-beaux-parleurs/audio/les-coups-de-gueule-des-chroniqueurs?id=10020591&startTime=134">Chronique aux <em>Beaux parleurs</em> de la Radio suisse romande</a>, le 9.12.2018</li>
</ul>
Asia Bibi, la CEDH et les juges pakistanais
http://blog.despot.ch/post/asia-bibi-la-cedh-et-les-juges-pakistanais
2018-11-18T15:06:35.270000Z
2018-11-18T14:05:28Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/71924a44-bca4-4d3f-871e-3ed638f65a42/bd413592-fc4d-4a30-8424-a7e49b4afc9a.jpg" title="Appuyez sur le bouton pour télécharger"/></p>
<p>C’est tout de même utile d’avoir une <br />
cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg<br />
. Même pour nous autres, citoyens de la plus parfaite démocratie au monde. Il est rassurant de penser que là-haut, à Strasbourg, les juges, les procureurs et les avocats ne se réunissent pas le <br />
vendredi après-midi<br />
pour résoudre entre copains les cas de la semaine autour d’un verre de fendant, comme dans certains bleds que je ne citerai pas. Parce que la CEDH, justement, elle juge au nom des droits de l’homme et non du droit du plus fort.</p>
<p>Quoique… L’espace d’un instant, j’ai pu en douter. La CEDH a confirmé l’autre jour la condamnation d’une Autrichienne qui avait traité Mahomet de pédophile pour avoir épousé une petite fille. De quoi je me mêle? Il lui aurait suffi de consulter M. Cohn-Bendit pour savoir que l’amour entre générations n’a rien à voir avec l’âge — ni avec une religion en particulier.</p>
<p>Ce qui m’a tout de même un peu étonné, moi, c’est que la cour européenne des droits de l’homme ait rendu son jugement, je le cite, au nom de <em>«l’obligation d’assurer la coexistence pacifique de toutes les religions… en garantissant la tolérance mutuelle»</em>. Moi qui croyais qu’une cour de justice ne devait juger qu’au nom du droit et non de ses possibles conséquences. </p>
<p>(Un droit, <em>soit dit entre parenthèses,</em> qui, en Europe du moins, s’occupait jusqu’ici des gens et non des collectivités, fussent-elles religieuses. Par exemple, le sacro-saint droit à la liberté de pensée et d’expression. L’humain ne pense et ne s’exprime librement qu’à l’unité. Au pluriel, il ne fait que bêler.)</p>
<p>Mais, en conceptualisant, j’ai fini par comprendre. Mettons-nous à la place de ces juges. Ils ont dû raisonner un peu comme un arbitre de foot. Siffle-t-on un pénalty contre l’équipe qui monte quand on a un stade survolté dans le dos? Non. Au contraire: on calme d’abord le stade. Donc, le pénalty, mieux vaut le siffler contre l’équipe qui fait pas d’histoires. L’important, c’est de sortir vivant de l’arène.</p>
<p>Tous les tribunaux n’ont pas cette sagesse. Regardez ce qui s’est passé au Pakistan avec ces juges de la Cour suprême qui ont acquitté Asia Bibi. Pour mémoire, Asia Bibi, c’est cette chrétienne qui avait eu la mauvaise idée de boire un verre d’eau à la même carafe que des femmes musulmanes. Au lieu de laisser faire les coutumes (et donc la peine de mort), les juges pakistanais ont voulu appliquer le droit des individus importé d’Europe. Voyez le résultat: un gouverneur assassiné pour avoir pris son parti, manifestations monstres, saccages, fatwas à l’encontre des magistrats… </p>
<p>Si la communauté islamique locale estimait que cette chrétienne méritait la peine de mort pour son blasphème, soustraire cette femme à son châtiment, n’est-ce pas une insulte à la piété des musulmans? Une entorse manifeste à la coexistence de toutes les religions, et même à la tolérance mutuelle puisque la vague d’intolérance a fini par bloquer le pays.</p>
<p>Rien de tout cela ne serait arrivé si les juges d’Islamabad avaient eu la sagesse de leurs collègues de Strasbourg. Au lieu de ça, ils nous exportent encore leur problème en nous obligeant au nom de nos principes d’accueillir cette femme menacée et sa famille.</p>
<p>Mais la CEDH peut encore sauver la paix des religions en Europe. Elle peut condamner la France et l’Italie pour avoir proposé l’asile à cette blasphématrice.</p>
<ul>
<li>Chronique diffusée dans les <em>Beaux parleurs</em> du 18 novembre 2018. <a href="https://www.rts.ch/play/radio/les-beaux-parleurs/audio/les-coups-de-gueule-des-chroniqueurs?id=9968568">Version audio</a>.</li>
</ul>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/71924a44-bca4-4d3f-871e-3ed638f65a42/91c8fae7-0a13-4953-9bd5-6434fe89dbc2.png" title="Appuyez sur le bouton pour télécharger"/></p>
<p>.</p>
Les bédouins flingueurs (ma chronique aux «Beaux parleurs» du 21.10.2018)
http://blog.despot.ch/post/les-bedouins-flingueurs-ma-chronique-aux-beaux-parleurs-du-21-10-2018
2018-10-24T12:06:06.507000Z
2018-10-24T08:49:00Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/ed7b4e63-2543-4ad9-9b46-a1c50956d914/be5f0864-34d9-4f91-8730-7b6dbdbb4296.png" title="Attachment"/></p>
<ul>
<li><a href="https://www.rts.ch/play/radio/les-beaux-parleurs/audio/a-casse-des-briques?id=9899035&startTime=1012">Version audio</a></li>
</ul>
<p>C’est l’histoire du mec qui se rend à son consulat, peinard, en une seule pièce — et qui en ressort détaillé en tranches. Depuis lors, des dessinateurs inventifs ont proposé un nouveau design pour le drapeau de l’Arabie Saoudite, où le sabre des décapitations a fait place à la tronçonneuse des travaux de gros. Pour ramener à la raison ce journaliste trop bavard, M. Khashoggi, le prince MBS a dépêché carrément l’équivalent d’un quinze de rugby, rapidement devenu… un quatorze, parce que l’un des liquidateurs se serait déjà lui-même fait liquider dès son retour dans un accident de voiture suspect à Riyad…</p>
<p>On a l’impression en lisant ce récit, qu’on a mis les scénarios de films les plus extravagants dans un shaker et qu’on a bien brassé le tout. Sommes-nous tombés à la fin du prodigieux <em>Fargo</em> des frères Cohen, là où le gars se fait réduire tête première dans un broyeur agricole? A moins qu’on suive les péripéties de ce bon <em>Léon</em> le nettoyeur, la référence en matière de disparitions aussi discrètes que définitives.</p>
<p>Pour ce qui est du définitif, le contrat semble bien rempli, mais pour la discrétion, les MBS boys vont devoir repasser. On n’est plus à l’ère des pigeons voyageurs, les gars! Big Brother est partout désormais. Il enregistre nos moindres soupirs, en l’occurrence (paraît-il) à travers la montre connectée du client. Comment voulez-vous que les assassins puissent faire sereinement leur travail après ça? A mon avis, ils devraient porter plainte pour atteinte à la vie privée.</p>
<p>Les derniers instants du journaliste saoudien ont, quoi qu’il en soit, été dûment enregistrés et balancés dans le Cloud. Il ne manquait plus que l’image pour qu’on puisse en faire un film «gore» style caméra à l’épaule, pseudo-documentaire, voyez le genre (1)? </p>
<p>Bref, l’enregistrement nous plonge soudain dans les classiques du film noir. Au moment où les fines lames commencent leur besogne, la réplique est au consul, Mohammed Al-Otaibi: «Faites ça dehors, vous allez encore m’attirer des problèmes» (l’<em>«encore»</em> est de moi, soyons honnêtes, mais le reste est authentique!). </p>
<p>A quoi l’un des spécialistes répond sobrement: «Si tu veux vivre quand tu reviens en Arabie saoudite, tais-toi!»</p>
<p>Vous l’avez deviné, c’est dans les <em>Bédouins flingueurs</em> avec des dialogues de Michel Audiakhbar.</p>
<p>Bref: un joli petit scandale planétaire dû à l’inadaptation de nos spadassins à l’ère numérique. Un comble quand on sait la passion de leur boss pour la technologie d’avant-garde (et les centaines de milliards d’investissements qu’il y a engloutis). Mais le prince MBS n’est pas tout blanc non plus. On connaissait son petit côté soupe au lait. De là à faire tailler en morceaux un chroniqueur de seconde zone du Washington Post dont personne n’avait jamais entendu parler? Sans doute s’est-il laissé aller à un mouvement d’humeur. Comme disait l’Allemand dans les tontons flingueurs: «Che ne dis pas que ze n’est pas injuste, che dis que za zoulage». </p>
<p>Le monde du business a été choqué. Même les requins de chez J. P. Morgan ont annulé leur prochain voyage à une conférence d’investisseurs. Et l’on murmure que plusieurs parlementaires suisses se demandent s’il est bien opportun de répondre aux invitations de MBS à venir passer des week-ends chez lui payés par de bons amis communs.</p>
<p>Cela dit, ne nous emballons pas. Cette regrettable petite bavure n’empêchera pas — on parie? — Macron Jolicœur et Donald le Rouquin de fourguer à MBS la quincaillerie nécessaire pour finir d’éparpiller ces cure-dents de Yéménites aux quatre coins de la péninsule façon puzzle. Pas de pitié pour ces toasts trop grillés, ils ont le mauvais goût d’être pauvres. Là, les tueurs de MBS peuvent tailler et découper à leur guise. Et nous ne sommes pas près d’arrêter nos livraisons (2).</p>
<p><small></p>
<div align="center">NOTES</div>
<ol>
<li>
<p>On peut trouver sur les réseaux la bande annonce: la photo du visage proprement découpé de M. Khashoggi, soigneusement étalé par terre comme une méduse devant son crâne. Je m’abstiens de la reproduire, tout en sachant qu’elle aurait ses amateurs, tant du côté ciné d’horreur que du côté art d’avant-garde…</p>
</li>
<li>
<p>Le président Macron a aussitôt confirmé mes dires. En précisant, effectivement, que <a href="https://www.msn.com/fr-fr/actualite/politique/meurtre-de-khashoggi-macron-sagace-dune-question-sur-les-ventes-darmes-%C3%A0-larabie-saoudite/ar-BBOOMFa">ces deux choses n’avaient rien à voir! Mais rien du tout! Il s’est même un peu fâché</a>.</p>
</li>
</ol>
<p></small></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/ed7b4e63-2543-4ad9-9b46-a1c50956d914/7722fc01-df89-4ca6-9a15-d61179c33309.jpg" title="Attachment"/></p>
Le grand ménage intérieur (mon reportage sur le jeûne dans «Marianne»)
http://blog.despot.ch/post/le-grand-menage-interieur-mon-reportage-sur-le-jeune-dans-marianne
2018-09-18T21:37:26.325000Z
2018-09-01T22:24:25Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/789b95bf-96ce-46d4-827b-1929e8cb3f27/3e6bdea4-c083-4554-a4d2-99827fc8cadd.jpg" /></p>
<p>Dans son édition du 31 août 2018 (n° 1120), <em>Marianne</em> reprend in extenso le compte rendu de notre semaine de jeûne en Serbie paru dans le <em>Drone</em> n° 26 (8.7.2018). «L’arme de subversion massive» — air pur et eau fraîche — suscite de plus en plus d’intérêt jusque dans les médias de grand chemin.</p>
<ul>
<li>A télécharger ici:</li>
</ul>
<p><a href="https://cdn-files.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/789b95bf-96ce-46d4-827b-1929e8cb3f27/011d5d06-28b8-44b7-b27b-e841623a0bdf_orig.pdf" target="_blank">Download PDF</a></p>
Un éclair littéraire sur la guerre nucléaire («Le Nouvelliste», 3.1.2018)
http://blog.despot.ch/post/un-eclair-litteraire-sur-la-guerre-nucleaire-le-nouvelliste-3-1-2018
2018-01-03T09:05:17.971000Z
2018-01-03T08:29:30Z
Slobodan Despot
<p>Un <a href="https://www.lenouvelliste.ch/articles/lifestyle/sortir/un-eclair-litteraire-sur-la-guerre-nucleaire-726128">bel article</a> de Sarah Wicky qui touche à la nature véritable du <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Rayon bleu</em></a> (que j’avais originellement sous-titré «poème»).</p>
<p><img align="right" size="30%"><br />
<img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/9d91ba98-eaba-4a1b-b606-27a57ddd172c/cab6d70a-f777-4901-a818-60b3bb6c1985.jpg" /></img></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/9d91ba98-eaba-4a1b-b606-27a57ddd172c/538062ed-0e54-4c8c-93fa-2a735027e63d.jpg" /></p>
Ce que «Le Rayon bleu» doit au général Gallois
http://blog.despot.ch/post/ce-que-le-rayon-bleu-doit-au-general-gallois
2018-01-02T17:00:46.795000Z
2018-01-02T16:43:26Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/5d9ce56d-2dce-4016-a4e6-017b73efb1ef/b8bf5487-8d64-4f49-8e3b-57837ac523cd.jpg" /></p>
<p>La ville de Lausanne a eu la gentillesse de publier des extraits de mon long entretien avec Isabelle Falconnier au Palace, dans le cadre du Prix des Lecteurs. </p>
<p>Je ne me souvenais plus de tout ce que j’avais pu raconter auprès de mon téléphone noir. Je découvre quelques souvenirs intéressants sur l’un des plus grands personnages — et des plus oubliés — de l’après-guerre française: le général Pierre-Marie Gallois, mon auteur, mais aussi mon mentor et mon ami. </p>
<iframe width=
"
620" height="350" src="
https://www.youtube.com/embed/3hz2LDiEZ4k?rel=0"
; frameborder="0" gesture="media" allow="encrypted-media" allowfullscreen></iframe>
Бонтон слободног човека
http://blog.despot.ch/post/bonton-slobodnog-choveka
2018-04-13T22:38:59.360000Z
2017-12-13T23:34:00Z
Slobodan Despot
<h2>Илити : кодекс савременог самураја</h2>
<p><strong>Сведоци смо, а често и учесници, трагичне борбе против светске противљудске немани која поприма све јасније, и ружније, црте. Веровали смо у младости, негде поткрај 20. века, да је здружени отпор могућ -- а онда нам је и сам појам "отпора" помућен и отет. Шта нам преостаје данас, кад је свака политичка опозиција "систему" компромитована или смешна? Која нам средства преостају за одбрану језгра слободе, идентитета, независности, суверености? </strong></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/2ac4c3ac-1e73-4ce3-bc34-ef56a305992f/70538925-34be-418d-b95e-9db22b809ac5.jpg" style="font-family: Menlo;"/></p>
<p>Чудном игром судбине, моја отаџбина Југославија, односно Србија, а затим и друга мајка - Швајцарска, нашле су се на првој линији удара глобалистичког рата против традиционалних култура и народа. Позних осамдесетих, када сам летовао на Јадрану, сањао о филму а студирао историју уметности, веровао сам да је савремена цивилизација ушла у лење воде потрошачке учмалости и ту се укотвила. А тада је уследило непојмљиво убрзање. Напрасни суноврат Совјетског Савеза дао је сигнал за поход. На Истоку неоколонијални ратови, почев са разбијањем Југославије, на Западу планско разграђивање свих наслеђених вредности и идентитета, од националног и верског све до породичног па и полног, укидање појединачних права и слобода и сваког облика приватности. Све то под филмски изрежираном диверзијом исламског терора а уз помоћ неодољивог напретка компјутерске технологије. </p>
<p>Тој изградњи новог света, т.ј. обмане светских размера, присуствовао сам као привилеговани сведок. Од "револуције балвана" у Славонији до бомбардовања Србије, од женевских преговора до Рамбујеа, увек сам се мотао ту негде, у кулисама збивања. Као преводилац и издавач Добрице Ћосића, Александра Зиновјева, генерала Пјера Галоа или Владимира Волкова, упијао сам мисли и искуства најумнијих судионика и летописаца тог сулудог времена. Као саветник суверенистички настројених кругова у Швајцарској, учествовао сам и у одбрани независности те истовремено крхке и жилаве конфедерације која и данас опстаје, како-тако, као трн у оку инжењерима глобалног лагера.</p>
<p>На плану видљивих резултата - јад и беда. Разочарења, издаје и порази. Све до садашњег безнађа, кад се сваки покушај колективног отпора слама на хридима цинизма, егоцентризма и корупције. Ја сам, са све мање жара, настављао да пишем по "геополитичкој" штампи и да преводим и објављујем огледе које су читали само истомишљеници.</p>
<h4>Олово и перо</h4>
<p>А онда је наступио прелом. 24. марта 2009. сам напрасно, без паре у џепу, поноћним авионом из Београда одлетео за Индију. Тог дана се у Београду обележавала десетогодишњица НАТО бомбардовања. За ту прилику смо штампали комплет спомен-разгледница о херојском хумору и патњама Србије. У Сава Центру се држао скуп средовечних људи који су говорили о светској завери. Државни медији су већ били усвојили ону чудну суздржаност према збивањима која су сваког живог грађанина Србије у срж погађала, као да у тој напаћеној земљи само гостују попут групе експерата. </p>
<p>Моје разгледнице нико није ни гледао, а биле су плод вишемесечног архивског копања (јер држава Србија као да је сама брисала трагове туђег злочина). Додуше, ни угледну средовечну господу национал-демократског опредељења нико није слушао. У Србији, као и у Француској, Швајцарској или било где друго, национални спас није могао окупити ни десети део публике какве осредње певаљке. </p>
<p>С олакшањем сам одлетео те ноћи за Франкфурт, а одатле за Калкуту. Колико год су знамења била тмурна за општу ствар, толико су мени лично била повољна. Неколико дана пре тога, путничка агенција у Београду ми је на реч издала авионску карту. А онда, тик пред полетање из Франкфурта, на мобилни ми се јавила начелница културног одсека у мом швајцарском кантону. Саопштила ми је да сам добио ауторску стипендију за коју сам се безизгледно кандидовао, па је у међувремену и заборавио. Мој награђени синопсис постао је захваљујући томе роман - <em>Мед</em>. Трагикомичну српску причу из рата у Крајини објавио је најцењенији издавач на свету, париски Галимар, чим сам послао рукопис. Када сам угледао своје име на славној отмено белој корици, помислио сам да се то неко са мном шали. Када је књига почела да кружи, да добија награде и да улази у гимназијске лектире, схватио сам да није шала. Да сам "медијску блокаду" пробио нити балваном, нити динамитом, нити "лобингом", нити "пијаром", већ - пером. Мог чича-Николу, пчелара, и његовог слуђеног сина Веска "Прзницу", десетине хиљада Француза је усвојило као да су им род рођени. Тада је, можда по први пут, неком на Западу дошло до ума и срца да је "Олуја" и брисање српске Крајине стравичан злочин, а не заслужено кажњавање "србокомуниста" или "србофашиста".</p>
<h4>Етика ситних корака</h4>
<p>Моја ауторска и - да тако кажем - политичка судбина нераскидиво је везана за тај чудесни пут у Индију. Јединствени задах Калкуте - мирис ватре, прљеног гвожђа, опојних зачина и људских лешева - заувек ми је остао у носу. Утопио сам се, до животне опасности, у тај пренасељени, загађени, бучни континент где се умире на улици а где свуда бљеште осмеси. Срце ми се расплинуло у тој милијарди верујућих душа које се у сваком тренутку моле Богу и судбини за милост да проживе, пропију или прожваћу следећи тренутак на овом свету. Тек у тим тропима сам назрео смисао Николајеве "Молитве на језеру" и чудесну моћ оног који скаче у провалију чврсто верујући да ће га божја рука спасти. Разумео телом и срцем, а не само умом, да све што нас окружује зависи само од нас самих и погледа којим обухватамо свет. Да "више чинимо оним што јесмо него оним што чинимо", како то срочи француски духовник и пустињак Шарл де Фуко. Без Индије не би било <em>Меда</em>. Без <em>Меда</em> не би било романописца — а романописац је, Богу хвала, бесповратно отерао у мировину публицисту и политичара. </p>
<p>У чему је разлика? У огромном утицају ситних ствари. Политика се јалово бави општим местима. Поезија и духовност се плодотворно баве ситницама. Ваљда зато што сам у поезију ушао у позним годинама, из ње сам жустро поцрпео сваку могућу науку и благодат за оно живота колико ми је још суђено да поживим. Свестан привилегије која ми је додељена, потрудио сам се да то искуство претворим у кратко "вјерују" за савремене невернике и инстант-етику за нервозне цинике попут мене самог.</p>
<h3>Двадесет деспотских заповести</h3>
<h4>Читај литературу</h4>
<p>Ако треба да бираш, одложи есејистику, историју и филозофе. Читај песнике и писце: истина коју ти преносе не да се ни упрегнути ни фалсификовати, јер је истина срца. Читај бар десет страница дневно.</p>
<h4>Буди чист</h4>
<p>Сапун и вода су сваком доступни. То је ствар поштовања, најпре према себи. </p>
<h4>Лепо се одевај</h4>
<p>Јер учмали мушкарац у тренерци јесте последњи степен пред пацовском регресијом.</p>
<h4>Поштуј законе</h4>
<p>Поредак не заслужује твоје време ни напор. Зато му се немој замерати.</p>
<h4>Не испољавај убеђења</h4>
<p>Јер "човек од убеђења је крут, догматичан, досадан и, као што доликује, тупав. Убеђена најчешће и немају никаквог утицаја на људско понашање. Она само улепшавају таштину, правдају мутну савест и маскирају глупост." (Александар Зиновјев)</p>
<h4>Испољавај осећања</h4>
<p>Јер твоја осећања јесу твоје најистинитије лице. Јунак излази на мегдан без панцир-кошуље.</p>
<h4>Пиши на папиру</h4>
<p>Нека твој траг не зависи само од електричне струје и америчких софтвера.</p>
<h4>Дописуј се поштом</h4>
<p>Не дозволи да поштар доноси само рачуне и опомене! Три речи мастилом написане убедљивије су од три странице мејла.</p>
<h4>Захваљуј се, макар и без разлога</h4>
<p>Хвала. Спаси Бог (руски). Благодат (енглески, немачки). Милост (француски, грчки, италијански). Свака захвалност је молитва.</p>
<h4>Не бави се оним на шта не можеш утицати</h4>
<p>Геополитику остави професорима, пијандурама и велесилама. Презири "интелектуалце који важно врте палце", јер се купују "за шприцер и кавурму", што рече преобдарени перверзњак Балашевић.</p>
<h4>Бави се оним што ти је при руци</h4>
<p>Ако се жалиш на скупоћу, а у башти ти расте коров уместо парадајза, умукни!</p>
<h4>Троши што ближе</h4>
<p>Ако пљујеш по глобалистима, а купујеш хлеб у супермаркету ради неколико парица уштеде, умукни!</p>
<h4>Проучавај туђе језике и вере</h4>
<p>Јер ко верује да Божја светлост обасјава само њега и њему сличне, тај је многобожац.</p>
<h4>Не гаји непријатеље</h4>
<p>Мудар човек нема непријатеља. Само тупавци упиру прстом у друге уместо да се баве собом.</p>
<h4>Говори и пиши конкретно</h4>
<p>Апстрактни појмови су за јаловце и аутисте.</p>
<h4>Не пуши</h4>
<p>Јер ти је то најизлишнији а најжилавији ланац око врата.</p>
<h4>Дружи се са млађима од себе</h4>
<p>Јер ћеш у противном остати сам кад будеш најзанимљивији.</p>
<h4>Уздај се у Тао</h4>
<p>Јер нам Христос рече: "Ја сам Пут" (Дарма, Тао). Не знамо шта је пут нити куд нас води, али увек знамо када смо с њега скренули.</p>
<h4>Буди и жена</h4>
<p>Јер нико није чисто мушко нити чисто женско, а жена је угрожена откад су жене постале мушкарци. И обратно.</p>
<h4>Прави децу</h4>
<p>Јер су ти једини залог за свој народ и веру. Ако имаш двоје деце или више, можеш већ сад спокојно умрети.</p>
<ul>
<li><em>(Текст објављен у 500. броју “Печатa", децембра 2017.)</em></li>
</ul>
Le Rayon bleu lu par «24 Heures»: «Dense et captivant»
http://blog.despot.ch/post/le-rayon-bleu-lu-par-24-heures-dense-et-captivant
2017-11-13T20:07:49.455000Z
2017-11-13T20:06:07Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/578382da-91ac-46a5-b666-412451cf5e92/fe1bcdb0-d7d0-4552-a43d-11eab1cf874c.png" /></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/578382da-91ac-46a5-b666-412451cf5e92/6d995f32-fc17-4ded-9532-6fbbc1d91c58.png" /></p>
Vidéo: entretien sur la menace nucléaire (L’Incorrect, 9.10.2017)
http://blog.despot.ch/post/video-entretien-sur-la-menace-nucleaire-lincorrect-9-10-2017
2017-10-09T19:03:26.715000Z
2017-10-09T18:56:22Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/d0381c2a-1117-4355-a916-d9b10ed3ce6b/ffb377b7-0c80-443f-8f14-d5aff18c35f4.jpg" /></p>
<p>L’attribution du Nobel de la Paix à une campagne antinucléaire est venue nous rappeler — très brièvement sans doute — que la menace n° 1 pesant sur la survie de l’humanité n’est ni l’Etat islamique ni le réchauffement climatique.</p>
<p>Suite à la parution de mon <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Rayon bleu</em></a>, la rédaction de <em>L’Incorrect</em> m’a fait l’honneur de me promouvoir spécialiste en stratégie nucléaire.</p>
<p><a href="https://lincorrect.org/entretien-slobodan-despot-amp/">Quelques réflexions</a> de fin du monde confiées au vent du port de Brest…</p>
RIP Claude Martin
http://blog.despot.ch/post/rip-claude-martin
2017-08-31T21:26:31.115000Z
2017-08-31T21:19:06Z
Slobodan Despot
<p>Je suis retourné ce jour à la basilique de St-Maurice d’Agaune pour les obsèques du chanoine Claude Martin. </p>
<p>Le père Martin fut le recteur du collège de St-Maurice pendant vingt-cinq ans. Il était férocement juste, parfois brutal, toujours intelligent, toujours équitable. Il m’a protégé contre moi-même.</p>
<p>Je me suis rendu à ses obsèques parce qu’il fut l’un des très rares hommes, dans ma vie, que j’aie respectés et qui m’aient éduqué.</p>
<p>L’abbaye avait fait les choses comme il faut, comme eût chanté Brassens. De magnifiques chants latins, des quantités d’encens pour une fois généreuses et cette lenteur qui seule garantit la solennité. Les obsèques catholiques sont à deux vitesses, selon que vous êtes simple péquin ou moine. Mieux vaut être moine, si l’on ne veut pas être expédié avec force effusions déplacées et chansons de Johnny.</p>
<p>Après sa retraite du poste de recteur, Claude Martin s’occupa de la librairie. Il l’a laissée, selon un professeur, dans un ordre de pharmacie. </p>
<p>Il fut un personnage d’une qualité rare. Il a rassemblé autour de son cercueil trois générations au moins: d’élèves, de moines, de professeurs. Ma société d’étudiants, l’Agaunia, avait dépêché son drapeau. Ses trois représentants, dont une fille, étaient raides dans leurs tuniques cramoisies à brandebourgs, raides, hiératiques et beaux. Je le leur ai dit. </p>
<p>Ce 31 du mois d’août, à Saint-Maurice, le temps nous a fait la grâce de s’arrêter. Et même de reculer un peu.</p>
Genèse du «Rayon bleu»
http://blog.despot.ch/post/genese-du-rayon-bleu
2017-09-05T16:07:31.191000Z
2017-08-30T07:41:59Z
Slobodan Despot
<p><em>Lettre à une bibliothécaire</em></p>
<p><br /></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/a919e55b-3171-47ce-ad2f-1ae8a6d5b5f8/3e9bae3b-df33-4442-b34f-281bfb028314.jpg" width="150"/></p>
<p>C’est étrange à confesser, mais c’est parti d’un jeu de mots: on m’avait dit «téléphonie mobile» et j’ai vu un <em>téléphone immobile</em>. Un de ces vieux postes en bakélite comme les nouvelles générations ne les connaissent plus. Et il s’est aussitôt mis à sonner, pour rien, dans les couloirs sonores d’un manoir désert, au cœur de la campagne française. Pourquoi sonnait-il ainsi, régulièrement, depuis des années? A qui s’adressait-il, avec quel message?</p>
<p>Cette mise en scène initiale s’est croisée avec ma hantise ancienne de la destruction nucléaire. Le sujet n’est plus d’actualité comme il le fut durant la guerre froide, pourtant l’humanité est plus volatile, plus instable, plus irresponsable que jamais — or les armes demeurent, opérationnelles, dans leurs silos... Puissions-nous ne jamais voir l’éclat surnaturel de leur «rayon bleu»…</p>
<p>Le résultat? Un récit frôlant le roman d’espionnage, habité par les ombres de quelques personnalités d’exception que j’ai eu la chance de connaître, où la trame du thriller sert de véhicule à des interrogations morales et métaphysiques. Hommage inconscient, me suis-je avisé ensuite, à l’un des plus grands auteurs de notre temps, John Le Carré.</p>
Le Rayon bleu fait débat dans «Eléments»
http://blog.despot.ch/post/le-rayon-bleu-fait-debat-dans-elements
2017-08-30T09:00:26.754000Z
2017-08-25T21:22:09Z
Slobodan Despot
<p>Quand le plus exigeant des magazines français vous consacre non une, mais <em>deux</em> critiques de haut vol côte à côte, vous avez de quoi vous sentir fier!</p>
<p>Michel Marmin et François Bousquet n’ont pas le même avis sur <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Le Rayon bleu</em></a>, mais ils livrent leur point de vue avec une élégance rare. Ce sont deux grands lecteurs au goût sûr. Leur bienveillance, et même leurs réserves, valent un prix littéraire!</p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/67843e70-c5eb-4fc6-b006-76ae37a7f2cf/7a79d9d0-e683-468b-a2cc-d99c9ab00945.jpg" style="height: auto;"/></p>
Entretien avec Anne Brassié autour du «Rayon bleu»
http://blog.despot.ch/post/entretien-avec-anne-brassie-autour-du-rayon-bleu
2017-07-27T07:49:59.998000Z
2017-07-27T07:22:19Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/ffd36fac-b74e-4062-bf20-5269dfc5fd13/ab1079b5-966e-4c83-815a-46df20bf9cbc.jpg" style="width: 576px; height: auto;"/></p>
<p>Bel entretien de 40 minutes sur <em>TV-Libertés</em> entre Anne Brassié et Slobodan Despot autour du <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-miel"><em>Miel</em></a>, du <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Rayon bleu</em></a>, des événements et des souvenirs qui les alimentent, ainsi que des choix de vie insolites de leur auteur…</p>
<p><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/SS2a3XjBnk8?start=1700&feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></p>
Dialogue de l'écrivain avec sa muse
http://blog.despot.ch/post/dialogue-de-lecrivain-avec-sa-muse
2017-07-08T20:37:53.300000Z
2017-07-08T20:35:22Z
Slobodan Despot
<p>«Je suis habité d'une mélancolie que les gens ne connaissent plus.</p>
<p>— En effet. Et maintent, tu vas regarder ta mélancolie dans les yeux et tu vas lui dire: “Soit tu me payes, soit tu dégages!“.»</p>
<p>(A Trieste, 8.7.2017.)</p>
Radio : Les Mots à la Bouche, une tablée gourmande et sincère
http://blog.despot.ch/post/radio-les-mots-a-la-bouche-une-tablee-gourmande-et-sincere
2017-06-21T12:09:19.212000Z
2017-06-21T11:32:15Z
Slobodan Despot
<p>La jeune équipe de Web7Radio m’a convié à une émission chaleureuse et originale: <a href="http://www.web7radio.fr/programs/les-mots-a-la-bouche-12">«Les mots à la bouche»</a>, (<em>Gastronomie, vin & littérature</em>) où — pendant plus d’une heure — l’on parle livres, idées, politique et amitié tout en dégustant de bons petits plats (et les vins qui vont avec).</p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/334b8ac9-4858-4c04-bb6e-b6f057f83f08/ef8edcc2-7fad-41e5-9f58-e6fcbcdf1d6d.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p><small><strong>Yves Delafoy et Romaric Sangars</strong></small></p>
<p>Dans une authentique ambiance de bistrot, nous évoquons donc mon dernier roman, <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Le Rayon bleu</em></a>, mais également <em>Le Miel</em>, la guerre, les écrivains et les poèmes qu’on aime, etc. La bonne chère, on le sait, facilite les confidences...</p>
<p>L’émission, animée par Yves Delafoy, Romaric Sangars et <a href="https://larotisseriedespoetes.wordpress.com">Théo Torrecillas</a> sera diffusée sur le site de <strong><a href="http://www.web7radio.fr">Web7radio</a> jeudi 22 juin, de 20h à 21h</strong>. Puis mise à disposition sur les réseaux sociaux (<a href="https://www.facebook.com/Web7Radio/">facebook</a> et twitter) en podcast, durant le week-end du 24/25 juin.</p>
Le Nécronomacron
http://blog.despot.ch/post/le-necronomacron
2017-06-18T02:53:27.707000Z
2017-06-17T07:03:37Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/43e88d76-3415-4b6d-bfd6-309beb126075/221b962b-3fdd-434f-8eb1-969d57db5505.png" style="width: 3000px; height: auto;"/></p>
<h3>Une théologie du néant à la manière de Lovecraft</h3>
<div align="right"><small>
«Malheur à la cité dont le prince est un enfant.» (Ecclésiaste 10:16)
<br /><br />
«Je suis la femme d’Emmanuel Macron et non sa mère ou sa grand-mère. L’amour n’a pas d’âge.» (Tweet de Brigitte Trogneux-Macron, le 30.4.2017, 18h46)
</small></div>
<p>Je connais les Macrons depuis la nuit des temps. Leurs métamorphoses ne me trompent pas. Je suis plus vieux que si j’avais mille ans, car j’en ai trois fois autant, l’âge de cette civilisation. Eux sont éternellement jeunes, ils le font savoir et on les croit.</p>
<p>L’obscène imposture! Moi seul vois clair dans leur jeu. Son jeu. Derrière ses tulkous, ses réplicants et ses incubes il est <em>un</em>. Ses pluralités, ses ouvertures, ses multitudes et ses étendards ne sont que les filaments de lumière sans pesanteur qui annoncent le trou noir, l’unique aboutissement de tout.</p>
<p>Il n’est qu’un oxymore en rotation, une contradiction absolue. Ce gouffre n’a aucue profondeur. Cette fraîcheur n’a pas d’âge. Malgré mes cicatrices et mes difformités, je suis encore trop jeune pour lui faire barrage. Je n’ai que le pouvoir de le suivre et de l’irriter. Je le reconnais dans ses mues et ses saisons, infailliblement. A quoi? A je ne sais quoi. Je plaisante: je le sais. A son regard tout à la fois naïf et cynique, enfantin et roué, aigu et désespérément stupide. Le regard dit-on, est le miroir de l’âme. Quand l’âme n’y est pas, il se compose et du même coup se trahit. L'ennemi est habile à donner le change. «Il est vrai pourtant — a observé un de mes éclaireurs —, qu’il ne peut s’empêcher de laisser échapper quelque sottise, qui est comme sa signature.»</p>
<p>Ses yeux sont frémissants et inquiets comme l’agent infiltré qui craint de perdre sa fausse moustache. Ses gestes sont surfaits, ses joies froides et ses colères infantiles. Ses pensées sont grégaires comme un banc de poissons. Il joue sa survie à coller au courant.</p>
<p>Vous ne le reconnaissez toujours pas?</p>
<p>Je l’ai croisé partout. Il était ce mignon de Socrate qui s’abreuva de ses paroles avant de me les rapporter quand j’étais juge d’Athènes. Il se prélassait grimé dans le <em>Satyricon</em> quand je gardais les palais de la débauche. Ce frileux a toujours vécu adossé aux foyers du pouvoir. Brantôme et Saint-Simon l’ont croisé dans les antichambres sans même le savoir. Il était gandin quand je revenais des campagnes de l’Empereur, les orteils gelés et le crâne fendu. Il est apparu à Balzac comme journaliste, à Daumier comme avoué. Partout où soufflait un vent de mode, il montait en selle et se laissait propulser. Un être de chair eût été trop lourd.</p>
<p>La modernité est son heure de gloire. Quand la morale se confond avec la vertu et le verbe avec l’action, il triomphe. Il nage dans les nombres et les quantités, il calibre, élague et normalise. L’imprévu l’irrite, la diversité le déroute, la bravoure l’épouvante, la gratuité le détruit. La sagesse à ses yeux se résume à rester sage. Il se garde de la folie humaine comme le vampire se calfeutre contre la lumière du jour. Il a aplati les arts, castré la pensée, transformé le destin en pronostic. Il a envahi les académies et aussitôt les temples de la science sont devenus les tombeaux de l’évidence. Et aussitôt les esprits les plus instruits sont devenus ses plus grosses dupes.</p>
<p>Le voici donc qui s’avance à découvert. Seuls les poètes et les écrivains s’alarment de son passage. Il est le diable en complet veston de Gogol, l’Européen moyen en qui Léontiev voyait <em>l’idéal et l’outil de la destruction universelle</em>. Il est l’inspirateur de toutes les philosophies du nivellement et de la trivialité. De Stuart Mill à Proudhon, de Cabet à Marx, le dix-neuvième siècle ne chante que sa médiocrité et la prolonge à travers les âges.</p>
<p>Le voici donc à mes côtés, de plus en plus proche, de plus en plus nombreux. Il est mon collègue de HEC rêvant de sa première Jag, mon partenaire de squash, mon coloc équipé chez Roset et B&O, épris d’intérieurs blancs et de plantes vertes. Il est le gendre idéal dont rêvait ma mère, l’analyste financier qui rafle en un jour mes laborieux honoraires de six mois. Il aime tout le monde et ne veut blesser personne, mais son regard de bande dessinée continue de le trahir. Il rédige son moindre <em>speech</em>, affine son anglais d’aéroport, lit ce que chacun doit avoir lu mais porte ce que la personne ne peut se payer. Il a trouvé sa fêlure dans un amour interdit, mais là encore, <a href="https://www.youtube.com/watch?v=GVApuLlv-rU">le texte n’est pas de lui</a>:</p>
<blockquote>
<p>Réveille-toi Maggie, je crois que j’ai quelque chose à te dire</p>
<p>Septembre est presque fini et je devrais tout de même reprendre l’école...</p>
<p>Je sais que je t’ai amusée, mais je me sens abusé...</p>
<p>Le soleil du matin quand il frappe ton visage révèle ton âge...</p>
<p>Tu m’as enlevé de chez moi juste pour ne plus être seule</p>
<p>Tu as volé mon cœur et c’est cela qui blesse vraiment.</p>
</blockquote>
<p>Non, <em>Maggie May</em> n’est pas Brigitte et Macron n’est pas Rod Stewart. Le Macron n’est personne. Le Macron® est un produit synthétique et breveté comme le Nylon, le Teflon ou le Dacron. Le Macron est le tissu même de la société sans hommes.</p>
<ul>
<li>Publié dans <a href="http://revue-elements.com/elements-Des-insoumises-contre-la-pensee-unique.html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=elements_166&utm_medium=email"><em>Eléments</em></a> n° 166.</li>
</ul>
<p><img src="https://www.evernote.com/l/AAHK5QZ8ETZHjKlHOOtN3jN3A-36dD7r8F8B/image.png" alt="Eléments 166" width="206" height="277" /></p>
«Le Rayon bleu» lu par Eric Werner (La Nation, 9.6.2017)
http://blog.despot.ch/post/le-rayon-bleu-lu-par-eric-werner-la-nation-9-6-2017
2017-06-14T09:06:29.480000Z
2017-06-14T08:32:34Z
Slobodan Despot
<div><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/fd957d11-f879-48d4-bb5a-2fa065acb161/54dceeed-cfca-4ce2-a499-ae38d0e9bf96.jpg" width="2681" height="1567"/></div>
Slobodan Despot : le retour, par Christopher Gérard (Archaïon, 12.6.2017)
http://blog.despot.ch/post/slobodan-despot-le-retour-par-christopher-gerard-archaion-12-6-2017
2017-06-12T18:00:10.729000Z
2017-06-12T17:47:48Z
Slobodan Despot
<div><div style="-evernote-webclip:true"><br/></div></div>
<div>
<div>
<h1>Slobodan Despot : le retour</h1>
</div>
<div>
<div>
<div>
<p/>
<div><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/4efdece9-8685-451a-b003-ec11061f4b16/a37b3d8e-6ffe-4adf-8073-a21a6cf51eb0.jpg" style="height: auto;" alt="xaTrydQS.jpeg" width="499" height="500"/></div>
<p/>
<p>Curieux roman que nous offre Slobodan Despot, éditeur non-conformiste (Xénia, et son journal <em>Antipresse</em>), traducteur et auteur d’une première fiction remarquée, <em>Le Miel</em>. Avec <em>Le Rayon bleu</em>, Slobodan Despot change en effet de ton ; il se fait plus cérébral, moins lyrique et même ténébreux. Crypté à souhait, <em>Le Rayon bleu</em> se situe en eaux troubles, aux lisières du roman d’espionnage et du conte philosophique ; le lecteur y croise divers fantômes masqués : un éditeur dissident de la place Saint-Sulpice, le général slavophile qui conçut la force de frappe française et François de Grossouvre, dont le suicide (avec hématomes multiples) dans son bureau de l’Elysée n’a jamais convaincu grand-monde. Ecoutes téléphoniques, disparitions d’archives et accidents de la route émaillent cette méditation sur la trahison d’une part, sur l’<em>ultima ratio</em> des états de l’autre, à savoir la dissuasion nucléaire. Au cours de son enquête sur le suicide d’un officier supérieur, éminence grise du Président de la République, un jeune journaliste découvre divers rouages de l’Etat profond, qui n’hésite pas à se débarrasser d’un gêneur, surtout s’il est possible de le faire passer pour un traître. A quoi sert ce téléphone de bakélite installé depuis quarante ans dans le manoir d’Herbert de Lesmures et qui sonne à intervalles irréguliers ? Que signifient ces indications en russe, dictées d’une voix sépulcrale au bout du fil ? Pour qui travaille en réalité le chef de la Police secrète, « préfet d’empire dépêché dans nos provinces » ? Qui sont ces mystérieux veilleurs qui, de Moscou à Washington, et même au fond des océans, analysent avec angoisse les capacités de destruction de leurs forces armées ? Qu’appelle-t-on trahir ? Il s’agit bien d’un conte métapolitique, voire métaphysique, par le biais duquel Slobodan Despot expose, dans une langue ciselée, légère de sous-entendus, sa vision de notre bel aujourd’hui, et en fait du mal : « l’intelligence humaine réduite au pragmatisme dans sa parfaite maturité préludant à la régression ».</p>
<p>Christopher Gérard</p>
<p>Slobodan Despot, <em>Le Rayon bleu</em>, Gallimard, 17€</p>
</div>
</div>
</div>
</div>
<div><br/></div>
<div><br/></div>
Barbet Schroeder et Slobodan Despot en dialogue (Le NRV, France Inter, 6.6.2017)
http://blog.despot.ch/link/barbet-schroeder-et-slobodan-despot-en-dialogue-le-nrv-france-inter-6-6-2017
2017-06-08T14:36:31.646000Z
2017-06-08T12:24:27Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/9fa7e1bb-6886-499e-9915-df9f30fb999b/b299f578-4785-4ba4-a71f-59ab97cd19cd.png" style="width: 906px; height: auto;"/></p>
<p>Un questionnaire croisé passionnant avec Barbet Schroeder autour du mal incarné dans notre temps. Autour de son film <em>Le Vénérable W.</em> et de mon <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Rayon bleu</em></a>. Par Laurent Goumarre et Christophe Bourseiller, Le Nouveau Rendez-vous, mardi 6 juin 2017.</p>
<iframe src="https://www.franceinter.fr/embed/player/aod/9487d69a-f6dd-4835-aaa9-33edebc24c61" width="100%" height="64" frameborder="0" scrolling="no"></iframe>
<ul>
<li>22h / 23h : Le NRV</li>
</ul>
<h5><a href="https://www.franceinter.fr/emissions/le-nouveau-rendez-vous/le-nouveau-rendez-vous-06-juin-2017">CINÉMA : Pensée bouddhique et appels à la haine… Barbet Schroeder, le « cinéaste du mal » sort <em>Le Vénérable W.</em></a></h5>
<h5><a href="https://www.franceinter.fr/emissions/le-nouveau-rendez-vous/le-nouveau-rendez-vous-06-juin-2017">ROMAN : Solitude du pouvoir, poids de l’Histoire, mondes effondrés… Slobodan Despot publie Le Rayon bleu (éd. Gallimard - 2017)</a></h5>
«Le Rayon bleu» lu par Michel Audétat (Le Matin Dimanche, 4.6.2017)
http://blog.despot.ch/post/le-rayon-bleu-lu-par-michel-audetat-le-matin-dimanche-4-6-2017
2017-06-08T10:30:09.278000Z
2017-06-04T18:17:34Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/14b84f11-d897-4a96-810a-4c1db44ddb5a/182eb5f7-4229-43cc-96b3-fe7d63f731ba.jpg" width="1401" height="3581"/></p>
La fille du moine
http://blog.despot.ch/post/la-fille-du-moine
2017-05-30T22:41:28.383000Z
2017-05-30T22:39:16Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/f9480375-d26e-4ea9-89ad-dc5f14ac501b/a68e3f5e-02e7-4d19-b119-bdae008aa211.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p>A Praskovica, au Monténégro, un sentier vertigineux relie le monastère perché sur son rocher à la mer en contrebas. Il a été taillé dans le roc, des années durant, par un moine manchot venu de Russie.</p>
<p>Un jour, le vieux moine bourru avait reçu la visite d’un novice blond à la voix d’ange. L’aspirant moine ne savait que se taire lorsqu’il ne chantait pas. Il était resté auprès de son aîné.</p>
<p>Un jour, l’ange blond tomba malade. Il appela le moine manchot pour lui livrer sa confession. Le vieil homme découvrit alors qu’il s’agissait de sa propre fille, travestie en homme.</p>
<p>Des années auparavant, cet homme s’était battu en duel contre un prétendant de sa fille dont il ne voulait pas entendre parler. Lui-même avait été blessé et amputé du bras, mais le fiancé était mort. Il s’était enfui loin de son pays dans les Balkans et s’était fait moine pour expier son crime. Le sentier impossible était sa pénitence.</p>
<p>Il eut le chagrin et la consolation de recueillir le dernier souffle de sa fille qui l’avait maudit et qui mourut dans ses bras.</p>
Le Rayon bleu lu par Olivier Maulin («Valeurs actuelles», 25 mai 2017)
http://blog.despot.ch/post/le-rayon-bleu-lu-par-olivier-maulin-valeurs-actuelles-23-mai-2017
2017-05-26T15:01:43.660000Z
2017-05-26T07:55:57Z
Slobodan Despot
<p>Après avoir animé avec brio avec Romaric Sangars la soirée de lancement du <em>Rayon bleu</em> au Cercle cosaque, Olivier Maulin en publie une recension approfondie et très élogieuse. Il y met le doigt sur le mobile profond, d’ordre métaphysique et moral, qui m’a poussé à écrire ce livre.</p>
<p><hr /><br />
<img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/76775356-2c63-439a-87fa-2ac75745b670/ea07de91-f7af-48e0-b20f-1c002f9a7a10.jpg" title="Attachment" width="1242"/></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/76775356-2c63-439a-87fa-2ac75745b670/cc74c05f-e54d-492e-8066-5cf81b09952c.jpg" title="Attachment" width="1242"/></p>
Le miroir du foutre
http://blog.despot.ch/post/le-miroir-du-foutre
2017-05-21T22:55:19.050000Z
2017-05-21T22:51:18Z
Slobodan Despot
<div><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/140fd6fb-bfaf-476e-8b61-cd9d7975d943/0631df69-d52f-4b89-ad09-cbc866907b53.jpg" /></div>
Versus-lire - Slobodan Despot: «Le Rayon bleu» (RSR 2, 19.5.2017)
http://blog.despot.ch/post/versus-lire-slobodan-despot-le-rayon-bleu-rsr-2-19-5-2017
2018-03-01T16:13:15.830000Z
2017-05-19T16:47:32Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/2cf25b25-8d2a-499f-b050-cb0df2975286/471bcdb9-141d-4a01-989f-08608d2af808.png" style="width: 384px; height: auto;"/></p>
<p><a href="https://www.rts.ch/play/radio/versus-lire/audio/versus-lire-slobodan-despot-le-rayon-bleu?id=8596150"><em>«Tous ceux qui ont vu le rayon bleu sont morts sur le coup ou presque. Au cœur du deuxième roman de Slobodan Despot, le nucléaire et un va et vient entre la guerre froide et le monde dʹaujourdʹhui. Au milieu, un journaliste qui enquête sur la mort mystérieuse dʹun haut conseiller de lʹEtat français et un téléphone, fixe, dont la sonnerie résonne entre les murs dʹun château comme un appel dans le vide. Roman qui se lit comme un thriller, le récit pénètre aussi au cœur des hommes et dʹun drame possible.»</em></a></p>
<p>Un <a href="https://www.rts.ch/play/radio/versus-lire/audio/versus-lire-slobodan-despot-le-rayon-bleu?id=8596150">entretien</a> intense avec Anik Schuin et Francesco Biamonte. Qui nous rappelle que la radio est la meilleure alliée du livre!</p>
«L’éveil? Ce peuvent être des rencontres. Ce peut être ce roman.»
http://blog.despot.ch/post/leveil-ce-peuvent-etre-des-rencontres-ce-peut-etre-ce-roman
2017-05-17T20:41:23.400000Z
2017-05-17T20:32:08Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/cfabf9b6-fcd3-41d6-a3c1-8bebb4a32c91/a6b197b0-2b8f-4df2-b00c-5deaf0d92ba4.jpg" style="height: auto;"/></p>
<h2>Le Rayon bleu ou la nécessité du regard</h2>
<p>L’éditeur et écrivain serbe n’est pas un intellectuel de salon. Plutôt un homme aux engagements affirmés. Il a donné en 2014 un roman très remarqué: <em>Le Miel</em> (Gallimard). De ces textes légitimant immédiatement un romancier. <em>Le Miel</em>, un grand roman osant <em>regarder</em> le drame des guerres de Yougoslavie. Entre Serbie et Croatie, entre Belgrade et la République serbe de Krajina. Autour de la violence perpétrée contre les Serbes de Croatie. Bien que concerné dans sa chair, l’écrivain ne posait pas un regard accusateur sur ce drame. <em>Un regard de devoir.</em> C’est plus honnête que tous les «<em>devoirs de mémoire</em>», souvent objets de bonne conscience.</p>
<h3>Une intrigue presque policière</h3>
<p>Le <em>regard</em>, c’est autre chose. Littéraire. Et le regard est aussi au cœur du <em>Rayon bleu</em>, second roman de Despot paru à la même enseigne. Un regard sur ce que nous <em>nous</em> devons. À nous-mêmes. Français. Européens. Si <em>Le Miel</em> était d’une certaine manière le roman des origines, <em>Le Rayon bleu</em> est celui de la France de Slobodan Despot. Un spectre. Il y a dans ce roman une intrigue presque policière, aux abords de l’espionnage. Un leurre lié à l’époque où se déroule l’histoire, la Guerre froide. Au fait que le nucléaire en était le socle. Une écriture, avant tout.</p>
<h3>Le spectre du nucléaire</h3>
<p>Despot interroge la <em>Limite</em>. Le roman s’ouvre sur un accident nucléaire et caché, en Russie. Pages exceptionnelles. Sommes-nous encore conscients de la Limite? Les protagonistes du roman sont des veilleurs. Leurs ennemis, tapis dans l’ombre des pages. Des veilleurs, un cercle discret cuirassant <em>la</em> Limite. Ce qui est indépassable à échelle humaine. L’éveil? Ce peuvent être des rencontres. Ce peut être ce roman.</p>
<p><em>Le Rayon bleu</em> est un livre qui transmet une évidence trop évidente pour les individus déréalisés que nous devenons: la vie dans le monde et le monde dans la vie doivent être protégés. Nous avons ce devoir. Nous sommes ces hommes qui possédons, comme nous la possédions durant la Guerre froide, la capacité nucléaire de mettre un terme à la vie.</p>
<h3>L’hiver vient !</h3>
<p>«<em>L’hiver approche</em>», dit une célèbre série. Il approche encore, il a toujours approché depuis que nous avons nucléarisé nos existences, semble répondre Despot. Nous sommes toujours sous la menace de la nucléarisation de la vie, du <em>Rayon bleu</em>, et nous ne le voyons pas. «<em>Pendant ce temps, les sous-marins rampent quelque part sous les mers, dociles et indolents, attendant les ordres.</em>» Despot écrit sur la déréalisation du réel, dont une prémisse se situe peut-être du côté de la Krajina. Et le présent dans nos existences en compagnie du Rayon bleu. Invisible. Nous avons perdu le regard de ce que nous sommes. <em>Le Rayon bleu</em> en reprend le cours. Un voyage initiatique en quête du réel. Un grand livre, urgent. ❑</p>
<p><em>Paul Vermeulen</em></p>
<blockquote>
<p>Slobodan Despot, <em><a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Le Rayon bleu</em></a></em>, éditions Gallimard, mai 2017, 192 pages, 17 euros.</p>
</blockquote>
<p><small>Publié dans <em>L’Action Française</em> 2000 n° 2955 – Du 18 au 31 mai 2017.</small></p>
Entretien autour du "Rayon bleu" (La Revue littéraire, nº 68, 5.7.2017)
http://blog.despot.ch/post/entretien-autour-du-rayon-bleu-la-revue-litteraire-no-68-5-7-2017
2017-05-15T18:36:37.938000Z
2017-05-15T18:11:30Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/ce81dca4-81d9-458c-b896-55bc3e285939/d0f35621-cf7f-448b-be94-eb6004ef61bf.jpg" style="height: auto;" width="1736" height="2813"/></p>
<h4>Entretien avec Slobodan Despot par Camille La Hire</h4>
<blockquote>
<p><em>La Revue littéraire</em> N° 68, mai 2017.</p>
</blockquote>
<p><strong><em>Camille La Hire</em> — Votre premier roman, <em>Le Miel</em> (Gallimard, 2014), a été remarqué, distingué par des «petits» prix et fut l'occasion pour vous d'une longue tournée en France. Il s'agissait d'un récit initiatique, une sorte de conte ou de parabole, qui se déroulait à la fin de la guerre de Yougoslavie. Vous êtes originaire de Serbie mais Suisse francophone. On vous connaît là-bas plutôt pour vos prises de positions publiques et votre maison d'édition, Xenia, dont le slogan est «Osez lire ce que nous osons éditer!». Comment votre accueil dans le milieu littéraire français, de Saint-Germain des Prés aux salons du livre de province, s'est-il passé?</strong></p>
<p><em>Slobodan Despot</em> — Mettons d’emblée les choses au point: je n’ai <em>pas</em> été accueilli par le milieu littéraire de Saint-Germain des Prés — ou alors ce fut à mon insu. En revanche, <em>Le Miel</em> a joué un rôle inattendu dans ma redécouverte de la France par ses provinces: salons du livre, prix littéraires régionaux, médiathèques. J’ai même répondu à des invitations spontanées de groupes de lecture locaux, de gens sans grade dans les hiérarchies culturelles. L’accueil fut partout chaleureux, fervent et parfois même — comment le dire? — familier. Comme si l’on recevait un proche. Comme si moi, l’immigré yougo à passeport helvétique, je me retrouvais soudain au milieu d’une famille longtemps perdue. A certains moments, du côté d’Angoulême ou de Neufchâteau, j’ai cru me retrouver dans un monde parallèle. Un monde où la conversation et la lecture étaient encore le sel de la vie, où l’on vous découvrait et vous écoutait sans souci de taxation idéologique. Lors d’une de ces soirées, le public d’une médiathèque a même conspué un animateur «engagé» qui avait voulu déceler dans mon roman des visées politiques.</p>
<p>J’ai travaillé «dans» le livre toute ma vie, en tant que traducteur puis éditeur; mais il m’a fallu publier un roman de ma plume pour m’assurer intimement de la puissance des communions littéraires. Comme le fruit du travail des abeilles dans mon livre, ce <em>Miel</em> de papier m’aura servi de monnaie d’échange et de passe-partout. Et j’ai eu la confirmation de certaines idées clefs que je professais sans les éprouver. Que les œuvres littéraires empreintes de sincérité avaient la faculté d’aplanir toutes les différences culturelles, ethniques et même politiques. Que la France intérieure ou «périphérique» n’avait pas grand-chose en commun avec la France des métropoles. Et, surtout, que la France était mon premier pays: le pays de la langue qui est la mienne et dans laquelle j’écris.</p>
<p><strong>CLH — <em>Le Rayon bleu</em>, ce deuxième roman qui paraît ces jours-ci, est une sorte de roman «français», comme un hommage à la France. Il fait le portrait d'un haut conseiller de l'Élysée, Herbert de Lesmures, entre les arcanes du pouvoir et son château de Saint-Eleuthère, où il chasse en solitaire. Un homme de la tradition confronté à la Guerre froide et à la création la plus folle de la modernité, la bombe atomique…</strong></p>
<p>SD — Oui, il s’agit d’une galerie de personnages très français dans des paysages très français. En réalité, le roman s’est construit à la manière d’une propagation d’ondes dont l’épicentre était la vision de ce mystérieux téléphone noir, antique, sonnant dans les vastes couloirs d’un manoir de chasse déserté. Cette collision entre les héritages indolents et la modernité sous son jour le plus impitoyable a déferlé dans mon esprit sans crier gare, mais non sans raison. Comme l’observe Graham Greene au sujet de l’alchimie romanesque: le dernier mot d’un récit est écrit dans l’inconscient avant même que le premier ne soit couché sur le papier. <em>Le Rayon bleu</em> est grande partie inspiré par mes rencontres avec des personnages hors du commun qui ne pouvaient être que français avec leur mélange de traditionalisme vécu et de folle audace, tant intellectuelle que physique.</p>
<p><strong>CLH — Pour vous, la France semble être à même de jouer un rôle unique dans le concert mondial, entre la Russie et les États-Unis. Êtes-vous un gaulliste helvétique?</strong></p>
<p>SD — N’allons pas si loin dans le paradoxe! La France est avant tout une civilisation à soi, même et surtout en ce XXe siècle où les peuples ont été sommés de choisir entre trois empires qui, chacun à sa manière, broyaient les individus, leurs héritages et leurs communautés. La France gaullienne était, sur le plan stratégique du moins, le seul protagoniste à taille humaine de cette lutte de titans, la seule puissance n’impliquant pas un projet idéologique ni une reprogrammation de l’espèce.</p>
<p><strong>CLH — <em>Le Rayon bleu</em> est un curieux mélange de roman d'espionnage à la John Le Carré, d'histoire d'amour, de roman humaniste, le tout dans un style très français, entre Paul Morand et Jean Raspail. Mais pourquoi pas aussi votre compatriote Blaise Cendrars, un autre cosmopolite?</strong></p>
<p>SD — Étrangement, je n’ai jamais beaucoup lu Cendrars, sans doute parce qu’il était le seul des trois à figurer parmi mes lectures obligatoires au lycée. Je n’en dirais pas autant de Morand et de Raspail. Raspail, homme et œuvre, est un modèle. Il me rappelle qu’un homme peut et doit se tenir droit sans corset — mais que cette droiture, cette bravade, quand elle n’est pas affectée, procède elle-même d’un sens intégralement poétique de la vie. Nous n’écrivons pas <em>pour écrire</em> comme des précieux en cachemire. Nous écrivons comme nous chantons, poussés par le démon intérieur du drame et de la sincérité qui nous flanque en permanence la boule dans la gorge. C’est le <em>Duende</em> du flamenco, l’épée de feu qui sans faille brûle les scories et châtie la triche.</p>
<p>Quant à Morand… Des années durant, j’ai vécu tout à côté du château de l’Aile, à Vevey, où il avait passé son exil helvétique. Je flânais le soir sous ses hautes fenêtres, sous la tour où Hélène a agonisé, je rencontrais des gens qui avaient été de ses intimes, je voyais la même splendeur d’eaux et de roches qui lui faisait comparer le paysage lémanique au Taj Mahal… et je m’assurais que cet univers et ce style altiers avaient bien existé de mon vivant, à peine quelques années plus tôt, alors même que les murs de l’Aile étaient couverts de tags et que des fumeurs de joints tapaient sur des congas au pied de sa terrasse. Cette fin d’éon grimaçante et grotesque, il l’avait lui-même décrite à la fin de <em>Venises.</em> Sa prose sonnait à mes oreilles comme une mélodie tragique, évocatrice d’un temps proche et pourtant envolé sans retour. Comme la dernière musique qu’on écoutait avant l’accident de voiture, et qui résonne encore dans les débris du véhicule.</p>
<p><strong>CLH — Vos romans semblent faits pour susciter des questions, des prises de conscience chez le lecteur. Dans <em>Le Miel</em> vous faisiez référence à Charles de Foucauld et écriviez «Chacun de nos gestes compte». Avec <em>Le Rayon bleu</em>, vous évoquez parmi nous «les dormeurs et les éveillés» et mettez en doute l'existence du hasard.</strong></p>
<p>SD — C’est vrai. J’écris de la fiction parce que je n’ai pas de meilleur moyen d’exprimer des expériences d’ordre métaphysique et spirituel. J’ai commis pas mal d’articles et d’essais, mais les essais ne prêchent que les convaincus. La pensée de Foucauld à laquelle vous faites référence nous dit: <em>nous faisons plus de bien par ce que nous sommes que par ce que nous faisons</em>. L’essai, l’argumentation et le débat relèvent du <em>faire</em> et le roman de l’<em>être</em>. La littérature, c’est un bond héroïque hors de la tranchée, une incursion en rase campagne, la poitrine ouverte. Ce que vous affirmez n’a d’autre garantie que votre âme et votre sang. Par une paradoxale magie — qu’un René Girard avait bien décrite —, cette subjectivité extrême finit par conférer à vos mots une souveraineté et une consistance derrière lesquelles la personnalité de l’auteur s’efface.</p>
<p><strong>CLH — Vous allez avoir cinquante ans. Comme Henry Miller, vous faites une entrée tardive dans le domaine romanesque et ne semblez pas près de vous arrêter…</strong></p>
<p>SD — En effet. J’ai publié mon premier roman à quarante-sept ans sans jamais avoir écrit une ligne de fiction. C’est un âge un peu ridicule pour débuter, mais c’est le temps qu’a mis la nécessité, chez moi, pour triompher de la peur et de la paresse. Faut-il être sûr de soi pour vouloir ajouter sa propre rame de papier à la masse d’œuvres publiées! Pour cela, dans mon cas, le seul plaisir de la création littéraire n’est pas un mobile suffisant. En tant qu’éditeur, j’ai vu passer trop d’œuvres bien écrites, intéressantes, honnêtes… mais <em>dispensables</em>, parce que mues par des démons de bas étage liés à <em>l’ego</em> et non à l’<em>universel:</em> la soif de gloire, l’autothérapie, des oisivetés à combler, des «messages» à délivrer et j’en passe.</p>
<p>La littérature ne délivre son message que lorsqu’elle ne <em>paraît rien vouloir dire</em> qu’elle-même et je ne deviens intéressant pour mon lecteur (<em>son semblable</em>, <em>son frère</em>) que lorsque je m’oublie parfaitement, fût-ce — comme Henry Miller — en dévidant mes entrailles.</p>
<p>En France, la littérature a manqué d’étouffer sous l’éteignoir du narcissisme à quoi elle a largement été réduite. La faute en est à ce déconstructivisme en phase terminale, destructeur de tout élan et de toute communauté. Si la réalité est une notion à la carte, alors je suis une île perdue dans l’océan et mon nombril est l’axe du monde! Pour raviver une littérature <em>pour tous</em>, cette littérature que les Anglo-Saxons ou les Russes produisent encore parfois, il faut un besoin vital de sortir de soi-même et la conviction de <em>l’utilité publique</em> de la chose (si pompeux que cela paraisse!). En tout cas, c’est ce que je crois. Je n’écris pas pour «exorciser mes fantasmes» ni pour sanctifier mes humeurs corporelles. J’écris parce que j’ai acquis la certitude que la littérature était une voie de connaissance capitale, que cette connaissance-là faisait grandir toute notre personne, et pas seulement nos facultés intellectuelles, que la littérature a façonné la conscience moderne, qu’elle a ouvert avec Dostoïevsky, James ou Proust les portes de la psychologie profonde et qu’elle s’est dressée seule face aux illusions totalitaires, ces appâts grossiers auxquels les sciences naturelles et sociales ont goûlument mordu. Et que si elle avait choisi de passer par ma plume, je n’avais pas à m’y soustraire.</p>
Le bleu nucléaire, couleur du mensonge et de la folie - Le Temps, 13.5.2017.
http://blog.despot.ch/link/le-bleu-nucleaire-couleur-du-mensonge-et-de-la-folie-le-temps-13-5-2017
2017-05-13T12:39:16.123000Z
2017-05-13T12:22:55Z
Slobodan Despot
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; -webkit-text-size-adjust: 100%; font-size: 19px; -webkit-tap-highlight-color: transparent; color: rgb(0, 0, 0); background-color: rgb(255, 255, 255); line-height: 1.6; font-weight: 200;">
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; clip: rect(1px, 1px, 1px, 1px); overflow: hidden; height: 1px; width: 1px; word-wrap: normal; position: absolute !important;" href="https://www.letemps.ch/culture/2017/05/12/bleu-nucleaire-couleur-mensonge-folie#main-content"><span style="box-sizing: border-box;"/>Aller au contenu principal<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<img style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; border: 0px; vertical-align: middle; display: none;" alt="" width="1" height="1" src="https://temp-ssl.wemfbox.ch/cgi-bin/ivw/CP/mobilesite/section/culture?r=https://www.letemps.ch/culture&d=95478.51122589785&x=414x736"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; display: block;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><br/><br/><br/></div><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/687dfbb2-2333-4a9f-98b8-29b1ecc977d5/cbf24122-3538-432d-ba99-22ced263265c.png" title="Attachment" width="1201"/><br/><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-left: -15px; margin-right: -15px;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; float: right; text-align: right; margin-top: 6px; position: absolute; right: 0px; margin-right: 15px; top: 28px; top: 0px; margin-top: 0px;"><div> <span style="box-sizing: border-box;"/></div><ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px -5px 15px auto; padding-left: 0px; list-style: none; font-weight: 400;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box; content: ' '; display: table;"/><span style="content: ' '; display: table; clear: both; box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/><br/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 30px 0px 14px; min-height: 52px; margin: 10px 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; position: absolute; margin-bottom: 0px; border: none; min-height: 0px; font-size: 18px; margin-top: 0px; padding-top: 2px; z-index: 1000; top: -63px; left: 0px; padding-bottom: 2px; width: 100%; transform: translateY(0px); -webkit-transition: transform 0.2s linear, opacity 0.2s linear; transition: transform 0.2s linear, opacity 0.2s linear;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-left: -15px; margin-right: -15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; text-transform: uppercase; display: none !important; display: block !important; font-weight: 400; font-size: 0.9em; margin-left: -15px; margin-right: -15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; list-style: none; padding-left: 0px; display: flex; width: 100%;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; padding: 0px; float: left; position: relative; z-index: 1; -webkit-box-flex: 1; flex: 1 0 33.3333333333%; line-height: 1; vertical-align: top; min-width: 30%; white-space: nowrap; text-align: left;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(0, 0, 0); display: block; padding: 10px; text-align: center; padding: 10px 0px 0px 15px; display: inline-block; padding: 10px 0px 0px 15px; display: inline-block;" href="https://www.letemps.ch/"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<img src="https://cdn-images.postach.io/11ddcaa23e7e921e36cc52489de03934.gif" style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; border: 0px; vertical-align: middle; display: block; max-width: 100%; height: auto; margin-right: 0px; margin-right: 0px;" width="85" title="Appuyez sur le bouton pour télécharger"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; display: none !important; color: rgb(0, 0, 0); display: block; padding: 10px; text-align: center; padding: 10px 0px 0px 15px; display: inline-block; padding: 10px 0px 0px 15px; display: inline-block;" href="https://www.letemps.ch/"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<img src="https://cdn-images.postach.io/11ddcaa23e7e921e36cc52489de03934.gif" style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; border: 0px; vertical-align: middle; display: block; max-width: 100%; height: auto; margin-right: 0px; margin-right: 0px;" title="Appuyez sur le bouton pour télécharger"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: none; padding: 0px; float: left; position: relative; z-index: 1; -webkit-box-flex: 1; flex: 1 0 33.3333333333%; line-height: 1; vertical-align: top; min-width: 30%; white-space: nowrap;"><span style="box-sizing: border-box;"/><a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(0, 0, 0); display: block; padding: 10px; text-align: center;" href="https://www.letemps.ch/"><span style="box-sizing: border-box;"/>Accueil<span style="box-sizing: border-box;"/></a><span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; padding: 0px; float: left; position: relative; z-index: 1; -webkit-box-flex: 1; flex: 1 0 33.3333333333%; line-height: 1; vertical-align: top; min-width: 30%; white-space: nowrap;"><span style="box-sizing: border-box;"/><a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(0, 0, 0); display: block; padding: 10px; text-align: center;" href="https://www.letemps.ch/en-continu"><span style="box-sizing: border-box;"/>En continu<span style="box-sizing: border-box;"/></a><span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; padding: 0px; float: left; position: relative; z-index: 1; -webkit-box-flex: 1; flex: 1 0 33.3333333333%; line-height: 1; vertical-align: top; min-width: 30%; white-space: nowrap;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant-caps: inherit; font-weight: 400; line-height: 1; margin: 0px; overflow: visible; text-transform: uppercase; -webkit-appearance: button; cursor: pointer; background-image: none; background-color: rgb(255, 255, 255); border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; float: none; border: none rgb(221, 221, 221); position: relative; display: block; text-align: center; width: 100%; padding: 10px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline; display: none;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Fermer<span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: none; display: inline;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Menu<span style="box-sizing: border-box;"/></span> <span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; position: relative; top: -1px; margin-left: -3px;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; height: 2px; border-top-left-radius: 1px; border-top-right-radius: 1px; border-bottom-right-radius: 1px; border-bottom-left-radius: 1px; transition: all 0.2s; -webkit-transition: all 0.2s; position: relative; width: 14px; transform: rotate(45deg); transform-origin: 10% 10%; background-color: rgb(0, 0, 0); background-color: rgb(184, 0, 33); height: 1px; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; background-color: rgb(0, 0, 0); margin-left: 0px; width: 9pt; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; transform: rotate(0deg);"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; height: 2px; border-top-left-radius: 1px; border-top-right-radius: 1px; border-bottom-right-radius: 1px; border-bottom-left-radius: 1px; transition: all 0.2s; -webkit-transition: all 0.2s; position: relative; width: 14px; opacity: 0; background-color: rgb(0, 0, 0); background-color: rgb(184, 0, 33); height: 1px; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; margin-top: 3px; background-color: rgb(0, 0, 0); margin-left: 0px; width: 9pt; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; opacity: 1;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; height: 2px; border-top-left-radius: 1px; border-top-right-radius: 1px; border-bottom-right-radius: 1px; border-bottom-left-radius: 1px; transition: all 0.2s; -webkit-transition: all 0.2s; position: relative; width: 14px; transform: rotate(-45deg); transform-origin: 10% 90%; background-color: rgb(0, 0, 0); background-color: rgb(184, 0, 33); height: 1px; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; margin-top: 3px; background-color: rgb(0, 0, 0); margin-left: 0px; width: 9pt; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; transform: rotate(0deg);"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box;"/></span>
<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<span style="box-sizing: border-box;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' '; clear: both;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: none; overflow-x: visible; padding: 24px 8px; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-color: transparent; -webkit-box-shadow: rgba(255, 255, 255, 0.0980392) 0px 1px 0px inset; box-shadow: rgba(255, 255, 255, 0.0980392) 0px 1px 0px inset; -webkit-overflow-scrolling: touch; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; transition: all 0.2s ease; -webkit-transition: all 0.2s ease; height: 80vh; max-height: 80vh; width: 100vw; background-color: rgb(255, 255, 255); margin: 0px -15px; position: static;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: flex; -webkit-box-orient: vertical; -webkit-box-direction: normal; flex-direction: column;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-box-ordinal-group: 2; order: 1;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 1.67px -3px; list-style: none; padding-left: 0px; display: block; width: 100%; background-position: 0px 0px;"><span style="box-sizing: border-box; content: ' '; display: table;"/>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255); display: block; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(0, 0, 0); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; cursor: pointer; display: block; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px;" href="https://www.letemps.ch/monde"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Rubriques<span style="box-sizing: border-box;"/></span> <i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: inline-block; top: -3px; font-size: 4px; color: rgb(111, 112, 114); display: none;"><span style="display: inline-block; font-family: ltpsicon; font-style: normal; font-weight: 400; line-height: 1; -webkit-font-smoothing: antialiased; box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; list-style: none; float: left; border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; position: static; top: 100%; left: 0px; z-index: 1; display: block; min-width: 10pc; padding: 4px 0px; font-size: 19px; text-align: left; background-color: rgb(255, 255, 255); -webkit-box-shadow: none; box-shadow: none; background-clip: padding-box; border: none; width: 100%; column-width: auto; column-count: 2;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/monde"><span style="box-sizing: border-box;"/>Monde<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/suisse"><span style="box-sizing: border-box;"/>Suisse<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/economie"><span style="box-sizing: border-box;"/>Économie<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/culture"><span style="box-sizing: border-box;"/>Culture<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/sciences"><span style="box-sizing: border-box;"/>Sciences<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/sport"><span style="box-sizing: border-box;"/>Sport<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/societe"><span style="box-sizing: border-box;"/>Société<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/lifestyle"><span style="box-sizing: border-box;"/>Lifestyle<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<span style="box-sizing: border-box;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; display: block; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px;" href="https://www.letemps.ch/en-continu"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>En continu<span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; display: block; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px;" href="https://www.letemps.ch/opinions"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Opinions<span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; display: block; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px;" href="https://blogs.letemps.ch/"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Blogs<span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255); display: block; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206); border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(205, 206, 206);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(0, 0, 0); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; cursor: pointer; display: block; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px;" href="https://www.letemps.ch/images/photographies"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Multimédia<span style="box-sizing: border-box;"/></span> <i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: inline-block; top: -3px; font-size: 4px; color: rgb(111, 112, 114); display: none;"><span style="display: inline-block; font-family: ltpsicon; font-style: normal; font-weight: 400; line-height: 1; -webkit-font-smoothing: antialiased; box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; list-style: none; float: left; border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; position: static; top: 100%; left: 0px; z-index: 1; display: block; min-width: 10pc; padding: 4px 0px; font-size: 19px; text-align: left; background-color: rgb(255, 255, 255); -webkit-box-shadow: none; box-shadow: none; background-clip: padding-box; border: none; width: 100%; column-width: auto; column-count: 2;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/images/photographies"><span style="box-sizing: border-box;"/>Photographies<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/images/video"><span style="box-sizing: border-box;"/>Vidéo<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/dossier"><span style="box-sizing: border-box;"/>Dossiers<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/images/interactif"><span style="box-sizing: border-box;"/>Interactif<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); clear: both; display: block; padding: 3px 20px; line-height: 1.6; white-space: nowrap; font-weight: 400; color: rgb(51, 51, 51); padding-top: 5px; padding-left: 9pt; padding-right: 9pt; color: rgb(184, 0, 33); white-space: normal; padding: 3px 20px;" href="https://www.letemps.ch/images/chappatte"><span style="box-sizing: border-box;"/>Chappatte<span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<span style="box-sizing: border-box;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; color: rgb(184, 0, 33); margin-top: -2px; font-size: 19px; font-family: 'Caponi Slab Web'; font-weight: 700; padding-top: 3px !important; color: rgb(73, 96, 124) !important; display: block; position: relative; padding: 10px 15px; padding-top: 10px; padding-bottom: 10px; line-height: 30px; font-weight: 400; padding-left: 0px; padding-right: 0px; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px; color: rgb(0, 0, 0); padding-top: 2px; padding-bottom: 3px; line-height: 1; color: rgb(184, 0, 33);" href="https://www.letemps.ch/t"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>T Magazine<span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; content: ' '; display: table;"/></ul>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 1.67px -3px; list-style: none; padding-left: 0px; display: none; width: 100%; background-position: 0px 0px;"><span style="box-sizing: border-box; content: ' '; display: table;"/>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: block; position: relative; display: inline-block; padding: 18px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255); display: block;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(0, 0, 0); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; display: none !important; cursor: pointer; text-transform: uppercase; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; font-size: 18px;" href="https://www.letemps.ch/culture/2017/05/12/bleu-nucleaire-couleur-mensonge-folie#"><span style="box-sizing: border-box;"/>Plus <i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: inline-block; top: -3px; font-size: 4px; color: rgb(111, 112, 114); display: none;"><span style="display: inline-block; font-family: ltpsicon; font-style: normal; font-weight: 400; line-height: 1; -webkit-font-smoothing: antialiased; box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; list-style: none; float: left; border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; position: static; top: 100%; left: 0px; z-index: 1; display: block; min-width: 10pc; padding: 4px 0px; font-size: 19px; text-align: left; background-color: rgb(255, 255, 255); -webkit-box-shadow: none; box-shadow: none; background-clip: padding-box; border: none; width: 100%; column-width: auto; column-count: 2;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; content: ' '; display: table;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<ul style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 1.67px -3px; list-style: none; padding-left: 0px; display: block; position: relative; -webkit-box-ordinal-group: 1; order: 0; width: 100%; background-position: 0px 0px;"><span style="box-sizing: border-box; content: ' '; display: table;"/>
<li style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; position: relative; padding: 14px 10px 10px; border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(255, 255, 255); text-align: center; background-color: rgb(242, 242, 242);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; display: block; position: relative; padding: 2px 0px 3px; line-height: 1; font-weight: 400; margin-right: 20px; text-transform: uppercase; font-size: 18px;" href="https://www.letemps.ch/search"><span style="box-sizing: border-box;"/>RECHERCHER <span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; line-height: 1; font-family: FontAwesome; font-size: inherit; text-rendering: auto; -webkit-font-smoothing: antialiased; transform: translate(0px, 0px); display: inline-block; width: 17px; position: absolute; right: -20px; top: 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></span><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></li>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; content: ' '; display: table;"/></ul>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box; content: ' '; display: table;"/><span style="content: ' '; display: table; clear: both; box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: block; content: ''; position: absolute; top: 100%; left: 0px; height: 40px; width: 100%; background-image: linear-gradient(rgba(111, 112, 114, 0.298039) 0px, rgba(111, 112, 114, 0.2) 10%, rgba(111, 112, 114, 0) 100%); transition: all 0.2s linear; -webkit-transition: all 0.2s linear; pointer-events: none; opacity: 1;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: none;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-bottom: 15px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-weight: 700; display: inline-block; max-width: 100%; margin-bottom: 5px; clip: rect(1px, 1px, 1px, 1px); overflow: hidden; height: 1px; width: 1px; word-wrap: normal; position: absolute !important;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Mots-clés<span style="box-sizing: border-box; content: ' *'; color: rgb(184, 0, 33); margin-right: 5px;"/></span>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-left: -15px; margin-right: -15px;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; display: block;"><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; clip: rect(1px, 1px, 1px, 1px); overflow: hidden; height: 1px; width: 1px; word-wrap: normal; position: absolute !important;"><li style="color: rgb(127, 128, 129); font-size: 1pc; white-space: nowrap; -webkit-tap-highlight-color: transparent; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline;"><a style="-webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; transition: all 0.2s ease-in-out;" href="https://www.letemps.ch/culture">Culture</a>
</li><span style="color: rgb(127, 128, 129); font-size: 1pc; white-space: nowrap; background-color: transparent; -webkit-tap-highlight-color: transparent;">
</span><li style="font-size: 1pc; white-space: nowrap; -webkit-tap-highlight-color: transparent; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline; color: rgb(155, 157, 158);">
Le bleu nucléaire, couleur du mensonge et de la folie</li></span><ol style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-bottom: 15px; margin-top: 0px; padding: 8px 0px; list-style: none; background-color: transparent; border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; white-space: nowrap; margin-bottom: 2px; font-size: 1pc; font-weight: 400; overflow: hidden; text-overflow: ellipsis; color: rgb(127, 128, 129);"><span style="box-sizing: border-box;"/></ol>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: absolute; left: 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-left: -15px; margin-right: -15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
</div></div></div><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-bottom: 0px; padding: 7px 35px 5px 15px; border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; background-color: rgb(184, 0, 33); border: none; color: rgb(255, 255, 255); text-transform: uppercase; font-weight: 500; font-size: 70%; position: absolute; bottom: 5161.78125px; left: 0px; width: 100%; z-index: 1050; line-height: 1;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; text-align: center; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><br/>
<span style="box-sizing: border-box; clear: both; display: table; content: ' ';"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; display: block;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; display: block; display: block; position: relative; position: relative; max-width: 80pc; margin: 0px auto; background-color: rgb(50, 50, 50); min-height: 75pt; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/687dfbb2-2333-4a9f-98b8-29b1ecc977d5/8a3dd684-9136-42ac-8987-a99cf6c2d294.jpg" style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; border: 0px; vertical-align: middle; position: relative; width: 100%; height: auto;" width="1280" title="Troisième test nucléaire français au large de l’atoll de Mururoa, le 27 octobre 1995."/>
<span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; color: inherit; font-family: inherit; font-size: inherit; font-style: inherit; font-variant-caps: inherit; font-weight: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; overflow: visible; text-transform: none; -webkit-appearance: button; cursor: pointer; font-family: inherit; font-size: inherit; line-height: inherit; display: none; position: absolute; top: 10px; right: 10px; width: 25px; height: 25px; background-color: rgba(0, 0, 0, 0.8); color: rgba(255, 255, 255, 0.952941); transition: background 0.3s, color 0.3s; -webkit-transition: background 0.3s, color 0.3s; border: none; font-size: 0.6em; text-align: center; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; display: block; display: none;" title="Plus d'information sur l'image"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; line-height: 1; font-family: FontAwesome; font-size: inherit; text-rendering: auto; -webkit-font-smoothing: antialiased; transform: translate(0px, 0px); line-height: 22px; vertical-align: top;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: absolute; width: 1px; height: 1px; margin: -1px; padding: 0px; overflow: hidden; clip: rect(0px, 0px, 0px, 0px); border: 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Plus d'information sur l'image<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; display: block; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 400; opacity: 0; transition: opacity 0.3s; -webkit-transition: opacity 0.3s; position: absolute; top: 45px; right: 10px; background-color: rgba(0, 0, 0, 0.6); color: rgba(255, 255, 255, 0.901961); line-height: 1.4em; padding: 0.5em; max-width: 30%; text-align: right; background-position: initial initial; background-repeat: initial initial; max-width: 75%;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Troisième test nucléaire français au large de l’atoll de Mururoa, le 27 octobre 1995.
<br style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; color: rgba(255, 255, 255, 0.498039);"><span style="box-sizing: border-box;"/>© Stringer .<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box; content: ''; display: block; position: absolute; height: 30%; width: 100%; bottom: 0px; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out; background-image: linear-gradient(to top, rgb(0, 0, 0) 0px, rgba(0, 0, 0, 0.498039) 30%, transparent 100%);"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-right: auto; margin-left: auto; padding: 0px 15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin-left: -15px; margin-right: -15px;"><span style="box-sizing: border-box; display: table; content: ' ';"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; display: block; display: none !important; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; color: rgb(127, 128, 129); margin-bottom: 30px; display: none; display: block;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 9px; font-size: 14px; line-height: 1.44; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(205, 206, 206); border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206); padding: 9px 0px; color: rgb(111, 112, 114);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="display: inline-block; font-family: ltpsicon; font-style: normal; font-weight: 400; line-height: 1; -webkit-font-smoothing: antialiased; box-sizing: border-box; position: relative; top: 4px; margin-right: 4px;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-weight: 700; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="box-sizing: border-box;"/>4 minutes<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
de lecture
<span style="box-sizing: border-box;"/></p>
<p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 9px; font-size: 14px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out;" href="https://www.letemps.ch/theme/livres"><span style="box-sizing: border-box;"/><i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; line-height: 1; font-family: FontAwesome; font-size: inherit; text-rendering: auto; -webkit-font-smoothing: antialiased; transform: translate(0px, 0px);"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i>
<b style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-weight: 700;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Livres<span style="box-sizing: border-box;"/></b><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></p>
<p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; font-size: 14px; line-height: 1.44; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(205, 206, 206); border-bottom-width: 0px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206); padding: 5px 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
Lisbeth Koutchoumoff<br style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"/>
Publié vendredi 12 mai 2017 à 23:46,
modifié vendredi 12 mai 2017 à 23:46.
<span style="box-sizing: border-box;"/></p>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<span style="box-sizing: border-box;"/></div>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px; position: relative; min-height: 1px; padding-left: 15px; padding-right: 15px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Rooney, 'Times New Roman', Times, serif; position: relative; margin-top: 27px; padding-left: 20px; padding-right: 20px; margin-top: -46px; margin-top: -38px; margin-top: -37px; margin-top: -33px; margin-left: 15px; margin-right: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255); background-position: initial initial; background-repeat: initial initial;"><span style="box-sizing: border-box; content: ' '; display: table;"/>
<h2 style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; line-height: 1.1; color: inherit; margin-top: 30px; margin-bottom: 15px; font-size: 34px; font-size: 27.2px; line-height: 1.21; font-size: 25.5px; font-size: 22.1px; vertical-align: baseline; font-weight: 700; white-space: nowrap; text-align: center; font-size: 75%; color: rgb(255, 255, 255); background-color: rgb(184, 0, 33); text-transform: uppercase; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; display: inline-block; border-top-left-radius: 0px; border-top-right-radius: 0px; border-bottom-right-radius: 0px; border-bottom-left-radius: 0px; line-height: 1; padding: 0.4em 0.4em 0.2em; position: absolute; bottom: 100%; font-size: 1pc; padding: 0.4em 0.4em 0.2em; margin-bottom: 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Livres<span style="box-sizing: border-box;"/></h2>
<h1 style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 10.5px 0px 14px; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; line-height: 1.21; color: inherit; font-size: 28px;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Le bleu nucléaire, couleur du mensonge et de la folie<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
<span style="box-sizing: border-box;"/></h1> <p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 20px; font-size: 17.55px; line-height: 1.21; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; color: rgb(50, 50, 50);"><span style="box-sizing: border-box;"/>Avec «Le Rayon bleu», Slobodan Despot signe un roman mélancolique sur la solitude du pouvoir, les mondes effondrés et le poids de l’histoire<span style="box-sizing: border-box;"/></p>
<div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: block; display: block; display: none !important; display: block !important; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 14px; color: rgb(127, 128, 129); margin-bottom: 30px; display: none;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 9px; font-size: 14px; line-height: 1.44; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(205, 206, 206); border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206); padding: 9px 0px; color: rgb(111, 112, 114);"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="display: inline-block; font-family: ltpsicon; font-style: normal; font-weight: 400; line-height: 1; -webkit-font-smoothing: antialiased; box-sizing: border-box; position: relative; top: 4px; margin-right: 4px;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i><span style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-weight: 700; color: rgb(0, 0, 0);"><span style="box-sizing: border-box;"/>4 minutes<span style="box-sizing: border-box;"/></span>
de lecture
<span style="box-sizing: border-box;"/></p>
<p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 9px; font-size: 14px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
<a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out;" href="https://www.letemps.ch/theme/livres"><span style="box-sizing: border-box;"/><i style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: inline-block; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: normal; line-height: 1; font-family: FontAwesome; font-size: inherit; text-rendering: auto; -webkit-font-smoothing: antialiased; transform: translate(0px, 0px);"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></i>
<b style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-weight: 700;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Livres<span style="box-sizing: border-box;"/></b><span style="box-sizing: border-box;"/></a>
<span style="box-sizing: border-box;"/></p>
<p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; font-size: 14px; line-height: 1.44; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(205, 206, 206); border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206); padding: 5px 0px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>
Lisbeth Koutchoumoff<br style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"/>
Publié vendredi 12 mai 2017 à 23:46,
modifié vendredi 12 mai 2017 à 23:46.</p><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px; font-size: 14px; line-height: 1.44; border-top-width: 1px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(205, 206, 206); border-bottom-width: 1px; border-bottom-style: solid; border-bottom-color: rgb(205, 206, 206); padding: 5px 0px;"><em style="-webkit-tap-highlight-color: transparent; font-family: Rooney, 'Times New Roman', Times, serif; color: rgb(0, 0, 0); font-size: 16.15px; -webkit-font-smoothing: antialiased;">Le Rayon bleu</em><span style="-webkit-tap-highlight-color: transparent; font-family: Rooney, 'Times New Roman', Times, serif; color: rgb(0, 0, 0); font-size: 16.15px;">, le nouveau roman de Slobodan Despot, c’est le mariage réussi entre le roman d’aventures et le roman introspectif, le thriller et la rêverie. Il s’en dégage une mélancolie, de bout en bout, celle qui surgit quand on observe les vies hachées par l’histoire. Au centre, un personnage de haut fonctionnaire français, conseiller à l’Elysée sur les questions nucléaires, qui aura fait sa carrière dans les années 1950-1990 avant d’être retrouvé mort dans son pied-à-terre parisien. </span></p></div><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; display: none; display: block;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; position: relative; display: block; overflow: hidden; font-family: arial, helvetica, sans-serif; margin-bottom: 10px; opacity: 1; height: 200.625px;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; cursor: default; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); -webkit-text-size-adjust: none; outline: none; position: relative; background-color: rgb(0, 0, 0); width: 100%; margin: 0px auto; cursor: none; height: 176.625px;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); -webkit-text-size-adjust: none; outline: none; position: absolute; top: 0px; left: 0px; width: 100%; height: 100%; overflow: hidden; pointer-events: none !important;"><div style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); -webkit-text-size-adjust: none; outline: none; font-size: 13px; line-height: 100%; overflow: hidden; display: block; direction: ltr; width: 100%; height: 100%; background-image: none; position: absolute; top: 0px; left: 0px; text-align: left; -webkit-touch-callout: none; pointer-events: none !important;">
<span style="box-sizing: border-box;"/></div><span style="box-sizing: border-box;"/></div></div></div><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;">La résolution de l’énigme, par un journaliste, est un moteur de l’intrigue, mais surtout le prétexte à des déambulations dans la campagne française, les océans et les airs, autant de cercles concentriques, de métaphores du cheminement solitaire d’un être pris dans les rouages de systèmes qui le dépassent et face auxquels il fait le choix de résister. Après <em style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/><a style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; background-color: transparent; color: rgb(184, 0, 33); text-decoration: none; transition: all 0.2s ease-in-out; -webkit-transition: all 0.2s ease-in-out;" href="https://www.letemps.ch/culture/2014/01/09/osez-lire-slobodan-despot-ose-ecrire-miel-un-beau-recit"><span style="box-sizing: border-box;"/>Le Miel <span style="box-sizing: border-box;"/></a><span style="box-sizing: border-box;"/></em>en 2014, le fondateur des Editions Xenia et conseiller d’Oskar Freysinger confirme son talent de romancier.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><h3 style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; line-height: 1.1; color: inherit; margin-top: 30px; margin-bottom: 15px; font-size: 27px; margin-bottom: 10px; font-size: 21.6px; line-height: 1.21; font-size: 20.25px; font-size: 17.55px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Parfum des bois de sapins<span style="box-sizing: border-box;"/></h3><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Roman sur les naufrages et leurs échos, sur la permanence des ruines, <em style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Le Rayon bleu<span style="box-sizing: border-box;"/></em> s’ouvre par une scène qui donne son empreinte à l’ensemble: quelque part en ex-URSS, un matin tôt, Kouzmine enfourche sa moto et s’éloigne des grandes avenues encore désertes pour gagner la campagne. Se découpe alors, dans le parfum des bois de sapins, la «Cité de la jeunesse Patrice Lumumba», qui «somnole à tout jamais derrière ses grilles rouillées». Visiblement, Kouzmine fait une visite de routine à ce lieu hanté, vestige de l’ère communiste, musée ouvert de la Guerre froide. Les visages des enfants qui venaient là faire du sport et des jeux, leurs cris, se dessinent et s’élèvent, à mesure que Kouzmine passe devant le réfectoire, la salle de spectacle abandonnés.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><h3 style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; line-height: 1.1; color: inherit; margin-top: 30px; margin-bottom: 15px; font-size: 27px; margin-bottom: 10px; font-size: 21.6px; line-height: 1.21; font-size: 20.25px; font-size: 17.55px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Pas plus grand qu’un autocuiseur<span style="box-sizing: border-box;"/></h3><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>L’image qui résume ce passage du temps est celle du train miniature, dernière installation qui fonctionne encore et sur lequel Kouzmine va monter, grand corps cocasse dans ce monde soi-disant dévolu à l’enfance. Car la Cité cachait un laboratoire nucléaire où travaillaient de jeunes génies de la physique, dont faisait partie Kouzmine. Un jour, le réacteur, pas plus grand qu’un autocuiseur, a explosé, déployant ses rayons bleus mortels.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Les faux-semblants parcourent le livre. Désaffectée depuis des lustres, la Cité de la jeunesse palpite pourtant encore. Kouzmine continue de relever, imperturbablement, les codes qui proviennent il ne sait d’où mais qu’il doit transmettre, quoi qu’il arrive, à un numéro de téléphone français. Depuis des années, plus personne ne décroche.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><h3 style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; line-height: 1.1; color: inherit; margin-top: 30px; margin-bottom: 15px; font-size: 27px; margin-bottom: 10px; font-size: 21.6px; line-height: 1.21; font-size: 20.25px; font-size: 17.55px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Hautes sphères du pouvoir<span style="box-sizing: border-box;"/></h3><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Mais le téléphone sonne bien, à l’autre bout, telle une réminiscence du passé. Et cette sonnerie qui remonte le temps est une autre trouvaille du roman. Passé l’entrée en matière côté russe, l’auteur se consacre au versant français. A la Cité soviétique répond un château, maison de campagne d’Herbert de Lesmures. C’est par la demeure, ses bruits et ses silences, au fil des saisons et des naissances, que le lecteur découvre un aperçu de la vie de ce militaire aimant par-dessus tout retrouver ses terres et qui parviendra aux plus hautes sphères du pouvoir. Jusqu’au coup de feu.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Entre en scène un journaliste, qui devient l’enquêteur-narrateur et qui, à la demande de la fille du disparu, doit écrire un livre sur les véritables causes du décès. Là encore, c’est par ses traces que l’édifice d’une vie se fait jour. De réunion officielle sur la dissuasion nucléaire française en conclave pour rassurer les Américains, Herbert faisait mine de prendre des notes mais tenait en réalité un journal intime. Derrière la façade lisse du haut fonctionnaire apparaît l’être d’émotions et de vertiges.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><h3 style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; font-family: Ratio, Arial, Helvetica, sans-serif; font-weight: 500; line-height: 1.1; color: inherit; margin-top: 30px; margin-bottom: 15px; font-size: 27px; margin-bottom: 10px; font-size: 21.6px; line-height: 1.21; font-size: 20.25px; font-size: 17.55px;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Ecriture intime<span style="box-sizing: border-box;"/></h3><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>L’écriture intime permet de se lire soi-même, tout journal est une enquête. Livre dans le livre, les pages d’Herbert, que le narrateur déchiffre, creusent l’écart entre l’homme et sa fonction et tournent comme un avion en approche autour des questions de responsabilité, de chaîne de décision, de conscience, de vie et de mort. Si l’écriture transforme, la lecture aussi. Le narrateur se projette et s’identifie à Herbert. Tout comme le lecteur, saisi, du <em style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Rayon bleu<span style="box-sizing: border-box;"/></em>.<span style="box-sizing: border-box;"/></p><hr style="box-sizing: content-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; border-width: 1px 0px 0px; border-top-style: solid; border-top-color: rgb(155, 157, 158); height: 0px; margin-bottom: 30px; margin-top: 10px; width: 15%;"/><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/><span style="box-sizing: border-box;"/></p><p style="box-sizing: border-box; -webkit-font-smoothing: antialiased; margin: 0px 0px 15px; font-size: 17.1px; font-size: 16.15px; line-height: 1.44; font-size: 16.15px; line-height: 1.44;"><span style="box-sizing: border-box;"/>Slobodan Despot, «Le Rayon bleu», Gallimard, 192 pages</p></div></div></div></div></div></div></div></div></div></div></div></div><div><br/></div>
«Etrange et passionnant récit» («Le Rayon bleu» dans Le Figaro Littéraire, 11.5.2017)
http://blog.despot.ch/post/etrange-et-passionnant-recit-le-rayon-bleu-dans-le-figaro-litteraire-11-5-2017
2017-05-11T16:04:26.841000Z
2017-05-11T16:01:46Z
Slobodan Despot
<p>Avec des «pages glaçantes et inouïes» selon Thierry Clermont…</p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/71d5e285-cf27-4ecf-8247-e50f10330ce2/9062749a-d883-476f-a1fb-9e45823e7872.jpg" style="height: auto;"/></p>
Ils ont bon dos, les robots!
http://blog.despot.ch/post/sans-titre
2017-05-08T11:02:52.152000Z
2017-05-08T10:52:43Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/8c616be4-0f7c-4d71-b961-9d3ca2e47823/a50f7b3b-57ac-41a9-8bcf-094285c6ee2c.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p>Ils ont bon dos, les robots! A l’origine, souvenez-vous, ils n’étaient qu’une prolongation technologique de l’esclavage. Le mot lui-même vient d’une racine slave qui désigne le travail. Il apparaît pour la première fois dans un roman de l’écrivain tchèque Karel Čapek. Dans mon enfance, j’adorais les robots et les craignais un peu: j’avais pour compagnon de jeu un robot mécanique, tout anguleux, tout grinçant, dont la seule prouesse technologique était de faire des étincelles quand on le poussait sur ses roulettes.</p>
<p>Mais voici que, comme les animaux et les plantes vertes, les robots sont en train d’accéder à leur <em>dignité</em>, à leur <em>autonomie</em>, et bientôt à leur <em>personnalité</em> à part entière. On me rétorquera que cela ne date pas d’hier: la créature de Frankenstein, qui n’était qu’un robot bricolé à partir de matériaux préfabriqués — chair de cadavres —, n’a-t-elle pas ouvert la voie? La révolte des robots n’est-elle pas l’un des thèmes les plus courants de la science-fiction en mal de sujets?</p>
<p>Or ce que les écrivains de SF n’avaient pas prévu, c’est que les esclaves mécaniques, dans leur course vers le statut de maîtres, auraient de nombreux alliés. Notamment ces coupeurs de cheveux en quatre professionnels que sont les juristes. Sont-ils doués de jugement et à partir de quel moment? Si oui, ils sont responsables de leurs actes. Donc: il faut nécessairement leur octroyer une carte d’électeurs et les soumettre à l’assurance RC. Je simplifie, mais à peine.</p>
<p>Le grand écrivain Philip K. Dick prédisait qu’un jour nous allions échanger nos places avec les machines. Que les robots seraient plus humains et plus responsables que les hommes. Ce qu’il avait oublié de dire, c’est que les cerveaux mécaniques n’auraient que la moitié de la montée à accomplir, ou même moins, pour égaler les intelligences supérieures. Le reste, la dégringolade vers la pensée mécanique, nous nous en chargeons assez bien nous-mêmes! </p>
<p><small><em>Chronique pour «Les Beaux Parleurs» du 7 mai 2017</em>.</small></p>
Une charge de cosaques pour «Le Rayon bleu»
http://blog.despot.ch/post/une-charge-de-cosaques-pour-le-rayon-bleu
2017-05-05T17:26:30.418000Z
2017-05-05T14:07:24Z
Slobodan Despot
<p>Magnifique soirée du Cercle cosaque (chez Barak, rue Sambre-et-Meuse) le soir même de la parution du <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-rayon-bleu"><em>Rayon bleu</em></a>. Un public nombreux, de vingt à quatre fois vingt ans, attentif et fervent, passionné à la fois de littérature, d’idées et d’échanges humains, bref un vrai milieu littéraire comme on désespérait d’en retrouver.</p>
<p>La présentation était assurée par les atamans Romaric Sangars et Olivier Maulin, eux-mêmes romanciers de talent. L’encadrement rehausse le tableau!</p>
<p>Extraits lus et discussions de haute volée sur la langue française, cette seconde patrie des écrivains, sur la dissuasion, la métaphysique nucléaire (le «Tao» de la dissuasion), les coulisses de l’œuvre et ces rencontres hors du commun qui ont marqué ma vie et donné chair aux personnages du roman.</p>
<p>La présentation s’est terminée en chanson: sous l’impulsion de Henri de Grossouvre, qui connaît par cœur tout le patrimoine des airs français, on a chanté la <em>Complainte de Mandrin</em>, dont deux vers figurent en exergue du livre:</p>
<blockquote>
<p>Debout sur la potence</p>
<p>Je regardais la France...</p>
</blockquote>
<p>PS. Le livre était déjà signalé en rupture de stock le premier soir à la librairie Gallimard du boulevard Saint-Germain.</p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/e5e49c8c-f847-4f70-90f1-b6b5e00e2dcd/45532f7f-66d0-425c-ae7e-9764d0a30f52.jpg" title="Attachment" width="3264"/></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/e5e49c8c-f847-4f70-90f1-b6b5e00e2dcd/48e8d03b-e5a6-410d-8d48-d82b07979e07.jpg" title="Attachment" width="3264"/></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/e5e49c8c-f847-4f70-90f1-b6b5e00e2dcd/b3978dba-8886-4442-b189-2f788c1de4c6.jpg" title="Attachment" width="2448"/></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/e5e49c8c-f847-4f70-90f1-b6b5e00e2dcd/5eb7604e-cc7c-40ce-be93-0277d8b845eb.jpg" title="Attachment" width="2448"/></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/e5e49c8c-f847-4f70-90f1-b6b5e00e2dcd/91642380-ccda-4820-b65f-f0e005c953ff.jpg" title="Attachment" width="3264"/></p>
Quand le barrage cède
http://blog.despot.ch/post/quand-le-barrage-cede
2017-04-03T19:10:55.777000Z
2017-04-03T17:32:29Z
Slobodan Despot
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/WbrjRKB586s" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<p><em>When the Levee breaks</em>, Led Zeppelin IV (1971).</p>
<p>Je me repasse cette sorcellerie en plein pays chamanique, chez les Bouriates, et soudain je commence à comprendre. J’écoute Led Zeppelin depuis l’âge de treize ans avec une vénération que je ne me suis jamais expliquée, alors que je considère l’essentiel de la musique rock comme un pur divertissement commercial. Or <em>ceci</em> n’a rien à voir. Ce n’est pourtant, à la base, qu’un vieux blues de Memphis Minnie, parlant des craintes des démunis sous la Dépression et du manque de travail. Mais ce rouleau-compresseur est à l’original ce que la <em>Pastorale</em> de Beethoven est aux airs populaires qui l’ont inspirée. Il y a des couches et des sous-couches, des créatures grouillant dans le noir comme chez Goya, des soupirs d’harmonica et des gémissements de guitare qui se perdent dans les lointains, un rythme sismique imprimé par le plus puissant batteur du monde, qui bat la mesure comme la terre respire. Marteau des dieux! Tout l’album fut enregistré à Headley Grange, manoir qu’on dit hanté, et il <em>est</em> hanté de bout en bout. Ils ont touché — je ne sais comment — une corde qui n’appartient pas à leur genre musical, ni à la seule musique proprement dite, mais au chiffrement harmonique du monde. Comme les grands compositeurs et les mystiques. Ils n’avaient alors que vingt-cinq, vingt-six ans et croquaient la vie à pleines dents.</p>
<p>Quand on atteint un tel génie d’expression, le fond s’efface. Ne reste que cet édifice hors de l’espace-temps qui évoque un ailleurs. Je croyais que j’étais le seul à y croire, mais j’ai lu <a href="http://www.pacomethiellement.com/corpus_livre.php?id=49"><em>Cabala</em></a> de Pacôme Thiellement, et j’ai lu des centaines de commentaires fascinés sous les clips de YouTube, et j’y trouve chez des gens mûrs les mêmes réactions que j’avais adolescent. «J’ai soixante-cinq ans et j’écoute encore Led Zeppelin! Leur musique est d’un autre monde! Un lieu que je ne peux visiter que quand j’écoute le Zeppelin!», clame ainsi une <em>fan</em>.</p>
<p>J’avais trouvé moi aussi dans cette musique, et dès l’origine, un lieu hors du temps. L’art parfois abolit le temps et devient sacré. Ce n’est sans doute pas par hasard que ce barrage cède au moment même où je lis le <em>Temps retrouvé</em> de Proust.</p>
Deux héros français de notre temps
http://blog.despot.ch/post/deux-heros-francais-de-tous-les-jours
2017-04-02T17:17:25.691000Z
2017-04-01T06:51:05Z
Slobodan Despot
<p><em>Du journal, 21.3.2017</em></p>
<p>Éreinté par deux heures de traduction simultanée, je rentre chez moi et me verse un grand verre de vin rouge de monastère, noir et poisseux comme une crème de cassis. J'allume la radio, réglée sur Nostalgie. Ne me reste alors qu'à repasser en différé la soirée hors du commun que je viens de vivre en témoin trop immergé pour la savourer sur l'heure.</p>
<p>Mes deux amis officiers français s'adressaient aux étudiants en droit de Belgrade. Le lieutenant-colonel Patrick Barriot a donné une conférence illustrée sur le thème «Héros français - héros serbes». Puis le colonel Jacques Hogard a évoqué son action au Kosovo après l’occupation de la province par l’OTAN en 1999, à laquelle il a consacré un livre très lu au titre évocateur: <em>L’Europe est morte à Priština</em>.</p>
<p>Ces deux officiers de valeur — l’un, colonel de la Légion commandant des forces spéciales françaises, l’autre médecin-chef de l’armée — ont tous deux dû quitter l’armée française à cause de leur engagement pour la justice et la vérité, assimilé à un ralliement au camp serbe. Et se reconstruire une vie, pour ainsi dire, à partir de zéro.</p>
<p>S’entendre expliquer l’héroïsme de jadis par deux héros réels d’aujourd’hui est un honneur rare.</p>
<p>J’ai voulu noter pour moi-même les souvenirs de cette soirée lorsque j’ai découvert, tôt le lendemain matin, un compte rendu détaillé sur la page de mon ami Dragoslav Bokan, écrit à toute vitesse, sur son téléphone, la nuit durant.</p>
<p>Il ne me restait plus qu’à le traduire. Voici:</p>
<p><br /></p>
<div align="center">*</div>
<p><br /><br /></p>
<h3>Ils sont colonels de l’armée française, et en même temps, les plus grands Serbes que je connaisse.</h3>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/503b1658-bb84-4e02-89a8-3d982eb902b9/b01ae708-fd79-4ef3-8f6a-16d520bcf290.jpg" style="height: auto;" width="2504" height="1916"/></p>
<p><small><strong>J. Hogard et Patrick Barriot à la Faculté de Droit de Belgrade</strong></small></p>
<p>Patrick Barriot (rebaptisé Stefan dans l’orthodoxie) et Jacques Hogard sont deux hauts officiers français qui sont arrivés chez nous avec les troupes étrangères et hostiles, mais qui sont repartis d’ici (en fait, ils ne sont jamais vraiment repartis) en tant que nos grands amis et admirateurs, défenseurs et frères d’armes.</p>
<p>De tels exemples doivent être inscrits en lettres d’or dans la chronique historique de notre peuple, sur cette même plaque où sont inscrits les témoignages d’amour d’un Rodolphe Archibald Reiss ou les exploits humanitaires d’un <a href="http://euroclio.eu/voice/war-surgeon-arius-van-tienhoven-in-serbia-1912-1915/">Arius van Tienhoven</a>. Là où figurent aussi l’architecte catholique de Kotor, Fra Vito, bâtisseur du monastère de Dečani, le talentueux biographe du despote Stefan Lazarević, Constantin Philosophe, ou encore cet héroïque officier allemand Paulus Eugen Sturm (serbisé sous le nom de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pavle_Jurišić_Šturm">Pavle Jurišič «Šturm»</a>)…</p>
<p>Hier soir, ces deux colonels français (ils l’étaient du moins jusqu’à ce que, pour avoir soutenu les Serbes, ils fussent pratiquement expulsés de l’armée de leur pays), ces véritables chevaliers chrétiens modernes issus des plus beaux et des plus féeriques chapitres de l’histoire du royaume aux fleurs de lys, étaient les invités de la jeunesse serbe à la Faculté de droit de Belgrade.</p>
<p>Le Dr Patrick-Stefan Barriot, spécialiste en réanimation, après avoir au sein des Casques bleus de la FORPRONU découvert la vérité sur les Serbes de la République de Krajina, a accepté de devenir leur représentant diplomatique en France. Son supérieur a failli s’étrangler d’épouvante en apprenant la nouvelle à la une du <em>Figaro</em>.</p>
<p>Suite à cela, toute sa vie a été subordonnée à une mission cruciale, sous la forme d’une lutte opiniâtre pour notre peuple devant les médias occidentaux, mais également d’une exposition en tant que bouclier humain sur les ponts de Belgrade durant le bombardement de la Serbie par l’OTAN.</p>
<p>Il a également témoigné à La Haye en défense de Milan Martić et d’autres dirigeants et chefs militaires de la République de Krajina serbe. Le tout a été couronné par sa conversion à l’orthodoxie, justement au monastère de Dečani. Mais également par cette conférence à la Faculté de droit de Belgrade sur l’histoire de l’héroïsme et sur l’héroïsme dans l’histoire européenne, axée surtout sur la chronique chevaleresque française et serbe.</p>
<p>Il est remonté aux héros antiques, Hector et Achille, pour rappeler leur immense bravoure, leur occasionnelle cruauté... et leur vanité. Seul l'exploit, en ces temps-là, comptait. La puissance n'excluait pas la grandeur d'âme — Alexandre recouvrant de sa cape le corps de Darius enfin mort — mais l’excès de mansuétude ne devait pas ternir la gloire du héros.</p>
<p>Aux côtés des exemples illustres d’un Bertrand du Guesclin et de l’«envoyée de l’Archange Michel» surgie de nulle part devant les Anglais éberlués, l’héroïque pucelle Jeanne d’Arc, il a convoqué saint Sava et Stefan Dečanski, mais aussi Miloš Obilić, Stevan Sindjelić et le haïdouk Veljko. Il a expliqué cette étonnante et merveilleuse union entre la foi et la patrie qui existait au Moyen Age européen, justement en France et en Serbie, et qui s’est prolongée, à travers notre cas, jusqu’aux jours présents.</p>
<p>Et dans le final de son exposé, il a comparé le jugement inique et invalide de Jeanne en 1431 avec celui, nullement plus honnête, monté contre le général de l’Armée yougoslave dans le pays, Dragoljub Mihajlović en 1946, et ceux, récents, de La Haye, infligés aux généraux, aux chefs d’État et aux leaders serbes sur la base de pure propagande et de faux grossiers.</p>
<p>La destinée du héros est souvent tragique, entachée de calomnie et de trahison. Le procès monté guette la geste, le bûcher en est souvent le couronnement, de Rouen à La Haye.</p>
<p>Quant au colonel Jacques Hogard (né le 16 décembre 1955 en région parisienne), c’est un exemple encore plus spectaculaire de «champion» chevaleresque, qui a sacrifié tout ce qu’il avait à la défense du peuple serbe et de son honneur d’officier.</p>
<p>Dernier rejeton de 12 générations continues de hauts officiers et chefs de guerre français, avec un ancêtre tué par les archers anglais à la bataille de Poitiers en 1356, et un grand-oncle tombé au tout début du Front de Salonique, le 28 octobre 1916 en se battant contre les Allemands et les Bulgares (ce qui lui valut de recevoir, entre autres, la Croix de Guerre française, cette même haute distinction qu’a reçue, seule femme dans toute la Grande guerre, notre femme soldat Milunka Savić).</p>
<p>Le père de Jacques était général, son grand-père était également général de l’armée française, et ainsi de suite. Et son oncle fut un héros illustre de la Résistance durant la IIe guerre mondiale. Une biographie familiale irréprochable, où chaque mot et chaque acte sont pesés, s’agissant de l’honneur de générations de courageux guerriers et d’officiers d’élite. Ce véritable homme de métier a commandé en son temps une unité de la Légion étrangère au Rwanda, en tant qu’officier expérimenté dépêché dans le creuset du plus terrifiant massacre interethnique, où il a pu voir de près et comprendre une fois pour toutes ce qu’est la propagande politiquement orientée qui travestit la vérité de tout ce qu’elle effleure et qui ment délibérément. Quelques années plus tard, il aura l’occasion de reconnaître le même fléau, en tant que commandant des unités spéciales françaises, au Kosovo-Métochie après le retrait des forces serbes entériné par les «accords de Kumanovo».</p>
<p>Il fut donc nommé commandant du <em>Groupement interarmées des forces spéciales</em> (GIFS). Mais avant son départ pour le Kosovo, il s’est entretenu avec son père, également nommé Jacques, général d’infanterie de marine en retraite, vétéran des guerres d’Indochine et d’Algérie. Lors de cet entretien testamentaire — son père est mort du cancer le 12 juillet de cette même année 1999 — le père a instruit le fils sur l’histoire séculaire de cet héroïque peuple chrétien des Balkans dont Lamartine et Hugo avaient tressé les louanges.</p>
<p>Il lui parlait, sur son lit de mort, de ces Serbes qui, au temps de la Première guerre mondiale, avaient forgé avec leur sang et leur courage une amitié éternelle avec la France.</p>
<p>Mais il l’a néanmoins encouragé a accepter son commandement d’occupation et de faire ce qu’il pouvait. Il avait senti l’importance de la mission de son fils et héritier!</p>
<p>En arrivant au Kosovo, Hogard a aussitôt compris ce qui s’y passait réellement et il est pour ainsi dire entré en guerre Avec les forces anglaises de la KFOR et les terroristes albanais (que les Anglais protégeaient jusque dans leurs crimes les plus atroces contre la population civile serbe sans défense).</p>
<p>C’est alors, pour la première fois, qu’il a pris tout seul le contrôle de ses soldats éprouvés au combat et qu’il a cessé d’écouter le commandement unifié des troupes étrangères — et même le général Kelche, chef d’état-major des armées françaises.</p>
<p>Son unité française, renforcée d’escadrons du 1er régiment blindé de la Légion et du 1er régiment de hussards parachutistes, a pénétré au Kosovo depuis la macédoine via les axes «Baudelaire» et «Rimbaud» et est ainsi arrivée à Gnjilane. Immédiatement derrière suivaient les longues colonnes de véhicules américains de tous types avec le personnel chargé de construire la future base Bondsteel (le «ghetto-bunker des forces américaines dans les Balkans»).</p>
<p>Hogard rencontre des groupements épars de terroristes albanais. Leur «UÇK» avait été totalement démolie militairement jusqu’à l’arrivée de la KFOR, la force brutale des USA et de l’UE. Et il saisit immédiatement qu’il a affaire à de vulgaires bandits, assassins et rançonneurs décidés à assassiner tous les Serbes qu’ils trouvent et à effacer toute trace de leur présence au Kosovo.</p>
<p>Le colonel français entre immédiatement en action, guidé par les instructions tacites de son père et de son grand-oncle, sous-lieutenant du 51e Régiment d’infanterie coloniale et chevalier de la Légion d’honneur, mort à 22 ans pour la France et la Serbie.</p>
<p>En juin 1999, ses commandos ont sauvé la vie des moniales serbes dirigées par Mère Makarija, mais également le vieux monastère de Devič (qui recelait les reliques de St Joanice dans son catafalque) contre les bandits albanais déchaînés en uniformes noirs aux emblèmes rouges. Les paras de Hogard se sont illustrés ce jour-là.</p>
<p>Hogard a même réussi à convaincre le général français en charge de la région d’assurer une protection durable à ce monastère, après que les Albanais eurent déjà capturé et sauvagement torturé le hiéromoine Séraphim, lui brisant les dents et la mâchoire…</p>
<p>Lorsque les terroristes albanais sont revenus sur les lieux du crime, les défenseurs français du monastère leur ont organisé un comité d’accueil approprié. Sitôt que les terroristes eurent ouvert le feu sur Devič, n’attendant aucune résistance, plusieurs d’entre eux furent abattus.</p>
<p>Les rafales d’armes automatiques, de même que le canon de 20 mm de l’hélicoptère Puma attaquant en rase-mottes — comme dans <em>Apocalypse Now</em> de Coppola — ont rapidement et efficacement dispersé les intrus (des «bandits sans foi ni loi», comme les a appelés Hogard).</p>
<p>Les bérets vers et rouges (les commandos de marine français et les paras de l’infanterie de marine française) avaient donc fait avorter à la racine le projet des «vengeurs» albanais de détruire totalement l’un des plus importants centres spirituels serbes au Kosovo-Métochie.</p>
<p>S’ensuivent les péripéties dramatiques liées à la volonté des Français de protéger la population serbe contre la terreur, les pillages, les intimidations, les viols et les meurtres… Mais l’événement central, qui devait mettre fin après 26 ans de service à la carrière du colonel Jacques Hogard, consiste en la dispersion d’un guet-apens monté par les assassins de l’UÇK contre un convoi de 200 tracteurs serbes transportant des exilés se retirant vers la nord. C’est à cette occasion que Hogard entre en conflit avec le général britannique Malcolm Mason. Un hélicoptère français avait ouvert le feu sur les terroristes embusqués. Écumant de rage, Mason a informé son collègue français que des commandos SAS britanniques se trouvaient mêlés aux Albanais de l’UÇK! Et que les hommes de Hogard étaient en train de les mitrailler comme des lapins. Ce fut le début d’un bras de fer quotidien entre des Français plutôt impartiaux et des Britanniques ouvertement pro-albanais.</p>
<p>Le sommet de l’action autonome des Français fut la tentative entreprise par Hogard de pénétrer par surprise dans la villa d’un médecin albanais où l’on torturait des Serbes. Hélas, un officier français lié aux Albanais avait trahi les siens, si bien que les lieux avaient été évacués lors de leur irruption.</p>
<p>Survient encore un conflit ouvert entre deux simples patrouilles des forces spéciales françaises avec une colonne incomparablement plus puissante de blindés britanniques sur lesquels étaient perchés des terroristes albanais qui agitaient leurs drapeaux rouges au-dessus des tourelles des chars de l’OTAN. Malgré une «disproportion criante des forces en présence», comme l’écrira Hogard, les Français commandés par le capitaine de corvette Jean-Claude Veillard empêchent les Britanniques de passer et d’occuper Mitrovica et la mine de Trepča. Le geste des Français avait coupé court à l’avancée de la 4e brigade blindée britannique venant de Priština et sauvé les Serbes d’une inévitable expulsion…</p>
<p>Les Français quadrillent le nord-Kosovo et arrêtent les criminels de l’UÇK, manquant même de mettre la main sur Agim Çeku lui-même, le général autoproclamé de l’embryonnaire armée kosovare. Ils ont pu constater ainsi, comme Hogard l’écrit dans son précieux témoignage<sup id="fnref:1"><a class="footnote-ref" href="#fn:1" rel="footnote">1</a></sup>, que l’UÇK est une organisation «criminelle, terroriste et mafieuse», et non, comme l’affirmait Bernard Kouchner, «un héroïque mouvement de résistance».</p>
<p>Ce fut en même temps le point final de la mission de ce très insolite officier de la Légion étrangère, et du même coup la fin de sa carrière.</p>
<p>Les Serbes lui ont décerné la médaille du courage <em>Miloš Obilić</em> ainsi que l’оrdre de Saint Sava du Premier rang. Il s’est aussi attaché la reconnaissance éternelle des moniales de Devič.</p>
<p>Pendant qu’il évoquait certains de ces exploits, non sans toucher également à la situation actuelle en France et en Europe, Hogard ressemblait à un preux tout droit sorti des épopées cinématographiques. Portant son élégant costume comme une armure ou un uniforme, il détaillait dignement, rationnellement, tout ce qu’il avait à dire aux étudiants serbes et à toute l’assistance. Bien entendu, pas une seule caméra d’une chaîne nationale n’était présente.</p>
<p>Pour finir, répondant à ma question, il a décrit l’action et l’influence de Louis de Bourbon, l’héritier de la couronne de France et descendant de St Louis, dont Hogard est un aide et un conseiller. En mentionnant un événement qui nous concerne, nous autres Serbes, au premier point: la visite du duc d’Anjou au monastère serbe de Hilandar sur le mont Athos, à l’invitation de notre higoumène Méthode.</p>
<p>Quel homme, que ce Français moderne et médiéval à la fois, porté par l’impératif chevaleresque de la défense «des faibles, de la foi et de la patrie»! C’est une expérience irremplaçable que cette rencontre avec lui, tel qu’en lui-même. Et avec son ami et frère en amour de la Serbie, Stefan Patrick Barriot, encore un porteur de la médaille visible, officielle, du courage et de l’ordre de Saint Sava, mais également des distinctions archaïques, qui sont invisibles. De telles rencontres nous éclairent la vie et nous rendent la foi dans le sens inébranlable de la lutte pour ce que nous croyons. Car, sans cette lutte, tout n’est qu’une descente vertigineuse dans la défaite et la mort physique et spirituelle.</p>
<p>PS — J’ai parlé jadis au Salon du Livre, aux côtés de Slobodan Despot, l’éditeur, et de Mère Makarija de Devič, lors du vernissage du livre de Jacques Hogard. Dans le public se trouvait le plus important philosophe serbe contemporain, aujourd’hui décédé, le Dr Žarko Vidović, qui s’est entretenu avec nous tous et, en particulier, avec le protecteur français de nos démunis et de nos antiques monastères au Kosovo.</p>
<p>PPS — Le titre du livre de Hogard est une antithèse directe de la célèbre déclaration de Bernard Kouchner, homme politique français et fondateur discrédité de «Médecins sans frontières», disant que «l’Europe est née à Priština» («L’Europe que j’aime, l’Europe des droits de l’homme et de la fraternité, naît grâce à l’intervention de l’OTAN au Kosovo»). Dès son titre, Jacques Hogard se positionne nettement et activement contre les ennemis de la vérités qui ont tenté d’occulter ce qui s’est vraiment passé dans le berceau de l’État, de la spiritualité et de la culture serbes.</p>
<p>PPPS — Sans nulle intention de politiser cette évocation de nos grands amis et de leur exploit guerrier, je ne peux ne pas penser à ceux d’entre nos politiques qui s’empresseraient à la première occasion de céder le Kosovo aux Albanais, en invoquant une «réalité qu’il faut bien prendre en compte». Quelle différence entre ces spectres et ces héros venus de loin, à l’honneur immaculé et à l’âme noble.</p>
<p>Dragoslav Bokan</p>
<iframe src="https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fdragoslav.bokan%2Fposts%2F10155076112184144&width=500" width="500" height="549" style="border:none;overflow:hidden" scrolling="no" frameborder="0" allowTransparency="true"></iframe>
<div class="footnote">
<hr />
<ol>
<li id="fn:1">
<p>Son livre, <em>L’Europe est morte à Priština</em>, est paru en serbe aux éditions Xenia-Metella sous le titre <em>Evropa je skončala u Prištini</em>. <a class="footnote-backref" href="#fnref:1" rev="footnote" title="Jump back to footnote 1 in the text">↩</a></p>
</li>
</ol>
</div>
Le Rayon bleu va bientôt frapper!
http://blog.despot.ch/post/le-rayon-bleu-va-bientot-frapper
2017-03-16T23:12:27.782000Z
2017-03-16T20:23:29Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/950be935-06c6-4fb0-95d9-ce90fd327a48/bcf73949-b79f-485d-b213-cebd8e19bd89.png" style="width: 783px; height: auto;"/></p>
<p>Rendu ce jour le bon à tirer de mon deuxième roman. <em>Le Rayon bleu</em> paraît chez Gallimard le 4 mai. Avant-première au Salon du livre de Genève dès le 27 avril!</p>
<p>(Ici la page d’exergue.)</p>
Les prophéties du Président
http://blog.despot.ch/post/les-propheties-du-president
2017-02-09T16:43:10.936000Z
2017-02-09T16:42:36Z
Slobodan Despot
<div><br/>
<img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/70073f20-01b0-4f46-ab0c-25ac5902132f/16affa3c-5e61-4b1f-947f-417b88e536aa.jpg" width="2304.0" height="975.0"/><br/>
</div>
Graham Greene et l'alchimie du roman
http://blog.despot.ch/post/graham-greene-et-lalchimie-du-roman
2017-01-23T14:31:26.041000Z
2017-01-23T12:49:12Z
Slobodan Despot
<div><a href="https://cdn-files.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/c8d41392-069d-44b9-a94d-bd571b6637aa/5bc360f8-428d-4dc1-844f-fb13ef4d63c9_orig.pdf" target="_blank">Download PDF</a></div>
Les 45 livres que les jeunes doivent lire, et pourquoi
http://blog.despot.ch/post/les-45-livres-que-les-jeunes-doivent-lire-et-pourquoi
2018-10-04T09:32:40.437000Z
2017-01-08T14:57:06Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/1ad164a7-fbdf-40ee-a4b0-10ccbdbbeafc/c8dc9079-1537-4869-9d97-2fbcace3f95a.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p>On me le redemande souvent, le voici (en PDF téléchargeable): le petit cahier des «45 lectures qui forment la jeunesse sans forcément l’emmerder» que j’avais joint en supplément au n° 22 d’Antipresse (1.5.2016).</p>
<p><a href="https://cdn-files.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/1ad164a7-fbdf-40ee-a4b0-10ccbdbbeafc/ad51a772-0d1a-44f9-862b-8f3d33a7610a_orig.pdf" target="_blank">Download PDF</a></p>
2017! Enfin!
http://blog.despot.ch/post/2017-enfin
2017-01-01T15:08:24.951000Z
2017-01-01T15:02:08Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/80135273-d20d-416d-9919-e544cd1d6a1e/636fde04-fbaf-4967-a507-117a51df37db.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p>2+0+1+7 = 10; 1+0 = 1.</p>
<p>Selon les numérologues, 2017 est une année qui vaut «1». Elle est l’opposé de l’an 2016 qui, lui, valait 9. 2016 était la fin d’un cycle, 2017 le début d’un autre.</p>
<p>C’est peut-être pour cela que — même quand on ne croit pas au langage des chiffres — personne n’aura l’idée de vous souhaiter, cette année, que les choses continuent «comme avant». La continuité est barrée de notre vocabulaire et de nos esprits. Elle est impensable, tant sur le plan des faits extérieurs que de la vie intérieure.</p>
<h4>Sortie de glaciation</h4>
<p>2016 fut, sous bien des aspects, une année prodigieuse et prophétique — toujours du point de vue des faits extérieurs. Elle a vu les Britanniques voter leur départ de l’UE, les Italiens renvoyer dans les filets un Premier ministre parachuté par la suprasociété et, surtout, les Américains voter pour un desperado jaune feu, le magnat des casinos Donald Trump.</p>
<p>Les deux derniers mois auront été particulièrement rocambolesques. Entre le coup de théâtre de l’élection U. S. et l’effondrement subséquent de l’illusion médiatique, l’expulsion des islamistes d’Alep et la signature d’un accord de cessez-le-feu en Syrie sans les USA, ce sont des pans essentiels de la carte géopolitique qui basculent de manière rapide et spectaculaire.</p>
<p>Après une période glaciaire d’un quart de siècle marquée par un seul avenir et une seule culture <em>possibles</em> pour la planète Terre, le monde est littéralement en train de reprendre des couleurs! Dans l’UE comme aux Etats-Unis ou en Suisse, au sein des organisations internationales, dans les groupes médiatiques et les facultés, des milliers de globocrates, de laborantins du nivellement mondial, ont, eux, viré au vert pâle. Ils sont les seuls à exiger du «comme avant». Toujours plus de «comme avant»! L’Europe de Bruxelles est en panne? C’est qu’il nous faut davantage de Bruxelles! La criminalité se répand dans des zones sans frontières en même temps que l’espionnage de la population s’aggrave? C’est qu’il y a encore trop de frontières, trop de barrières, trop de cloisons. Abaissez tout! Remplacez, dès que possible, les murs de vos demeures par des parois de verre, comme dans <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Imaginaire/Nous-autres">Zamiatine</a>. Supprimez le <em>cash</em> et payez votre café avec une carte à puce traçable. Ainsi <em>nous</em> pourrons enfin tout voir et tout contrôler. En quoi cela vous dérange-t-il si vous n’avez rien à vous reprocher?</p>
<p>On éprouve une satisfaction profonde à voir ces apparatchiks, qui se sont toujours vus comme les locomotives du «progrès», les défricheurs de demain, vaticiner sur un quai désert sans remarquer que le train du XXIe siècle est parti sans eux. Eux qui pourfendaient sans relâche le «conservatisme» et la «réaction», les voici qui ne savent plus rien faire d’autre que nier la réalité présente et vouloir réappliquer de force des schémas de lecture erronés et des solutions révolues.</p>
<h4>La révélation syrienne</h4>
<p>La Syrie a focalisé toute l’attention du monde et demeurera un symbole, mais pas pour les raisons espérées par nos élites. Elle marque le premier échec d’une conspiration historique d’une ampleur rarement vue : celle liant l’empire atlantique à la barbarie islamiste diffusée par la maison Saoud (elle-même client et satrape américain). Cette conspiration, nous avons pu en apercevoir des bribes et fragments sur divers théâtres de conflits dans le monde depuis une trentaine d’années. Mais la libération d’Alep-Est a soudain révélé au grand jour le tableau d’ensemble, avec ses barbouzes de la CIA-MI6, ses «instructeurs» de l’OTAN, ses réserves d’armes de pointe fabriquées et livrées par des puissances occidentales et surtout l’épaisseur du système de propagande médiatique agencé pour couvrir toute l’opération.</p>
<p>(A propos: ces fameux «Casques blancs» d’Alep, où sont-ils passés? En a-t-on retrouvé un seul après la débandade des djihadistes?)</p>
<p>Cette stratégie de la régression islamique fut originellement mise en place pour vaincre l’URSS en Afghanistan. Saisissante justice de l’histoire: c’est la Russie, débarrassée de l’URSS, qui met en déroute cette même stratégie trente-cinq ans plus tard. Entretemps, elle aura contribué à détruire la Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan une deuxième fois, la Libye, la Syrie, la Tunisie... Mais aussi à transformer en moins d’une génération une zone de paix et de bonhomie — l’espace européen — en territoire de la peur et du flicage généralisé.</p>
<p>Il y a encore une amère ironie à constater que les pays qui se sont faits les complices par poltronnerie de ce jeu sont aussi ceux qui en endossent la conséquence la plus durable. Le flot migratoire que les Européens vont récupérer jusque dans les eaux libyennes a brouillé l’Europe avec les notions de «paix», de «stabilité» et de «prospérité» sans doute pour des générations. Sans parler du reste… Les migrants sont devenus le problème majeur d’une Europe-satellite qui était déjà en crise. Ils ne sont pas un problème du tout pour les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite ou la Russie.</p>
<h4>Itinéraire personnel</h4>
<p>Les éditions Xenia, dont je suis le cofondateur avec Me Claude Laporte, ont été créées entre autres à cause de l’aveuglement massif à l’égard de la stratégie islamiste et de ses sponsors. Le premier titre que nous avons publié en 2006, de Jürgen Elsässer, s’intitulait <a href="http://lebookshop.net/prod/471/geopolitique/livres/geopolitique/comment-le-djihad-est-arrive-en-europe"><em>Comment le Djihad est arrivé en Europe</em></a>. Il était minutieusement documenté, froid comme un procès-verbal et ne disait pas un mot de l’islam en soi. Malgré cela, aucun éditeur francophone n’avait osé le traduire. Lorsque nous l’avons fait, avec une pénétrante préface de Jean-Pierre Chevènement, nombre de libraires ont refusé de vendre l’ouvrage et j’ai été traité de conspirationniste.</p>
<p>La thèse fondamentale d’Elsässer était simple: Il n’y aurait pas de djihadisme en Europe sans le laissez-faire et parfois la complicité de «nos» services secrets. Expliquer pourquoi n’était pas le propos de l’auteur. Son propos était d’établir le fait, et il le faisait à l’allemande, de manière méthodique et solide. Est-ce un hasard si ce livre prophétique, devenu aujourd’hui une référence, a été massivement boudé par les médias de grand chemin et diffusé, presque sous le manteau, par l’information «alternative»?</p>
<p>Dix ans et cent trente titres plus tard, on peut voir la cohérence d’ensemble d’un travail qui a pu paraître erratique. Nous avons publié la somme théorique d’un écolo-terroriste (Theodore Kaczynski, dit <a href="http://lebookshop.net/prod/537/ecologie/livres/philosophie/leffondrement-du-systeme-technologique">Unabomber</a>), divers ouvrages sur les abus et la commercialisation de la médecine, de la littérature insoumise, quelques pamphlets politiques, des essais sur la destruction des libertés et la manipulation des masses. Fil rouge de tout ceci: la lutte contre le mensonge institutionnel et la lâcheté collective. Nombre de nos thèses «téméraires» sont entrées depuis dans la conscience commune.</p>
<p>Arrivé à la fin de 2016, j’ai éprouvé le besoin de faire un bilan. J’ai la conviction qu’en 2017, nous devrons répondre à d’autres questions. A la question «Qu’est-ce qui se passe réellement?», nombre de canaux s’efforcent de donner des réponses, plus ou moins crédibles, plus ou moins justifiée. Il importe de faire le tri, mais les informations existent. L’inconnue qui émerge désormais est d’une autre nature: «Que faire?»</p>
<h4>Et maintenant, quoi?</h4>
<p>Nous sommes sortis de l’innocence. Nous avons compris que le chemin de l’enfer était pavé d’illusions humanitaires. Et quoi? Qu’allons-nous faire de ce désabusement?</p>
<p>Nous vivons dans une société chloroformée où l’entrée dans une carrière politique, médiatique ou universitaire équivaut à l’adoption d’un strict <em>devoir de réserve</em> vis-à-vis de la réalité immédiate et au renoncement de l’exercice de ses facultés intellectuelles et morales dans les situations critiques, qui sont les seules qui comptent!</p>
<p>Qu’allons-nous faire avec de telles élites? A quoi nous servent les chaires, les chercheurs et les «observatoires» qui nous alertent sur tout, sauf sur ce qui nous concerne vraiment? A quoi nous servent des journalistes qui nous jugent plutôt que de nous instruire? A quoi nous servent des écoles où on enseigne l’ignorance? Pourquoi élire des députés s’ils doivent aussitôt devenir sourds-muets et voter comme un seul homme des lois et décrets qu’on a fabriqués pour eux?</p>
<p>Comment allons-nous survivre dans un monde où les outils ont déjà pris la place de leurs concepteurs? Car si le cheminement politique vers une société planétaire <em>transparente</em> est momentanément enrayé, son pendant scientifique, lui, suit son cours. N’impliquant ni volonté explicite, ni rhétorique, ni coercition, il passe inaperçu. Il épouse l’évolution même de la technologie, en particulier depuis la naissance de l’internet. L’outil premier de la lutte contre la normalisation idéologique du monde est <em>aussi</em> l’outil premier de sa normalisation culturelle et comportementale!</p>
<p>La conscience est tellement plus compliquée à endosser que l’innocence! Or nous entrons avec 2017 dans un cycle de la conscience. Le nouveau cycle qui s’ouvre devant nous est infiniment dangereux et infiniment passionnant. Nous vivions barricadés derrière des idées fausses, mais ces idées fausses sont tombées: nous voici désormais mis à nu, ouverts à tous les vents du chaos. Reconstruire des murailles avec le <em>contraire</em> de ces idées serait le réflexe politique naturel, or la politique, j’en suis convaincu, ne résoudra plus rien. Du moins dans sa configuration actuelle.</p>
<p>L’effondrement des illusions anciennes ne nous met pas en demeure d’en fabriquer de nouvelles. Ce séisme-ci est beaucoup trop profond. Si profond qu’il en est providentiel. Il nous permet d’aborder la réalité sans idées préconçues, sans convictions justement, à partir de notre seule incontestable présence au monde. Si nous voulons reconstruire le monde, nous devons d’abord nous reconstruire nous-mêmes, nous réaffirmer en tant qu’individus conscients et présents à leur propre destin.</p>
<p>L’Europe moderne a réalisé pleinement la sinistre prophétie de C. S. Lewis: le règne des hommes sans cœur, d’une humanité mue essentiellement par la peur et le calcul sous l’alibi de la rationalité. Les épreuves qui nous attendent dès 2017 seront un véritable bain de jouvence. Les hommes sans cœur s’effondreront, même s’ils tiennent encore tout aujourd’hui. Nous avons suffisamment de savoir et suffisamment de pouvoir. Ne nous manque plus, pour reprendre nos vies en main, que de retrouver le courage d’être ce que nous sommes.</p>
<p>C’est tout ce que je vous souhaite pour l’an qui vient!</p>
<ul>
<li>Texte paru dans <a href="www.antipresse.net">ANTIPRESSE</a> 57 | 1.1.2017</li>
</ul>
<p><small>Photo: Le quai de Montreux, Photobiographie © SD</small></p>
La Russie atteinte au chœur
http://blog.despot.ch/post/la-russie-atteinte-au-choeur
2016-12-25T23:30:57.522000Z
2016-12-25T21:21:30Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/6df4b819-3383-4e86-a0af-3f8eaa9debee/8c455ed3-17ee-4aed-a2d6-fec40b8b6cf5.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p>La disparition tragique du chœur Alexandrov en mer Noire ce 25 décembre 2016 est bien plus qu’une tragédie aérienne. C’est un coup historique et une catastrophe nationale, plus douloureuse encore que la perte du <em>Koursk</em> en l’an 2000. Car cet ensemble de haute volée, connu à l’Ouest comme «les chœurs de l’Armée rouge», était la voix même de la Russie invaincue. Par la magie du chant, il était devenu l’un des piliers d’une miraculeuse réconciliation nationale, entre rouges et blancs, qui a jeté un pont par-dessus des millions de cadavres et conduit en moins d’une génération à la résurrection de l’Empire.</p>
<p>Ce que les commissions de révision, les livres d’histoire, les lois et les tribunaux n’auraient jamais pu accomplir, la musique et la spiritualité l’ont fait, tout naturellement. Ce que recelait le chœur Alexandrov, c’était le patrimoine le plus inaliénable de toutes les Russies. «Ceci est à nous!», pouvaient se dire tous les Russes, de tous les bords et opinions. «On pourra nous envahir, on pourra <a href="https://www.youtube.com/watch?v=y3KEhWTnWvE">plagier</a> nos <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Zsoe7L-yieI">chants</a>, mais on ne pourra jamais nous les enlever!» Les airs russes, qui ont tant marqué la musique universelle, plongent leurs racines dans le chant de l’humanité première. Ils sont classiques et populaires, solennels et gaillards, amoureux et martiaux, débridés et funèbres. Ils sont toute la vie! C’est pourquoi le chœur Alexandrov pouvait enchaîner l’hymne national et <a href="https://www.youtube.com/watch?v=XKz3C76MKsI">Daft Punk</a> sans faute de goût.</p>
<h4>La diplomatie secrète de l’âme slave</h4>
<p>Parmi mes amis et parents serbes, la consternation est tout aussi profonde. La disparition de ce grand chœur le même jour évoque un autre martyre collectif qui est dans toutes les mémoires: l’exécution de tous les lycéens de la ville de Kragujevac par les Allemands, le <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Kragujevac_massacre">21 octobre 1941</a>, parmi des milliers d’autres otages. La grande poétesse Desanka Maksimović en a tiré un poème bouleversant que tous les Serbes connaissent, le <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Ew2pTe2wcCA"><em>Conte sanglant</em></a> : «Cela se passait dans une contrée de paysans/dans les montagnes des Balkans./Y mourut en martyr/tout un régiment d’étudiants/en un seul jour.»</p>
<p>A l’époque où la Russie regardait impuissante la destruction de la Serbie sous les bombes de l’OTAN et le dépeçage du Kosovo par les bandits anglo-saxons aidés des mafias albanaises, les reprises de vieux hymnes serbes par les chœurs de l’Armée rouge portaient un message de fraternité qui consolait les cœurs et maintenait la foi dans une alliance que les rapports de force avaient enterrée. C’était une diplomatie clandestine qui empruntait les canaux chiffrés de l’âme slave. Le clin d’œil était parfaitement compris: «<em>Leur</em> temps passera, et nous nous retrouverons!»</p>
<p>«Leur» temps est en train de passer, en effet, et ce n’est pas sans pleurs ni grincements de dents. Si cet invraisemblable accident n’est pas qu’une blague du hasard, si quelqu’un a vraiment <em>voulu</em> frapper la Russie, il a visé juste. Il a frappé au cœur. Juste en-dessous du président ou du patriarche.</p>
<p>Et pourtant il ne pouvait viser plus faux! Le chœur de l’armée n’a rien inventé. Il n’était que la plus belle voix de la Russie éternelle, une voix qui se reconstruira avec le temps. Ce coup au chœur ne fera que renforcer l’esprit de bravade de ce peuple magnifique et dément. Ses chants lui confèrent un cœur immense qui se rit de la mort. Et chaque Russe est tombé dedans tout petit, comme Obélix dans son chaudron de potion magique.</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/eCNyZP2hxhA" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Les policiers du «Temps» (reprise d’une éclairante lettre ouverte)
http://blog.despot.ch/post/les-policiers-du-temps-reprise-dune-eclairante-lettre-ouverte
2016-12-04T11:23:09.048000Z
2016-12-03T17:43:57Z
Slobodan Despot
<h3>Lettre ouverte à Pierre Veya, rédacteur en chef du "Temps"</h3>
<p>20/4/2011</p>
<p>Cher Monsieur,</p>
<p>L'enquête au sujet des éditions Xenia initiée à votre insu par vos collaborateurs voici deux mois a fini par prendre une ampleur considérable. Ampleur de mots, j'entends, et non de faits.</p>
<p>"Mais que vise vraiment le trio Fournier-Despot-Freysinger, désormais épaulé par le peintre Jérôme Rudin?" : l'ironie acide du grand article que vous consacrez ce matin au réseau de l'"ultra-droite" valaisanne dont je serais l'un des piliers donne l'impression que vos journalistes se défoulent gratuitement sur des gens qu'ils n'aiment pas. Le lecteur n'y trouve aucune trace des faits compromettants que vos collaborateurs Albertine Bourget et Xavier Filliez ont recherchés avec acharnement depuis deux mois.</p>
<p>Pour mémoire, cela a commencé par un coup de fil abrupt chez notre administrateur genevois. Lors de notre entretien téléphonique du 17 février dernier, vous sembliez tomber des nues à l'idée que votre rédaction eût pu interroger notre administrateur au sujet de l'actionnariat des éditions Xenia SA. Vous m'avez même suggéré qu'il pouvait s'agir d'une usurpation d'identité, comme la police de Genève en aurait été, selon vous, victime.</p>
<p>C'est seulement après qu'on vous eut précisé (voir pièce jointe) que l'appel émanait de votre rédaction de Berne que vous m'avez confirmé l'existence d'une enquête. Et c'est seulement cinq semaines plus tard, environ, que votre collaboratrice Albertine Bourget a fini par m'appeler pour s'indigner qu'une société anonyme eût plus d'un seul protagoniste et que l'identité de ses actionnaires fût... anonyme.</p>
<p>Je vous ai fait part de mon étonnement au sujet de ces énormités dans un e-mail du 25 mars. N'ayant eu aucune réponse de votre part, j'en avais conclu que l'enquête Xenia avait été avortée par le ridicule même de l'angle d'attaque.</p>
<p>Mais voici qu'arriva une deuxième vague en la personne de M. Filliez, qui entreprit de cuisiner un auteur maison, par ailleurs rédacteur en chef d'un quotidien. Et qui lui parle de Freysinger, de réseaux d'extrême droite, de financements occultes, bref d'un véritable "Da Vinci Code" dont l'épicentre serait notre petite maison. La tonalité complotiste des questions posées nous a laissés pantois.</p>
<p>Le questionnement du rédacteur en chef du "Nouvelliste" a-t-il été lui aussi entrepris à l'insu du rédacteur en chef du "Temps" ou s'agit-il d'une démarche commanditée et approuvée par vous? L'impression de flottement que m'a inspiré votre désarroi au sujet des initiatives d'Albertine Bourget m'impose cette vérification.</p>
<p>La montagne ainsi engrossée ne pouvait accoucher que d'une souris. La souris, c'est cet article burlesque qui reproche à des gens d'avoir des idées mais surtout des amis, de les fréquenter et de faire des choses ensemble. Burlesque et truffé de lacunes: la photographie d'Oskar Freysinger et Jérôme Rudin qui l'illustre n'est pas prise dans l'atelier du peintre, où Oskar Freysinger n'a jamais mis les pieds, mais dans un établissement public sédunois aujourd'hui fermé. La silhouette au cigare de Jean-François Fournier n'apparaît plus depuis trois semaines dans ses colonnes. Le portrait politique de ce dernier n'aboutit même pas à une qualification nette de "droitier". Quant à moi, on m'impute du nationalisme serbe alors que mon engagement dans les années 90 — exprimé dans la revue "Raison garder" — consistait à exiger de l'équité dans l'information au moment où la presse occidentale dans sa majorité s'employait à blanchir le pouvoir croate de crimes qui viennent, ces jours-ci, de lui être imputés par le Tribunal pénal international. Le rappel est pour le moins mal tombé! Peut-être aidera-t-il à rouvrir le dossier de la désinformation massive répandue dans les médias suisses, de 91 à 99, sur le dossier yougoslave?</p>
<p>Pour savoir ce que je pense et qui je suis, il aurait pourtant suffi de cueillir mes idées à la source, dans le recueil d'essais personnels, "Despotica", que j'ai fait paraître l'automne dernier. Je vous le signalais dans mon e-mail du 17 février, mais vos journalistes ne se sont pas donné la peine de le lire ou le mentionner, ni dans ce cadre, ni ailleurs. Il était plus commode d'organiser une désinformation subliminale par amalgame et contamination, procédé de diffamation bien connu.</p>
<p>Enfin, vos inquisiteurs ont même réussi à omettre une "preuve" capitale de la collusion supposée des individus traqués: le fait que l'éditeur de Jean-François Fournier soit également chroniqueur régulier dans son journal. L'argument "objectif" était à portée de main, vos collaborateurs lui ont préféré des fantasmes de jeux d'influence et de vernissages arrosés.</p>
<p>Cet article bredouille de contenu mais chargé de malveillance se conclut par l'opinion d'un "observateur avisé" : "ces gens ont manifestement quelques ambitions communes mais ils ne sont pas à la conquête du pouvoir". Si ces gens ne visent pas le pouvoir, pourquoi ne pas évoquer leurs réelles ambitions? S'ils n'ont pas de financements louches, s'ils ne menacent personne, à quoi bon vous mettre pareillement en frais? Peut-on croire que la salissure soit le seul but de cet article paru dans vos colonnes?</p>
<p>La place accordée aux livres et aux éditeurs dans la presse généraliste est précieuse. Or à aucun moment vos collaborateurs n'ont évoqué avec les personnes interrogées — moi y compris — la matière de notre travail, par exemple les nombreux ouvrages dont "Le Temps" n'a jamais rendu compte. Seul l'argent les intéressait. Comme ils ne l'ont pas trouvé, ils se sont essuyé les pieds sur leurs interlocuteurs. Vous m'écriviez le 17 février: "Mme Albertine Bourget a entamé une démarche journalistique sur votre maison d’édition et vous-mêmes". La démarche à laquelle nous avons assisté me paraît plutôt digne de la police politique que d'un quotidien qui comporte aussi des pages culturelles.</p>
<p>Veuillez agréer, cher Monsieur, l'expression de mon étonnement.</p>
<p>Slobodan Despot</p>
<p>Directeur des éditions Xenia</p>
<p><strong>Référence</strong> (lien périmé): "Le cénacle qui cultive le Vieux-Pays à droite", <a href="http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/be55d5fe-6ac0-11e0-8407-b0edb564f8e4/Le_cénacle_qui_cultive_le_Vieux-Pays_à_droite">Le Temps</a> du 20 avril 2011.</p>
<h4>Annexe: e-mail de Slobodan Despot à Pierre Veya du 17 février 2011.</h4>
<p>«Cher Monsieur,</p>
<p>Suite à notre entretien téléphonique de ce matin, je me permets de vous adresser ce complément d'information:</p>
<p>Mon associé et président du Conseil d'administration, Me Claude Laporte, a été contacté hier par une journaliste se réclamant du "Temps" qui l'a interrogé sur ses rapports avec moi, sur ma personne, mes fréquentations et mes idées, sur les raisons de la fondation des éditions Xenia, sur le financement de notre maison. Elle lui a notamment demandé s'il avait apporté du financement à l'entreprise après sa fondation.</p>
<p>Vérification faite, le numéro appelant était le 031 326 75 74, c'est-à-dire le bureau du Temps à Berne, Bundesgasse 8.</p>
<p>J'ai lu l'article de Yelmarc Roulet qui me mentionne, ce matin. Cela n'a évidemment rien à voir avec l'affaire dont il est ici question.</p>
<p>La démarche de votre collaboratrice m'étonne.</p>
<p>Je suis un personnage public, je viens qui plus est de publier un ouvrage de positions personnelles, de "modes d'emploi", intitulé Despotica, et où l'on peut puiser suffisamment d'informations sur ce que je pense. Je ne vois pas de justification à ce qu'on aille interroger à mon insu des personnes de mon entourage comme mon administrateur Me Laporte, qui n'a aucune part à la conduite pratique des affaires de Xenia.</p>
<p>Je vous serais reconnaissant de bien vouloir éclaircir cette affaire avec vos collaborateurs, comme vous me l'avez promis, et de me mettre en rapport avec la journaliste qui a entrepris cette enquête à votre insu.»</p>
Ode à Jean Ziegler
http://blog.despot.ch/post/ode-a-jean-ziegler
2016-11-27T16:18:38.890000Z
2016-11-27T16:02:54Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/b57f4ef5-965f-4303-8aab-49de2700206e/f40e88db-6710-48ad-b663-7e092d858ab3.jpg" style="height: auto;" width="2196" height="2196"/></p>
<p>L’éminent Jean Ziegler est un Robin des Bois:</p>
<p>Terreur des imposteurs, du peuple il est la voix!</p>
<p>Mais il adresse toujours, avec sa grâce innée</p>
<p>A l’épouse du sheriff une boîte de pralinés.</p>
<p><br /><br /></p>
<p>Jeannot est un mage, un esprit clairvoyant:</p>
<p>Mieux que personne il sait d’où va venir le vent!</p>
<p>Il crie le samedi que demain c’est dimanche:</p>
<p>Car c’est ainsi qu’on tient le couteau par le manche!</p>
<p><br /><br /></p>
<p><em>(Deux quatrains griffonnés en marge de son dernier ouvrage,</em> Chemins d’espérance, <em>durant l’émission les «Beaux parleurs» sur RSR 1, le 27 novembre 2016.)</em></p>
La spirale de l’impuissance (Antipresse 47)
http://blog.despot.ch/post/la-spirale-de-limpuissance-antipresse-47
2016-10-23T22:12:01.259000Z
2016-10-23T21:57:10Z
Slobodan Despot
<p><strong>L’Europe s’est anesthésiée dans sa procrastination. Elle est devenue la Belle au Bois dormant. Elle se réveillera comme Euramérique ou Eurasie, à moins qu’elle devienne Eurabie.</strong></p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/7a56ff99-d469-4e4d-b42b-589047f889b6/d21463fb-a618-449e-b2b1-081be396e3f2.png" style="width: 629px; height: auto;"/></p>
<p>C’est un roman de Georges Simenon, <em>La fuite de monsieur Monde</em>, qui dépeint le plus profondément la situation l’Européen moderne. Arrivé au bord de la cinquantaine, M. Monde, petit industriel prospère, disparaît un matin sans crier gare. Alors que sa femme, personne froide et sans coeur, envoie la police à ses trousses, il prend un faux nom et se refait une vie au bas de l’échelle sociale, dans le Midi, avec une entraîneuse qu’il a sauvée du suicide. Dans un lieu sordide, il rencontrera la femme avec qui il était marié dans une vie antérieure, épave humaine ravagée par la drogue. Il remonte à Paris avec elle et la fait soigner à ses frais. Puis, tout aussi soudainement, il rentre chez lui et reprend son ancienne vie comme si rien ne s’était passé. Ne lui reste de son escapade qu’une énigmatique sérénité qui ressemble à de la résignation.</p>
<p>Norbert Monde avait explosé. Ou implosé. Son quotidien sans élans, sans tragédie, sans destinée, lui était devenu insupportable. En sortir était devenu une question de vie et de mort. M. Monde était un homme bon, voire héroïque, mais son univers ne laissait aucune place à la bonté et à l’héroïsme. Bien pire : de telles vertus y étaient vues comme des tares. Toute son éducation lui enjoignait de lutter contre elles. Retourné — socialement — à l’«état sauvage», il était comme un animal de zoo rendu à la nature. La laisse qu’il traînait encore derrière lui s’accrochait aux ronces, s’entortillait autour de ses pieds et le faisait trébucher. Il n’a pas eu la force de s’en défaire.</p>
<p>Je me suis reconnu dans cet homme entravé. Son gâchis, je l’ai pris à mon compte. Jeter tous ses acquis par-dessus bord dans l’espoir d’accomplir sa vie, arriver au seuil de cet accomplissement, et rater pour une vétille, un instant de gêne. Pour avoir été trop éduqué. Par crainte de causer du tort à quelqu’un. Par peur d’être mal vu…</p>
<p>Il m’arrive de faire un rêve, que j’appelle «le cauchemar de M. Monde». La scène figure peut-être telle quelle dans le roman, je ne m’en souviens plus — à moins que ce soit dans le <em>Docteur Jivago</em>. Assis à la terrasse d’un café, je vois passer de l’autre côté de la rue une personne que j’aime et que je n’espérais plus retrouver. Elle avance sans me voir, elle va bientôt se fondre dans la foule. Je voudrais la héler, mais n’arrive pas à émettre le moindre son. Crier d’un trottoir à l’autre, cela ne se fait pas. Je devrais bondir pour la prendre par le bras mais je ne peux pas: je n’a pas réglé ma consommation. Je me retourne, me tâte les poches, cherche le garçon des yeux, mais entretemps la silhouette a disparu…</p>
<h4>La question du prix</h4>
<p>Nous sommes sur le point de payer cher, très cher, le prix de notre hypercivilisation. Cette idée m’a envahi l’esprit comme un refrain voici quelques années, lorsqu’un ami m’a demandé de l’aider à tuer un canard. Il n’était pas paysan, il en était très loin, mais il tenait quelques animaux dans sa propriété. Il n’avait pas la main assez sûre pour décapiter le volatile sans le faire souffrir. Personne dans son entourage n’avait le cœur de l’assister, même s’ils avaient tous l’appétit de goûter au rôti. J’ai donc tué le canard avec lui. Mes grands-mères le faisaient toutes seules, sans histoires. </p>
<p>Même si le véganisme est très à la mode, la grande majorité des Occidentaux mangent de la viande. Bien plus de viande que leurs ancêtres, qui étaient bien moins nombreux. Pour remplir tous ces ventres, il faut des montagnes de viande. L’élevage n’a plus rien de pastoral. C’est une industrie du gavage et de l’extermination. Périodiquement, des vidéos qui «fuitent» des abattoirs mettent en émoi les réseaux sociaux. </p>
<p>On pointe du doigt des entreprises «inhumaines» qui ne respectent pas les normes, qui écorchent des bêtes à peine étourdies. Mais que dire de celles qui sont «en règle»? A l’occasion de l’Aïd, avec un humour satanique, <a href="http://www.lemondejuif.info/2016/09/nouvelle-video-horrible-de-daech-jour-de-laid-letat-islamique-egorge-hommes-abattoir/">Daech a mis en scène l’exécution de «traîtres»</a> en les suspendant à une chaîne d’équarrissage. Clameurs universelles! La mécanisation du rituel en décuple l’horreur, les camps du XXe siècle nous l’ont suffisamment montré. La trajectoire d’un cochon ou d’un poulet d’élevage industriel, depuis sa naissance — sa fabrication, devrait-on dire — à sa mort, n’est qu’une chaîne de torture optimisée dont l’ingéniérie concentrationnaire de l’ère ouvertement antihumaine qui nous attend s’inspirera sans doute.</p>
<p>Je ne suis pas végétarien ni un enragé de la cause animale. Je me rappelle seulement que notre alimentation et notre survie impliquent une quantité inévitable de souffrance animale et que la souffrance, par ailleurs, est à la conscience ce que l’embryon est au bébé. Coupez la souffrance de la conscience, l’embryon du bébé, et vous pourrez disposer de tout ce qui n’est pas <em>nous</em>, autrement dit <em>moi</em>, comme d’une chose, sans plus y penser qu’à la coquille de noix que vous venez d’écraser. Le sort épouvantable que notre civilisation de mort réserve au règne animal est le produit direct de cet <em>araisonnement</em> de l’ensemble du monde créé (le <em>Gestell</em> de Heidegger) qui est à la base de notre philosophie scientiste et athée. Le crime est si massif que nous avons dû échafauder des murs de faux-semblants pour ne pas le voir. </p>
<p>Encore une fois: je ne milite pas pour la soupe d’orties (d’ailleurs les orties souffrent aussi!) et je ne cotise pas à une milice anti-avortement. Je m’efforce de garder toujours à l’esprit que notre bien-être implique la souffrance et la mort. Si je mange du canard ou de l’agneau, je dois savoir ce que cela coûte, et donc être à même de tuer ma proie de mes mains. Leur souffrance et leur mort sont <em>le prix à payer</em> pour mon contentement. Une conscience éveillée et réaliste négociera le montant de ce prix en essayant de <em>ne pas susciter plus de mal qu’il n’est nécessaire</em>: c’est un des principes fondateurs du Dharma, de la Voie, qui fonde la morale de toute civilisation. Une conscience abstraite, idéologisée, niera l’existence même de la transaction ou décidera qu’elle doit être abolie. </p>
<p>Notre problème est que c’est cette conscience-là, une conscience de pharisiens, qui nous éduque depuis une ou deux générations, qui élabore nos lois et guide nos politiques. Sous son empire, le mal nécessaire est nié. On le revêt d’une cape d’invisibilité: il aura donc carte blanche ! </p>
<h4>Les nouvelles Antigones</h4>
<p>Cette perversion est commune à toutes les sociétés avancées, mais elle n’a pas atteint partout la même emprise. Les Etats-Unis d’Amérique ont plusieurs longueurs de «retard» sur notre évolution et c’est pourquoi ils nous dominent et nous fascinent. Lorsqu’on a fait valoir à Mme Albright, la secrétaire d’Etat de M. Clinton, que la destitution de Saddam Hussein avait entraîné la mort d’un demi-million de morts en Irak, elle a répondu que <a href="https://www.youtube.com/watch?v=R0WDCYcUJ4o">«cela en valait la peine»</a>. Un tel cynisme serait impensable de la part d’un ministre européen. </p>
<p>Si monstrueuse qu’elle soit, cette appréciation montre que les Américains ne sont pas sortis de l’univers du Dharma. Ils ne nient pas que leur domination a un prix, ils estiment seulement que ce prix n’a pas de plafond. Leur échelle de valeurs est exactement l’inverse de celle des Européens, pour qui toute concession est bonne pourvu qu’ils ne fassent de tort à personne (sauf sur dérogation de leurs maîtres). C’est pourquoi les garde-côtes américains mitraillent les radeaux de migrants quand les européens font tout pour les sauver.</p>
<p>Dans toute son horreur, cette confiance en soi mégalomaniaque a un avantage. Elle laisse une place aux vertus individuelles et à la foi dans une destinée. Elle permet encore, au XXIe siècle, l’éclosion de véritables héros, sacrificiels et désintéressés, qui laisseront leur nom dans l’histoire. Ainsi les <em>sonneurs d’alerte</em> issus du système militaro-industriel sont les vrais héritiers des résistants antinazis et des dissidents soviétiques. </p>
<p>«Pensez-vous que les Etats-Unis sont la plus grande nation du monde?» : c’est l’une des questions que l’on pose, sous détecteur de mensonges, lors du test d’embauche à la CIA. Elle est évidemment éliminatoire. Le jeune Edward Snowden y avait répondu «oui» sans ciller lors de son recrutement. Il était conservateur de conviction et croyait sincèrement à la mission de son pays. Lors de son deuxième test sous polygraphe, il a également répondu «oui» — mais il mentait. Entre deux, il avait découvert l’immense manipulation de la «guerre contre le terrorisme» et l’étendue de l’espionnage auquel se livraient les agences américaines, y compris sur leur propre population. Sans son patriotisme ardent, Snowden n’aurait jamais eu le courage de mettre sa carrière et sa vie en jeu pour révéler au monde le vrai visage du système qu’il servait. Son pays, ses valeurs, sa démocratie, ce n’étaient pas les assassinats ciblés, les tribunaux secrets et l’abolition de toute vie privée. Son pays était un Etat, non un régime.</p>
<p><a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=229359.html">Le film qu’Oliver Stone vient de consacrer à Snowden</a> est remarquable et factuel. Il s’attaque directement au cas de conscience qu’il nous pose. On y apprend (mais on s’en doutait) que la guerre au terrorisme n’est qu’une «affaire de domination économique et sociale de tout». Face à l’ampleur du mal, le jeune Ed finit par s’interroger sur son propre rôle dans les rouages, même s’il n’est qu’un technicien. A la consternation de ses collègues <em>geeks</em>, il rappelle qu’à Nuremberg on n’avait pas jugé que les chefs nazis, mais également des exécutants. Que chacun, à son niveau, est comptable des conséquences de ses actes. </p>
<p>Le cinéma engagé américain a un rôle semblable à celui du confessionnal dans le catholicisme baroque. A bonne confession, bonne absolution — et la vie continue! Il n’empêche. Dans un contexte technologique très difficile à faire vibrer au cinéma, Stone et Snowden réussissent à reposer, dans toute son actualité, l’éternelle question d’Antigone. Ils éveillent les consciences et rendent aux actes leur vrai nom en rappelant que le système américain, malgré tous les alibis qu’on lui prête, reste le criminel majeur de notre temps. Loin au-delà de tous les «Etats voyous» et de toutes les organisations terroristes qu’il fait mine de combattre.</p>
<h4>Europurgatoire</h4>
<p>Une épopée de cette envergure peut être américaine. Ou russe. Mais on ne l’imagine pas un instant prendre place dans l’Europe d’aujourd’hui. L’Europe, c’est le domaine de monsieur Monde : le lieu des destinées inabouties, des vertus réprimées et des loyautés sans objet. Un entre-deux. Un théâtre de l’absurde où l’on ferme les yeux sur la violence déchaînée et l’impudeur mais où les simples infractions sont férocement réprimées. Un lieu où l’on n’ose même pas reconnaître au Mal sa qualité première: d’être mauvais. Bref, un véritable <em>purgatoire</em>, salle de transit entre le ciel et l’enfer. </p>
<p>Par sa révolte aux bras trop courts, monsieur Monde a tout de même fait du chemin. De l’anesthésie, il est passé à la résignation. Il a ouvert les yeux sur le monde (sur lui-même, donc!), pour comprendre qu’il n’y pouvait rien. Ainsi l’Europe s’indigne, s’agite et se «mobilise», par réseaux sociaux interposés, comme s’agitent et s’indignent les spectateurs d’un combat, mais elle n’a pas la force de descendre dans l’arène. Elle n’a même pas la force de faire barrage à la violence, au mensonge et au chaos dans leur expression la plus brute. Elle attend que quelqu’un, ou quelque chose, le fasse à sa place. Ou alors, demain…</p>
<p>Dans sa phase procrastinante, celle que nous vivons aujourd’hui, monsieur Monde s’est dépouillé de son entreprise, de son statut social, de son chapeau et de ses projets. Il s’est dépouillé de tout, sauf de son attente. Il est devenu Vladimir ou Estragon, l’un ou l’autre des clochards de Beckett. Ou les deux, vu l’habitude qu’il a prise de se parler et de se convaincre lui-même. Tout le temps qu’il lui reste à vivre, il l’a voué à l’attente de Godot. Ce Godot est peut-être l’Amérique, peut-être la sharia, peut-être l’effondrement économique ou la nouvelle peste qu’il appelle secrètement de ses vœux. Ou tout simplement, la mort, à laquelle nous ne proposons plus d’alternatives crédibles.</p>
<p><a href="http://www.antipresse.net/">Antipresse</a> N° 47 | 23.10.2016</p>
Phases terminales
http://blog.despot.ch/post/phases-terminales
2016-10-09T15:54:14.684000Z
2016-10-09T15:52:25Z
Slobodan Despot
<p><em>« Tout va bien, vous exagérez. Les phénomènes que vous montez en épingle ne sont pas du tout représentatifs d’une réalité qui vous échappe. Nous, d'en haut, nous voyons l’ensemble du tableau… »</em></p>
<p>C’est le <em>jingle</em> que les porte-voix de l’officialité s’évertuent à glisser dans chaque intervalle de silence séparant deux aveux de désastre. Mais les pauses se faisant de plus en plus serrées, l’homélie ne va pas tarder à se réduire à <em>« Vos gueules, là-dessous ! »</em></p>
<h4>Eschatologies</h4>
<p>Le temps nous est donc compté, non seulement à cause de l’accumulation des signes, mais aussi du fait de ce paradoxe bien connu en zone totalitaire : plus les signes seront ostensibles, et plus il sera interdit de les voir. Les sociétés qui laissent se creuser de tels fossés entre la réalité éprouvée et ses représentations admises n’ont que deux issues possibles, l’implosion ou la guerre jusqu’à l’épuisement. Il se peut que l’Europe occidentale s’offre le luxe de goûter aux deux.</p>
<p>Malgré leurs discours lénifiants, aucun membre de la caste gouvernante n’ose répondre aujourd’hui à une question très simple : « Comment imaginez-vous votre pays et le monde dans dix ans ? » Ils enveloppent l’avenir de formules creuses et ils font bien. Car tout avenir concret envisagé à partir du point où nous sommes leur donnerait tort.</p>
<p>Un sentiment se répand parmi les populations et il devient de plus en plus manifeste dans les échanges que nous entendons. Les théologiens l’appelleraient un sentiment eschatologique : l’attention portée à la fin des temps. Ce genre de discours passe très bien dans la bouche des scientifiques, même si leur catastrophisme <a href="http://www.telegraph.co.uk/science/2016/10/07/experts-said-arctic-sea-ice-would-melt-entirely-by-september-201/">tombe bien souvent à côté</a>. En reprenant leurs mots, on dirait que nous avons passé en bien des domaines le point de non-retour. Non-retour de l’effet de serre, de l’exploitation pétrolière, du dépeuplement des océans. Nous ne sommes pas maîtres de l’avenir, mais nous savons qu’en certains domaines, même si nous décidions demain matin de faire machine arrière de toutes nos forces, nous ne réussirions jamais à réparer les dégâts causés.</p>
<p>Les mêmes pressentiments <em>terminaux</em> transposés au domaine politique et « sociétal » relèvent, en revanche, du « grand tabou ». Le « grand remplacement » des Français dénoncé par Renaud Camus ne sera sans doute admis, et revendiqué, que par ceux qui les auront remplacés. Même si ceux-là mêmes qui censurent un tel pronostic <a href="http://log.antipresse.net/post/ue-denationalisez-vous-faites-place">travaillent ouvertement à sa réalisation</a>, qu’ils présentent comme une solution à la fois bienvenue et inéluctable.</p>
<p>Tandis que la France se perd dans ses harmonies virtuelles et ses conflits <a href="http://log.antipresse.net/post/islam-dossier-plus-tabou-que-prevu">innommables</a>, le pays le plus armé du monde s’apprête à faire son choix de gouvernement entre un bateleur improbable et une femme compromise et malade. Le choix, en d’autres termes, entre un État ingouvernable et un État fou. Si l’Amérique des Bush-Clinton-Obama était un empire abusif, l’Amérique post-Obama sera une sérieuse menace à la vie sur terre. Mme Clinton, marionnette d’un complexe militaire aux abois et sponsorisée par les parrains du terrorisme islamiste, a nettement annoncé sa direction, qui est celle de la fuite en avant. L’imaginer aux commandes du feu nucléaire devrait inspirer des cauchemars à tous nos journalistes. C’est sans doute pourquoi ils ont décidé de se boucher les yeux et les oreilles à la cire et de soutenir <em>mordicus</em> son élection. Dans tous les enjeux existentiels depuis la chute de l’« empire du Mal » (de l’URSS), l’option prise par l’Occident a invariablement été l’option du pire.</p>
<p>Le caractère systématique de cette orientation pose des questions non plus politiques — on est bien au-delà —, mais ontologiques. A quelles forces obéit le système où nous vivons ? Est-il voué au bien commun et à la survie de la communauté, comme devrait l’être tout « contrat social » ? Est-il au contraire attiré par la destruction et le mal, ou du moins indifférent à cet égard ?</p>
<h4>L'assassin cavalier</h4>
<p>Bien en deçà des enjeux planétaires évoqués plus haut, la tranquille Helvétie nous offre en ce moment même un test « grandeur nature » des tendances profondes de la société démocratique avancée où nous vivons.</p>
<p>Durant la semaine écoulée (du 3 au 6 octobre), la justice genevoise a essayé de juger un psychopathe, Fabrice A., pour un crime retentissant : l’égorgement de sa sociothérapeute Adeline le 12 septembre 2013. L’affaire elle-même n’est que trop claire, le coupable ayant tout avoué sans états d’âme. Mais elle est chargée d’éléments emblématiques dont les ramifications sont proprement glaçantes. Résumons.</p>
<p>Suite à un viol commis en 1999, Fabrice A. est condamné à 18 mois avec sursis. En 2001, au même endroit, il commet un deuxième viol et se voit condamné à 15 ans de prison. Au sujet de ces deux actes, il déclarera après le meurtre d’Adeline : « Ce n’était pas grave, je n’ai tué personne ». Entre-temps, il est placé dans un centre de réinsertion <a href="http://www.rts.ch/info/suisse/5211438-la-paquerette-est-un-modele-de-reinsertion-selon-un-expert.html">«modèle »</a> pour criminels dangereux, appelé « La Pâquerette ». Il y côtoie du personnel féminin, notamment sa future victime, sur qui il « flashe » tout de suite. Dans le cadre de sa réinsertion, il se voit offrir des cours d’« équithérapie », autrement dit l’État lui paie des cours d’équitation que nous ne pouvons offrir à nos propres enfants.</p>
<p>Ce 12 septembre 2013, justement, il sort accompagné de la seule Adeline pour une journée hors les murs de la « Pâquerette ». Avant de se rendre au lieu de son « équithérapie », près de la frontière franco-suisse, il demande à sa conductrice de l’emmener vers une coutellerie. Adeline obtempère sans discussion, sans même signaler à sa base le changement de programme. Il y achète le couteau pliable de marque Victorinox qu’il a commandé à l’avance et avec lequel il l’égorgera. Il incite sa thérapeute à s’engager sur une route secondaire, l’attache à un arbre, tente de l’embrasser et lui tranche la gorge. Puis il vole sa voiture pour filer en Pologne, où il espère retrouver une ancienne relation, objet de ses fantasmes, qui par peur a dû changer de vie. Heureusement pour elle. C’est là, en Pologne, qu’il sera arrêté.</p>
<h4>Une Cocagne pour violeurs</h4>
<p>Sans le sang versé, cette histoire pourrait être une satire burlesque. Ce n’est pourtant que le plat récit des événements. Voici un violeur récidiviste, froid, obsédé, qui organise et dirige ses propres sorties en liberté. Qui manipule ses thérapeutes jusqu’à les rendre complices de leur propre assassinat. Le procès nous en apprendra de plus belles encore avant d’être interrompu en raison d’une nouvelle « expertise » :</p>
<ul>
<li>
<p>que Fabrice A. trouvait sa première condamnation pour viol ridicule ;</p>
</li>
<li>
<p>qu’il a envoyé des cartes postales moqueuses aux magistrats genevois ;</p>
</li>
<li>
<p>qu’il aurait été autorisé, à la «Pâquerette», à <em>chatter</em> avec des femmes à l’extérieur ;</p>
</li>
<li>
<p>que les pensionnaires de cette institution « modèle » pouvaient sortir pour aller trouver des prostituées, qui ne savaient même pas à qui elles avaient affaire ;</p>
</li>
<li>
<p>que le futur assassin avait lui-même proposé, le fameux jour, d’être accompagné de deux thérapeutes, mais que ceux-ci avaient refusé, tellement ils lui faisaient confiance ;</p>
</li>
<li>
<p>que lui-même déclarera qu’il n’était « pas adapté » à la « Pâquerette », qu’il était un « cas trop lourd » ;</p>
</li>
<li>
<p>qu’il dénoncera l’incompétence de ses psychiatres qui <a href="https://www.evernote.com/l/AAFd6H19gL1G5ZT0jAlJv6PoyWiUtATsEMM">«n’ont rien vu, rien approfondi ».</a></p>
</li>
</ul>
<p>Je passe sur cent détails de même acabit restituant l’image d’une Cocagne pour violeurs. Une Cocagne si bien nommée ! L’association de la pâquerette, cette fleur candide des comptines et des albums pour enfants, au traitement de la violence et du vice, ne pouvait germer que dans des cerveaux infantiles ou pervers, ou les deux. Par-delà cette utopie soixante-huitarde, c’est tout un système dont Fabrice A., par son seul cas, instruit le procès. L'irresponsabilité y côtoie la désinvolture, la désinvolture s'y drape de bêtise, la bêtise se résout dans la jobardise et le tout se fond dans une conception criminellement erronée de l'être humain, fondée sur les rêveries mille fois démenties de Rousseau. Il est vrai que l'ancêtre de toutes les illusions de «gauche» était natif du coin...</p>
<p>En un mot, c'est comme si tout avait été minutieusement mis en place, y compris par la victime elle-même, pour qu'Adeline soit assassinée. Et comme si tout avait été monté de telle sorte que personne n'en réponde.</p>
<p>Dans cette phase, soudain, la naïveté bébête fait place au machiavélisme bureaucratique le plus retors. Voici donc cette commission parlementaire, créée pour analyser les « dysfonctionnements » de l’affaire, qui se réunit des mois durant à grands frais sans rien produire, le rapporteur désigné ayant pris un « <a href="http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/8040136-affaire-adeline-la-commission-d-enquete-parlementaire-decredibilisee-01-10-2016.html">retard abyssal</a> » dans sa rédaction au sujet d’une question de sécurité essentielle. Mais bon : la même commission se sera vu barrer l’accès aux archives de la Pâquerette pendant un an environ. Sans compter, selon la <a href="http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/8040136-affaire-adeline-la-commission-d-enquete-parlementaire-decredibilisee-01-10-2016.html">RTS</a>, qu’on soupçonne des « entraves » venues du chef du gouvernement genevois lui-même ; sans compter que la direction de la « Pâquerette » a « délibérément tu » des informations à l’égard des autorités de surveillance, que des documents psychiatriques n’ont pas été transmis au personnel traitant…</p>
<p>Une Cocagne où les violeurs ne sont manifestement pas les seuls menteurs…</p>
<h4>Une implosion institutionnelle</h4>
<p>« Le procès de Fabrice A. pourrait devenir aussi celui des institutions », annonçait la Radio suisse romande deux jours avant son commencement. Mais le procès n’a pas eu lieu. Il a encore été repoussé de plusieurs mois pour une nouvelle « expertise » (de quoi ? par qui ? pourquoi ?). L’égorgeur n’a pas été condamné. Le sera-t-il un jour ? Un psychiatre suffisamment minutieux réussira-t-il à lui ôter les derniers restes de responsabilité ? Condamné ou non, du reste, quelle importance, s’il doit retourner dans ce pays de Cocagne où les malfrats font de la voile et montent à cheval ?</p>
<p>Quant au procès des institutions, nous en sommes encore plus loin, alors qu’il était le plus intéressant. Les ministres et les fonctionnaires couvrant ce sinistre capharnaüm n’ont pas songé à démissionner. Ce n’est pas que l’opinion l’ait exigé, mais on aurait pu leur prêter un semblant de conscience et d’honneur… Mais on est en Suisse. En Suisse, on ne démissionne pas. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles. Comme dans l’affaire Luca. Comme dans mille cas où l’on fait comme si de rien. Le « commesideriennétisme » helvétique a même été promu en substantif par Etienne Barilier dans son livre de vérité <em>Soyons médiocres</em>. Et ne parlons pas de références littéraires encore plus cruelles, comme l’immortel <em>Bonhomme et les incendiaires</em> de Max Frisch, où ce bon bourgeois tend aux pyromanes déclarés l’allumette qui mettra le feu à sa maison, avec un grand sourire benêt et une paquerette aux lèvres.</p>
<h4>L’hyperjuridisme, ou l’abolition de toute justice</h4>
<p>Que nous apprend le procès avorté de l’égorgeur Fabrice A. ? Beaucoup de choses. J’en retiens cinq.</p>
<p>A) Les violeurs en Suisse sont bien mieux traités que les chauffards. « Venez me chercher, bande de cons ! » écrivait Fabrice d’Irlande aux piteux magistrats qui lui avaient infligé une peine qu’il jugeait lui-même ridicule. En ce moment même, un homme qui a violé dix filles mineures se promène en liberté dans les rues de ce pays, tandis qu’un excès de vitesse qui n’a mis aucune vie en péril vous vaut de la prison ferme. Dans un cas, la cautèle des circonstances et des vices de forme protège le criminel <em>réel</em>; dans l’autre, l’application stricte du principe de précaution envoie au clou des fauteurs <em>en puissance</em>, c'est-à-dire des gens qui n’ont fait aucun mal à personne. Le lien entre les deux ? L’hyperjuridisme. La destruction complète de l’esprit par la lettre de la loi. La bureaucratisation extrême des rapports humains.</p>
<p>B) Le crime de Fabrice A. est l’un des crimes les plus hideux et les plus indiscutables qui soient. Le traitement que lui réservent les institutions suisses relève moins de la nécessité de réprimer le crime que du besoin de justifier l’existence et les salaires d’une cohorte de thérapeutes, psychiatres et autres intermédiaires faisant objectivement barrage à la justice.</p>
<p>C) La civilisation, de tout temps et en tout lieu, traite le crime de sang avec la gravité, la sévérité et la solennité qu’il requiert en tant qu’atteinte la plus grave à l’humanité en nous. Une société qui traite le crime de sang comme une équation juridico-administrative se met au ban de la civilisation.</p>
<p>D) De fait, cette incapacité à juger clairement et rapidement des actes on ne peut plus clairs jette le doute sur la capacité de cette société à protéger ses membres. Comme le disait le théoricien de la société moderne, Thomas Hobbes (Antipresse 44) : <em>« La loyauté des sujets vis-à-vis du souverain est censée durer aussi longtemps, mais pas davantage, que dure le pouvoir au moyen duquel il est à même de les protéger. »</em> En cas d’aggravation des crises qui nous guettent, une justice pareillement ligotée ferait rapidement place à l’arbitraire de l’autodéfense et des tribunaux de rue. <em>« Car le droit naturel qu’ont les hommes de se protéger eux-mêmes, quand personne d’autre ne le peut, ne saurait être levé par aucune convention. »</em>.</p>
<p>E) Le caractère onirique des événements, la naïveté stupéfiante des protagonistes — ou, pire, leur indifférence — et l’immunité dont jouit toute la chaîne ayant conduit à l’égorgement d’Adeline indiquent une confusion préoccupante des notions de bien et de mal dans le milieu où ce cauchemar se produit.</p>
<div align="center">*</div>
<p>On est en Suisse. Tout va bien. La justice et le droit règnent — tant qu'on ne les sollicite pas. On condamne le mal — tant qu'il ne frappe pas à notre porte; auquel cas, on négocie. C'est un monde parfaitement humanitaire et parfaitement inhumain.</p>
<p>Le diable ricane et investit dans Victorinox.</p>
<blockquote>
<p>Paru dans <a href="www.antipresse.net">Antipresse</a> n° 45 | 9.10.2016</p>
</blockquote>
LRens : du renseignement… pour quoi faire?
http://blog.despot.ch/post/lrens-du-renseignement-pour-quoi-faire
2016-09-18T17:12:06.449000Z
2016-09-18T14:11:20Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/a385f60d-46ed-4e57-bef4-6256417f903a/0621ac59-4d0b-4713-8c06-b9c53e75df9f.jpg" style="height: auto;"/></p>
<p><strong>La Loi sur le Renseignement suisse (LRens) a du plomb dans l’aile. Alors qu’elle semblait destinée à passer l’épreuve du peuple haut la main, les récents sondages laissent présager d’un résultat serré le 25 septembre prochain. De quoi cette hésitation est-elle le signe ?</strong></p>
<p>Cette perte de confiance est typique de ces idées qui « vont de soi » tant qu’elles ne sont pas soumises à un examen trop poussé. Il <em>va de soi</em> qu’il faut se prémunir au mieux contre le terrorisme et la grande criminalité. Il <em>va de soi</em> que cette tâche est une prérogative fondamentale de l’Etat. Il <em>va de soi</em> que cela coûte, tant en termes d’argent qu’en termes de libertés. Il n’existe aucun moyen de traquer et de neutraliser une poignée d’individus malfaisants sans que cela n’entraîne un inconfort pour l’ensemble du corps social.</p>
<p>Ces évidences-là ne sont pas négociables. Surtout pas dans une société vieillissante en proie à des peurs irrationnelles et régie de manière de plus en plus tyrannique par le principe de précaution. Après tout, les Suisses ont accepté sans broncher une assurance maladie obligatoire pour tous <em>mais</em> gérée par des entreprises privées et très lucratives, une assurance dont les prestations s’amenuisent à mesure que ses coûts explosent. En un mot, ce peuple de comptables avisés devient une vache à traire placide sitôt qu’on lui parle de sa santé.</p>
<h4>Extension du domaine de l’écoute</h4>
<p>La santé des Suisses n’a pas de prix, donc la sécurité non plus, ont dû se dire les <em>spin doctors</em> de la très discutable Loi sur le Renseignement. De fait, ils sont aisément parvenus à vendre leur raisonnement à toute la zone « responsable » et sécuritaire de l’éventail politique, en d’autres termes à la droite. Ils ont également lancé cet été une opération subliminale en direction de l’économie. Le 18 juillet, le chef des services de renseignements de la Confédération (SRC) s’est ainsi fendu d’une étrange <a href="http://log.antipresse.net/post/la-suisse-remercie-discretement-snowden">circulaire</a> aux entreprises pour leur recommander une <a href="https://www.youtube.com/watch?v=us9RMMRLpQg">vidéo de « sensibilisation »</a> superficielle et naïve sur l’espionnage économique. La démarche ne prend son sens que dans la perspective de la votation qui devrait accorder à ce même M. Seiler une rallonge d’au moins 50 millions annuels.</p>
<p>Depuis, on a entendu des voix qui permettent de situer plus clairement la fonction de cette loi dans le paysage géopolitique. Parmi ses défenseurs les plus éminents figure ainsi le porte-parole officieux de l’OTAN en Suisse, le lieutenant-colonel Alexandre Vautravers, directeur de la <em>Revue militaire suisse</em> et professeur à la Webster University, dont la palette d’activités comprend entre autres le <a href="http://news.webster.edu/webster-life/2016/career-planning-new-balance-six-flags-cia.html">recrutement pour la CIA</a>. De fait, comme le relève Sébastien Fanti dans notre <a href="https://www.youtube.com/watch?v=lVUm1Hz613U&feature=youtu.be">entretien</a>, le SRC suisse entretient d’excellents rapports avec ses homologues US et un effet immédiat de la LRens serait d’arrimer plus étroitement encore les services suisses au dispositif du renseignement américain.</p>
<h4>Le manque fatal d’un « Onze-Septembre » suisse</h4>
<p>Or, une moitié des Suisses (ou presque) se méfient de ce « progrès sécuritaire ». Cela montre que ce peuple n’a pas perdu son réflexe civique consistant à soupeser froidement les propositions qu’on lui soumet. C’est justement ce réflexe rationnel qu’il aurait fallu neutraliser en premier. Les deux grands obstacles à l’adoption d’un <em>Patriot Act</em> à la Suisse tiennent en effet au fait 1) qu’il ne dépend pas du parlement, mais du peuple et 2) que la Suisse n’a pas — heureusement — connu son Onze-Septembre ni son Bataclan.</p>
<p>Si cette votation était intervenue ce printemps, au lendemain de la mort des deux seules victimes suisses notoires du terrorisme islamique, la loi passait haut la main. Cela même si Jean-Noël Rey et Georgie Lamon ont été fortuitement pris dans une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_de_Ouagadougou">fusillade d’AQMI</a> au Burkina Faso. Dans le sillage d’un événement traumatique, même sans rapport avec le sujet, aucune discussion de fond ne serait possible et je ne serais même pas en mesure d’argumenter comme je le fais ici. Par contraste, l’absence de contexte émotionnel dans le cas helvétique nous permet de réfléchir posément à la finalité de telles démarches ainsi qu’aux manipulations qu’elles recouvrent.</p>
<p>La guerre aux concepts est la plus évidente de ces manipulations mentales. Les concepts sont des abstractions commodes. La lutte « contre la faim dans le monde » ne coûte rien et emporte l’adhésion de tous. Mais la lutte contre les <em>affameurs du monde</em> impliquerait de montrer du doigt des entreprises puissantes et d’agir contre elles. De même, la « guerre contre le terrorisme » est un chapeau de magicien qui recouvre tout, en premier lieu l’instauration d’une surveillance généralisée des populations, mais également, dans la stratégie atlantiste, une mainmise militaire sur les sources et les voies d’acheminement de l’énergie, ainsi que l’octroi de crédits pharaoniques pour des gadgets dont le seul effet tangible est d’enrichir des armées de sous-traitants.</p>
<p>On ne saurait évidemment prêter de telles ambitions au modeste SRC suisse, mais les tranches de budget sont bien là, et elles seront affectées d’une part à l’inflation de la classe bureaucratique et d’autre part à l’achat de logiciels — à l’étranger ! (Il est étonnant qu’un pays qui s’enorgueillit de ses écoles polytechniques et de sa recherche de pointe n’envisage pas un seul instant de développer <em>en interne</em> les logiciels censés assurer sa sécurité…)</p>
<h4>Le <em>terrorisme</em> est une chose…</h4>
<p>Et l’amélioration du renseignement de terrain, notoirement déficient en Suisse ? Il n’en est pas question. Il n’en a jamais été question. J’ai eu l’occasion de lire des rapports de renseignement rédigés par des chercheurs sur des menaces pressantes (en un mot : l’islamisme). Ces documents contenaient suffisamment de faits et de noms pour contraindre les autorités compétentes à l’action. Ce côté « mise en demeure d’agir » est peut-être le défaut essentiel du renseignement classique. Il ne laisse guère d’alibi à la passivité des gouvernants.</p>
<p>Le renseignement par moisson de données, lui, est beaucoup plus <em>cool</em>. Il est nimbé d’impartialité et d’« objectivité » scientifiques. Il dépend d’algorithmes, de programmes, de sélections savantes. Les informations pertinentes y sont noyées dans une masse que des humains mettraient des siècles à trier. On va donc s’en remettre à des robots. La chaîne de décision se dissout dans la brume technologique. Au fil du processus, même si l’on n’a pas la garantie d’attraper les « gros poissons » qu’on vise, on pourra toujours extraire de la nasse quelques « prises collatérales » en lien avec des affaires tout autres. Les criminels de profession, habitués à l’ombre, développent continuellement des contre-feux. Ils changeront leurs <em>firewalls</em>, appelleront la drogue « farine » et l’explosif du « sirop ». Les amateurs et les innocents, eux, n’auront aucune parade. Dans les filets du renseignement électronique, le menu fretin est la prise la plus sûre. On ne va pas quand même pas <em>tout</em> rejeter à la mer…</p>
<h4>…mais les <em>terroristes</em> en sont une autre !</h4>
<p>Ces technologies sont le propre de sociétés qui font la guerre à des concepts et non à des réalités. Le terrorisme, ou l’« extrémisme violent » dont parle la LRens, sont des <em>concepts</em>. Elle ne deviennent matérielles que lorsque le <em>terrorisme</em> s’incarne en des <em>terroristes</em>, l’<em>espionnage</em> en des <em>espions</em>, etc. Or c’est cette <em>incarnation</em> qui pose problème aux sociétés occidentales avancées. A cet instant précis, le dispositif sécuritaire est contrecarré par le dispositif juridique et humanitaire. L’Européen moyen est irrémédiablement partagé entre le besoin de protéger ses fesses et l’obligation d’être gentil.</p>
<p>Imagine-t-on cela ? Une fois que les ennemis sont identifiés, il s’agit de les « neutraliser ». Autrement dit, de les arrêter par la force. En Europe, le code pénal les protège pratiquement jusqu’à l’accomplissement de l’acte. Des batteries d’avocats et d’ONG veillent au respect scrupuleux de leurs droits, à la salubrité des prisons, à la correction des procédures. Qu’il s’agisse de petits dealers ou d’égorgeurs fanatiques, aucune différence de traitement n’est admise. Les responsables des services de sécurité de l’Etat doivent donc choisir tôt ou tard entre la légalité et l’efficacité (1). Or l’efficacité implique la torture, l’assassinat et autres vilenies pudiquement appelées « opérations humides ». Les Etats-Unis n’ont aucun problème avec cela. La Russie non plus. La France s’arrange pour ne prendre aucun terroriste vivant et va les tuer au Mali s’il le faut. Mais la Suisse ? La vertueuse Suisse ? Ce n’est pas d’un surplus de renseignements qu’elle aurait besoin, mais d’un changement complet de mentalité.</p>
<h4>Ce qu’on n’ose dire ni penser</h4>
<p>Il y aurait un moyen bien plus direct et moins coûteux de parer aux menaces que la LRens prétend affronter avec 50 millions annuels de récolte de données. Il s’appelle la <em>discrimination</em> et repose sur une application <em>réelle</em> du principe de précaution. Sans copier le <a href="http://log.antipresse.net/link/islam-les-bebes-anglais-sappellent-avant-tout-mohamed">raisonnement lapidaire de Mark Steyn</a> sur la signification du prénom le plus répandu à la fois dans l’islam et dans certaines maternités d’Europe, il serait logique d’identifier des idées et des milieux <em>a priori</em> plus dangereux que d’autres et de leur faire supporter <em>prioritairement</em> le poids matériel et psychologique de la surveillance. Dans cet esprit, on serait amené à fermer toute institution financée par des pays qui soutiennent le terrorisme islamique, à renvoyer ou enfermer les imams qui prêchent la violence, à censurer la littérature qu’ils répandent et à traiter avec une sévérité exemplaire les « candidats » qui se livrent au tourisme fondamentaliste vers le Moyen-Orient.</p>
<p>Or il va de soi que la Suisse n’en fera rien. La <em>discrimination</em> est à la fois une démarche <em>totalement proscrite</em> et l’outil de base de tout renseignement et de toute sécurité. On continuera donc de masquer par des paravents coûteux le fatalisme et la passivité face à la menace la plus grave qu’aient connue la liberté et la paix civique en Europe.</p>
<p>S’adonner à la surveillance généralisée sera donc aussi efficace pour combattre le que de danser pour faire venir la pluie. La population s’en rend compte sans même oser le formuler. Mais ce n’est pas si grave, au fond, puisque du terrorisme, la Suisse n’a même pas encore eu un avant-goût. Les effets du « terrorisme islamique » en Europe sont infinitésimaux par rapport à la criminalité de droit commun ou aux accidents de la route : il reste essentiellement un joujou pour les politiques et les journalistes. L’idéologie dont il procède et le modèle de société qu’elle colporte n’ont pas besoin de bombes ni de clandestinité pour s’imposer, elle agit en plein jour. Nos espions électroniques sont des professeurs Tournesol qui auscultent avec un stéthoscope un barrage sur le point de céder.</p>
<h4>Epilogue</h4>
<p>Le Tribunal fédéral suisse vient de <a href="http://www.lacote.ch/articles/suisse/le-tribunal-federal-libere-un-homme-condamne-pour-soutien-a-l-ei-577772">libérer un Irakien condamné pour soutien à Daech</a> et de casser sa procédure d’expulsion. A quoi servent les renseignements dans un pays aussi idyllique ?</p>
<blockquote>
<p>P. S. — Esther est une victime suisse de l’attentat de Nice qui a pu constater par le (non-)traitement qu’elle a reçu à son retour au pays combien ce pays était impréparé à affronter la réalité du terrorisme. Elle a voté NON à la LRens, la considérant comme une loi hypocrite et inutile, et appelle son entourage à faire de même.</p>
</blockquote>
<p><img alt="esther" src="https://www.evernote.com/l/AAENaRfPFq5FGqRms929u2x5vmzDU3bhC5gB/image.jpg" /></p>
<p>(1) Ce dilemme est somptueusement illustré par <em>Le Bouclage</em>, le grand roman contemporain de Vladimir Volkoff.</p>
<blockquote>
<p>Publié le 18.9.2016 dans <a href="www.antipresse.net">Antipresse</a> n° 42.</p>
</blockquote>
Jude l'obscur
http://blog.despot.ch/post/jude-lobscur-un-des-plus-grands-livres-jamais-ecrits-le-genie-litteraire-des-anglais-rachete-leur-ignominie-partout-ailleurs
2016-09-06T12:36:26.135000Z
2016-09-06T12:33:53Z
Slobodan Despot
<div>
<div style="clear: both;">
Un des plus grands livres jamais écrits.
Le génie littéraire des Anglais rachète leur ignominie partout ailleurs.</div>
</div>
<div><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/1263886a-f230-4d69-a8d6-23c1a69d2746/ed2db159-0dee-49a0-88f6-c226ed617cfd.jpg" width="1034" height="1582"/></div>
Les fées suisses, ou Alice au Bois dormant
http://blog.despot.ch/post/les-fees-suisses-ou-alice-au-bois-dormant
2017-07-13T22:01:19.855000Z
2016-09-04T22:28:54Z
Slobodan Despot
<p>Les fées suisses, ou Alice au Bois dormant </p>
<p>Parmi les étudiants de ma génération, en Suisse, ceux qui s’engageaient dans la filière bancaire devenaient des stars ou des nababs. Il y a de cela un quart de siècle et les temps ont bien changé. La profession de banquier ne fait plus rêver grand monde. Elle pèse plutôt, quelquefois, sur le cœur de ceux qui l’exercent. </p>
<p>J’ai gardé quelques bons amis dans cette discrète corporation. Vu la modestie de mon envergure financière, ce ne peuvent être que des amis sincères. Je recueille d’eux des confessions émouvantes. </p>
<h4>Banker’s blues</h4>
<p>« Imaginez ce que c’était », me disait récemment l’un d’eux en contemplant le Léman depuis l’une des terrasses les plus spectaculaires de la Riviera vaudoise. « Les clients privés passaient relever les compteurs une ou deux fois par an, ils retiraient un peu de blé pour leurs vacances dans la région, pour quelques montres et bijoux, quelques nuits d’hôtel. Ils nous régalaient dans un bon restaurant, trop contents d’avoir eu un peu de bénéfice. Ils n’insistaient pas sur la performance des portefeuilles, la sécurité leur suffisait. C’étaient rarement des professionnels de la finance. Parfois, ils avaient hérité du compte sans même s’y attendre, à l’ouverture d’un testament… » </p>
<p>Bref, ils étaient pour ainsi dire en famille, chez nous. </p>
<p>« Et puis, un jour, il nous a fallu les appeler un par un et les sommer de déguerpir <em>fissa</em>, en les traitant presque comme des criminels. » </p>
<p>Ce jour-là, c’était ce jour étrange où le gouvernement suisse a décidé de baisser pavillon devant toutes les exigences du fisc américain, en se courbant encore plus bas qu’on ne lui avait demandé. </p>
<p>La fortune de mon voisin ne m’a jamais empêché de dormir. C’est sans doute la raison pour laquelle je n’ai jamais réussi à me sentir de gauche. Je souriais intérieurement du côté ironiquement patelin, un peu façon « Tontons flingueurs », de ce <em>lamento</em>. J’entendais déjà nos sirènes bien-pensantes : <em>Salaire du crime… Blanchiment de trafic… Fraude fiscale…</em> Certes, certes. Mais il n’y a pas que ça. A voir l’usage que certains États font de l’argent de leurs contribuables, leur soustraire la manne constitue parfois un exploit moral. Comme de retirer la came aux toxicos. </p>
<p>Quoi qu’il en soit, l’affaire qui nous concerne tous ne tient pas à cela. L’affaire tient à une colossale rupture de confiance entre la Suisse et toute une clientèle qui a, des décennies durant, contribué à sa prospérité. L’affaire tient aux conséquences profondes de cette rupture sur toute l’économie du pays, dont on ne ressent que le début. La désaffection visible de certains établissements historiques de la Riviera, comme celui où nous parlions, n’en était qu’un signe avant-coureur. J’ai pensé à ce vieux patron d’un palace montagnard, qui ne laisse pas passer un petit-déjeuner sans vous poser la main sur l’épaule et s’enquérir de votre sommeil. Imagine-t-on cette villégiature nonchalante, à la vaisselle de vermeil aussi cabossée que son maître d’hôtel, se reconvertir dans les séminaires de <em>boîtes</em>, la retape d’équipes de foot et les symposiums de médecins ? </p>
<p>Mais l’affaire tient surtout, pour nous qui sommes à l’écart du monde de la finance et de la grande économie, à la suppression des derniers sanctuaires de la vie privée qui n’étaient pas encore entièrement livrés à la curiosité insatiable des bureaucraties. Avec l’échange automatique des données bancaires, nous entrerons pratiquement dans le cauchemar de la transparence totale que décrivait Zamiatine dans son anti-utopie <a href="http://www.babelio.com/livres/Zamiatine-Nous-autres/22868"><em>Nous autres</em></a>, où l'<em>homo sovieticus</em> du futur devait vivre dans des appartements de verre. A l’œil omniscient de l’Etat-Dieu, rien ne saurait être caché… </p>
<p>C’est cet aspect des choses qui préoccupe un autre de mes amis, directeur d’une « petite » banque. </p>
<p>« Et ils ont même livré les noms des employés qui ont soi-disant aidé à frauder le fisc américain. Des gens qui ne faisaient que faire leur travail. Qui auraient été sanctionnés s’ils ne l’avaient pas fait… » </p>
<h4>Le sens des mots</h4>
<p>Je parlais de cette entourloupe dans le tout premier numéro de l’Antipresse, celui du 6 décembre 2015, en relevant que la ministre des finances en charge de cette capitulation avait été jusqu’à violer la Constitution suisse pour suspendre le droit de ses concitoyens au bénéfice des États-Unis. A ce jour, elle n’en a retiré aucun désagrément. </p>
<p>« Comment appellerait-on cela, dans la vie courante ? » demandai-je à mon ami. </p>
<p>« Une trahison. » </p>
<p>Bien. Mais on n’est pas dans la vie courante. On est dans la haute politique et la haute finance. </p>
<p>D'autres « petits » banquiers ont dû se rendre à Canossa — autrement dit à Washington — à l’incitation de leur gouvernement qui préconisait le règlement « à l’amiable » avec les Américains plutôt que la confrontation. L'arrangement consistait à soumettre rétroactivement leurs agissements à la loi américaine. </p>
<p>« Aviez-vous quelque chose à vous reprocher ? demandai-je à l'un d'eux. </p>
<p>— Du point de vue du droit suisse, non. Or, nous étions en Suisse. Personne ne nous avait prévenu que nous serions un jour soumis à un droit étranger. </p>
<p>— Et ? </p>
<p>— On s’en est sortis avec quelques millions de dollars d’amende. Pour solde de tout compte… Enfin, je croise les doigts ! </p>
<p>— Et cela, comment l’appellerait-on dans la vie courante ? </p>
<p>— Un racket. » </p>
<p>Bien. Mais on n’est pas dans la vie courante. On est dans un autre monde. Un monde feutré où le racket est officialisé au plus haut niveau sous des appellations rassurantes et où la Constitution a toujours le dernier mot… sauf dans les cas où quelqu’un parle plus fort qu’elle. </p>
<h4>Un univers enchanté</h4>
<p>Cet univers onirique n’est pas sans rappeler Alice au pays des merveilles. On y évolue parmi des créatures bavardes ou souriantes, parfois ironiques, parfois bienveillantes, parmi des murs sur lesquels il ne faut pas s’appuyer et des meubles qui se dissipent sous votre cul. C’est scandé de chœurs qui psalmodient des hymnes à la bonne entente et truffé de dames patronnesses qui versent du thé dans des tasses sans fond. C’est un peu comme dans Alice, sauf que les chutes y sont dures et définitives. Bienvenue dans l’univers enchanté du pouvoir helvétique ! </p>
<p>Bien qu’on y compte encore une déplorable majorité d’hommes, ou de créatures qui y ressemblent, les dames patronnesses sont les véritables reines du château. Elles sont bien élevées, toujours souriantes et ont le souci de plaire à chacun. Mme <em>Vive-les-Schtroumpfs</em>, la mère supérieure de l’ordre de la Finance, en était le parangon avec ses <em>yeux étonnés d’oisillon qui vient d’éclore</em>. Elle était, j’en suis convaincu, pétrie de vertus personnelles, de compassion et d’une intégrité sans faille dans la conduite de sa vie. Son seul défaut était sa trop bonne éducation. Lorsque les sheriffs ont fait mine de dégainer, elle ne leur a pas répondu : « Commencez par fermer vos saloons du Delaware », non. Elle a immédiatement fermé toutes les enseignes helvétiques qui risquaient de leur faire concurrence. </p>
<p>Les banques, c’est important, bien entendu. Mais pour les dames patronnesses, être bien noté est plus important encore. Elles feraient tout, malgré leur féminisme exacerbé, pour mériter la caresse sur la joue que le régent réserve aux meilleures élèves. Leur souci de bienséance humanitaire est si ardent, si communicatif, qu’il est devenu la préoccupation première de toute la nomenklatura helvétique. </p>
<p>On pourrait objecter, non sans motif, que la Suisse était soumise à de telles pressions qu’elle n’avait pas le choix, que la concession était inévitable, etc. Peut-être. Mais le démantèlement de la place bancaire a été si précipité, si impératif, si <em>tacite</em>, il a donné lieu à si peu de débats — et bien entendu à aucune excuse à l’égard, par exemple, des citoyens livrés en pâture — qu’on a l’impression d’un phénomène cyclonique, d’une catastrophe naturelle où la volonté et le pouvoir des responsables locaux n’aurait joué aucun rôle. Comme si la menace n’avait pas consisté en un boycott économique, voire en une exclusion du marché du dollar, mais en une apocalypse nucléaire définitive. </p>
<p>Dans la vie courante d’une démocratie (directe, en plus !) on aurait soupesé les pour et les contre et l’on aurait mis en place un débat public. C’est ce que nous avions essayé de susciter, modestement, par un livre (<em>Mon banquier m’a dit</em>, éd. Xenia). Dans le monde onirique, les choses arrivent comme par magie. Une vilaine fée jette un sort, la cour entière tombe dans un profond sommeil, et pendant ce temps l’on emporte le trésor ou on enlève la jeune princesse. Lorsque les ministres, conseillers auliques, chambrières et chambellans se réveillent, tout est accompli. Leur responsabilité n’est pas engagée et ils retournent à leurs affaires comme si de rien n’était. </p>
<h4>Vous reprendrez bien un peu de thé ?</h4>
<p>Mais la mise à sac de la place bancaire suisse appartient déjà au passé, tout comme le <em>grounding</em> stupéfiant de Swissair, la meilleure compagnie aérienne au monde. Les voleurs sont passés, l’hypnose s’est dissipée, on s’est relevé et l’on a fait le ménage. En attendant la suite. </p>
<p>Et la suite promet d’être encore bien plus spectaculaire. Les dames patronnesses prennent fait et cause pour les « migrants » sans trop se demander, même, ce que ce mot recouvre. Ainsi l’une d’elles, députée socialiste, aide les clandestins à passer la frontière et appelle les Suisses à <a href="http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/18305534">violer leur propre loi</a>. Deux échelons plus haut, tout en haut, sa consœur Mme Sommaruga n’a d’autre souci que d’en répartir le plus grand nombre possible dans le pays en suscitant le moins possible d’oppositions. Pendant ce temps, les responsables des cantons soumis à la pression migratoire qui lui demandent des renforts pour tenir les frontières reçoivent des messages lénifiants et finissent par s’organiser tout seuls. </p>
<p>Ainsi la police du canton du Valais refoule-t-elle ces jours-ci vers l’Italie quelque 25 à 35 clandestins par jour, ceci en appui du travail des gardes-frontières qui relèvent, eux, de la Confédération. 30 par jour, c’est 1000 par mois. Rien que pour la police supplétive et pour un canton de 300’000 habitants. Étrangement, les médias de grand chemin ne manifestent guère de curiosité pour cette filière qui défile sous leur nez. Pas d’images, SVP : vous risqueriez d’alarmer la population. </p>
<p>On relève tout de même que <a href="http://www.lematin.ch/lematindimanche/violence-explose-centres-accueil-federaux/story/15092979">la violence est en train d’exploser</a> dans les centres d’accueil pour les requérants d’asile. On nous signale aussi que l’Allemagne (principale destinataire du flux) commence à s’interroger sur sa politique d’ouverture et <a href="https://www.letemps.ch/monde/2016/08/22/lallemagne-encourage-citoyens-faire-reserves-nourriture">incite sa population à faire des réserves</a>, évidemment pour parer au terrorisme. Mais on ne se demande pas ce qu’il adviendra si l’Allemagne finit par fermer sa frontière, comme elle le peut, et/ou si l’Italie refuse de reprendre « nos » refoulés. Va-t-on laisser se former des jungles, avec des <a href="http://www.bbc.com/news/uk-england-kent-37186868">barrages routiers</a> montés par des passeurs armés comme à Calais ? </p>
<p>Et si ce joyeux amoncellement de nuages devait éclater en orage, comment la petite Suisse réagirait-elle ? Par la répression, le bouclage et la riposte, comme dans la vie courante, ou par un nouveau sort hypnotique jeté par une vilaine fée ? Ce serait bien pratique : toute la cour de Berne tomberait dans un profond sommeil, pendant que les méchants flics des provinces refouleraient la cohue et monteraient des camps d’internement, ou se feraient rouler dessus. Et puis l’on se réveillerait à la fin du tournoi sans s’être sali les mains et l’on composerait avec bonne grâce avec la situation, quelle qu’elle soit. </p>
<p>Le pire, avec ces personnages de contes de fées, c’est qu’on ne peut même pas leur en vouloir. Voici bien des années, un témoin précieux du monde enchanté nous a expliqué pourquoi : </p>
<blockquote>
<p>Les gens sentimentalement vertueux comme Lord Halifax ou Mme Roosevelt font beaucoup plus de mal dans le monde que les méchants reconnaissables comme tels. Soljénitsyne a livré la parabole parfaite à ce sujet avec sa description de la visite guidée de Mme Roosevelt dans un camp de travail où il purgeait sa peine. L’éminente dame, qui pondait les platitudes morales de la pensée humaniste-libérale contemporaine avec la facilité et l’abondance du saumon le plus prolifique, se laissa facilement persuader que le camp en question était une institution vouée à redresser les penchants criminels et dirigée avec humanité. Une femme réellement vicieuse aurait eu honte d’avoir été aussi stupide et aussi crédule. (<a href="https ://
fr.wikipedia.org/wiki/Malcolm_Muggeridge">Malcolm Muggeridge</a>, <em>Chronicles of Wasted Time</em>, vol. 2, p. 45. Traduction SD.) </p>
</blockquote>
<p>La Suisse est un pays sans malice. C’est pour cela qu’on l’aime et c’est ce qui la perdra. C’est pourquoi les dames patronnesses, à Berne, continueront d’arrondir des yeux candides, quoi qu’il arrive, et de servir du thé, fût-ce dans des tasses sans fond. </p>
<p>(Paru dans <a href="http://www.antipresse.net">Antipresse</a> 40, 4.9.2016) <br />
published markdown antipresse</p>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/d30d9734-5f1f-4df0-808d-c56dfb7e0b01/f96cb4c9-285e-41fc-b914-45837baa4cc0.jpg" title="Attachment"/></p>
T’es chez Gallimard ? T’es qu’un gros flemmard !
http://blog.despot.ch/post/tes-chez-gallimard-tes-quun-gros-flemmard
2016-08-26T16:31:12.427000Z
2016-08-26T05:47:50Z
Slobodan Despot
<p>Dans une « réponse à Oskar Freysinger » publiée hier soir sur la page Facebook du journaliste Eric Felley, je découvre cette phrase énigmatique me concernant :</p>
<blockquote>
<p><strong>« Oskar Freysinger a donné du travail à son meilleur ami Slobodan Despot, emploi que j’oserai qualifier de quasi fictif, si l’homme n’était pas publié chez Gallimard… »</strong> <em>(sic)</em></p>
</blockquote>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/76d2dde6-5e5e-4038-a055-d6ed6e3fdb7c/c81aa311-7896-49f1-bafa-238421893b91.jpg" width="1242" height="1274"/></p>
<p><em>Osera</em>-t-il le qualifier, tout d’abord, ou <em>oserait</em>-il ? Affirmation au futur ou affirmation au conditionnel ? Le grammairien et le juriste s’interrogeraient, le journaliste, de toute évidence, non. Mais passons. Le mystère est ailleurs : faut-il déduire de ces circonvolutions que le fait de publier chez Gallimard me donne le droit de tirer au flanc dans le reste de mes activités ?</p>
<p>Ou n’est-ce pas plus simplement, chez M. Felley, un réflexe mental inculqué par sa longue observation de la vie politique : <em>« Il engage un ami, donc c’est pour une sinécure » ?</em> Mais que viendrait alors faire mon éditeur là-dedans ?</p>
<p>Je reste perlexe, là encore. Par quelle titubation neuronale aboutit-on à une telle syntaxe ? Quelle passion peut bien motiver des jugements aussi embrumés ?</p>
<p>Quoi qu’il en soit : si je ne publiais pas chez Gallimard, mais par exemple chez Favre, j’aurais bel et bien, selon M. Felley, un emploi « quasi fictif » auprès du Département de la formation et de la sécurité. Or je suis auteur Gallimard, donc mon travail n’est pas en cause. Sauf pour les trois premiers mois de mon mandat (septembre-décembre 2013) où je n’étais pas <em>encore</em> auteur Gallimard. Par acquit de conscience, comparons donc tout de même.</p>
<p>J’ai produit, ces trois dernières années, probablement autant de textes pour la communication d'Oskar Freysinger et de son département, sinon davantage, que M. Felley a publié d’articles dans son journal. Et je me garde encore de la marge : mon mandat externe pour le Département valaisan de la formation et de la sécurité n’équivaut qu’à un tiers de poste.</p>
<p>Je pourrais donc conclure avec des arguments objectifs et largement proportionnels que le journalisme de M. Eric Felley est du travail quasi fictif si l’homme n’était pas publié au <em>Matin</em>…</p>
Je viens de nulle part
http://blog.despot.ch/post/je-viens-de-nulle-part
2016-07-03T23:22:14.766000Z
2016-07-03T23:20:49Z
Slobodan Despot
<p>Je suis né à Sremska Mitrovica, en Serbie (alors Yougoslavie), en 1967.</p>
<p>Jadis, cette bourgade somnolente sise sur la Save était une ville puissante. Elle fut l’une des cinq capitales de l’Empire romain. Elle possédait un hippodrome, un palais impérial avec chauffage au sol et même — fait unique — un vinoduc amenant le vin des collines, à 20 kilomètres de là.</p>
<p>Le règne de Julien l’Apostat est encadré par cinq empereurs originaires soit de ma ville natale, soit de la région proche (à moins de 100 km):</p>
<ul>
<li>
<p>Constance II (337-361), de Sirmium (Sremska Mitrovica, Serbie).</p>
</li>
<li>
<p>Julien dit l’Apostat (360-363), de Constantinople.</p>
</li>
<li>
<p>Jovien (363 - 364), de Singidunum (Belgrade, Serbie).</p>
</li>
<li>
<p>Valentinien Ier (364 - 375), de Cibales (Vinkovci, Croatie).</p>
</li>
<li>
<p>Valens (364 - 378), de Vinkovci).</p>
</li>
<li>
<p>Gratien (367 - 383), de Sirmium.</p>
</li>
</ul>
<p>Valentinien et Valens étaient chrétiens, mais penchaient du côté de l’hérésie arianiste. Gratien fut orthodoxe. Après lui, l’Empire ne connut plus la tentation du retour au paganisme ni l’arianisme. Le demi-siècle évoqué ici fut capital pour l’orientation spirituelle et idéologique de l’Empire romain, et donc du monde connu de ce temps-là. Le drame se joua dans ces provinces «ex-yougoslaves» dont le reste de l’Europe ne sait rien de rien. </p>
Шта то стоји између ”Меда” и српства?
http://blog.despot.ch/post/shta-to-stoji-izmedju-meda-i-srpstva
2016-06-19T14:57:09.526000Z
2016-05-31T12:05:26Z
Slobodan Despot
<h4>Писмо Драгославу Бокану</h4>
<p>Драгославе мој драги,</p>
<p>Шкрто и одсечно сам ти се захвалио на <a href="https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10154163207014144&set=a.10150619572464144.402584.830619143&type=3&ref=notif&notif_t=like_tagged&notif_id=1464537255197760">предивном огледу</a> који си ми посветио. Истина је да сам некуд журио, а и да ме је од твојих похвала, а још више од сврставања у најплеменитији сој српских писаца, спопала нека чудна нелагодност, нешто што се граничи са стидом.</p>
<p>Временом сам научио да се не стидим тако лепих речи, а и да се претерано не уображавам због њих. Од самог настанка тог мог "Меда", све је под знаком чуда и благодати. И сада, више од две године након објављивања, приређују књижевне вечери око те књиге и пишу ми о њој. Скоро свакодневно ми пристижу поруке на француском језику — а о нама и нашој легенди.</p>
<p>"Мед" ми је изменио судбину а затим одлепршао неким само њему знаним путевима. Ја се само трудим да га пратим. Каскам за њим попут детета за одметнутим змајем. Радости делим са романом и његовим живим ликовима, са својим узорима и нашом теодулском судбином.</p>
<p>Нису ме постиделе твоје похвале, добри мој Драгославе. Постидело ме нешто друго. Постидело ме је твоје саопштење о мојој самоћи. Као да си обзнанио да сам сиромах. Сиромах је често и поносит човек: лакше подноси своју сиротињу него ли глас о њој. Нисам, на срећу, сиромах. Нисам ни имућан. Тачно толико имам, или немам, колико треба за живот без обести. Но, пошто је ствар већ јавна, да прогутам понос: усамљен јесам, не својом вољом, и то ме мучи. </p>
<p>Теби барем не морам да дочаравам шта значи та усамљеност усред људског вртлога, та духовна осама. Усамљен сам у Швајцарској као "српски националиста" и православац, а парадоксално и као француски писац, "космополита" без акцента, у средини која се дичи својим провинцијализмом.</p>
<p>Усамљен сам у Француској као Швајцарац, чорбаџија, држављанин добро стојеће и уређене конзервативне државе коју француски револуционарно-колективистички менталитет мрзи из дна душе.</p>
<p>А о усамљености у Србији немам шта да додам. Ти си све рекао, а томе је један од твојих читаоца придодао и сведочење "одавде", са Запада, које ме је довело до ивице суза. Наводим: </p>
<blockquote>
<p>Овде на универзитету где радим, имам познаника Швајцарца који је професор и зна Слободана још тамо из дана пре средње школе. Он је књигу купио чим се појавила у Паризу, и био је први који ми је о њој са таквим ентузијазмом причао. Колико је поносан што зна Слободана, што му је суграђанин, школски, и колико је то у супротности са потпуном незаинтересованошћу српских културних посленика. </p>
</blockquote>
<p>Читам ове речи и хвата ме сета. Преко четрдесет година, како сам овде, попут Црњанског сваки дан у себи изговарам реч "Србија". Родитељима сам, као дериште, ЗАБРАНИО да користе француски у кући, да не бисмо сви ми, новопристигли гастарбајтери, заборавили матерњи језик или га изопачили у ону шаролику брљотину коју смуте сви усплахирени емигранти с првим речима, својим или туђим, које им падну на памет. Док сам учио бриткост духа с Ла Фонтеном, срце сам загревао с Чика-Јовом. Док сам пловио далеким морима Пруста и Џејмса, у капуту сам стискао стрица Ниџу и Николетину Бурсаћа. И дан-данас, кад кренем некуд, увек у торбу убацим нешто од Бранка, као грудву родне земље да носим. Мој Бранко. Мој Бора. Мој Добрица. Моја Десанка. Мој Ђура. Ниједан народ сем мог своје великане не назива именима и надимцима, чак и кад кумују улицама и мостовима. То је зато што се само ми увек осећамо сви-својима, што смо истовремено и цивилизација и заселак. Па ваљда свако зна ко су Драгош и Момо! Како је то мило, како је то присно, како је то... људски!</p>
<p>Своји смо, мислим. Но ко смо то — "ми"? Ти и ја, данас. Другима, огромној већини, ја нисам "свој", мислим "њихов", шта год чинио, био ја на Западу или међу њима, били они у Србији или овде на фртаљ сата возом. </p>
<p>Чудна ми је судбина. У швајцарски јавни живот сам, као студент, ушао на најгори могући начин: као дрски адвокат најомраженијег народа од 1945. наовамо. Тада би ми, пре крштења у Православљу, било удобније па и природније да се изразим као Хрват или "непристрасни Југословен" (т.ј. марксист или сорошевац). Истицао сам своју српску крв <em>управо јер је била омражена</em> и тај скупи орден непрестано истичем. Кад год је српске амбасаде и министарства хватала прпа од наступа пред западним светом, мене су гурали напред, и прихватао сам. Кад је требало протестовати — протестовао сам. Кад је требало псовати — учтиво сам негодовао, јер сам знао (што "моји Срби" нису) да је псовати јачег од себе исто што намазати се медом па стати пред осињак. </p>
<p>Кад су 24. марта насрнули на Србију, овдашњи радио ме је позвао да "коментаришем збивања" на вестима сутрадан ујутру, уз неке Шиптаре. И ту сам гнусност прихватио, не без оклевања и мучнине, па напамет научио ове две реченице: "Од овог тренутка, одговорност за све што се тамо буде збивало почива на вашим плећима. А ја се молим за све цивиле и војнике који ће погинути у одбрани Србије и завидим им што више неће морати да трпе одвратне њушке оних који вама владају." Знао сам да ми више од тога неће бити допуштено да изговорим, и тако је и било. А онда сам, неколико година касније, срео човека који ме је препознао по гласу. "Чуо сам Вас на радију 25. марта 1999", рече ми тај средовечни Швајцарац, и загрли ме плачући. "Отворили сте ми очи и срце над овим монструмима."</p>
<p>Упркос таквим инцидентима, а и захваљујући њима, стекао сам неко место у културном животу ове земље, а потом и Француске. Био сам издавач екстремиста и терориста, али и стрељаних песника и великих сведока. Био сам саветник национал-конзервативаца али и портпарол еколошког визионара Франца Вебера. Био сам швајцарски десничар и српски агент. Неки недељник је чак "открио" да тобоже водим тајни рачун Радована Караџића у швајцарској банци. Пуке измишљотине, грубе клевете беху једини аргументи с којима сам се суочавао у јавним дебатама. А онда се десило и оно немогуће: српски роман српског шовинисте објавио је Галимар у Белој библиотеци! Отад се клеветама придружила и цептећа завист. Сваки швајцарски писац би дубио на глави да га објаве у најугледнијој библиотеци на свету. Но то је свега неколицини пошло за руком. Скоро сви ти аутори се сада читају у школама. Додуше, и <em>Мед</em>, ту и тамо. Баш сада, у јуну, идем да се сретнем са гимназијалцима којима је задат као лектира. </p>
<p>Људи су ме и одраније, ту и тамо, заустављали на улици да расправљају о нечему што сам рекао или написао, да похвале или да посаветују. А након "Меда" су ме заустављали да са мном поћуте, да ми стисну руку, да ми нешто ситно поклоне. У мом градићу, где су људи присни, знају да заподену разговор у реду на пошти или на бензинској пумпи. "Извините што Вам сметам, но прочитао сам Ваш <em>Мед</em>"...</p>
<p>МОЈ "Мед". Какав мој! "Мед" припада целој трагичној Крајини и мом целом народу, па чак и оном суседном, убогим Хрватима, који се из глупе мржње коцкају са сопственим спасом. Ти странци су кроз мене читали Крајину која више не постоји. О тој Атлантиди су по први пут нешто сазнавали након две деценије западног забашуривања и нашег срамног ћутања. Дотле нису били ни свесни да су негде на Балкану, за свега четири дана, вековна огњишта једног јуначког племена претворена у гар и коприве, у врзине и мук. Нико им није рекао. Тај <em>Magnum Crimen</em> су Американци брже-боље прикрили, 10. августа 95, конференцијом за штампу о тад већ застарелим збивањима у Сребреници. Нико се није сетио да тај узрочни однос нагласи или чак спомене. Отада се сво зло распада Југославије свело на ту малу енклаву пред којом се и наши властодршци понизно клањају. А Крајина је пропала у заборав као у личку јаму.</p>
<p>Оних година ми је од гнева падало на памет да одем на фронт. Какав фронт? С ким? Коме у корист, кад нисам борац? Не волим кич и јефтину романтику. Своју борбу сам свео на снове и тумарања по гају над језером о којем пишем у "Меду". Тада сам се, а да нисам био свестан, потајно изопштио из овог друштва коме припадам и постао његов посматрач, не и протагонист. У мени је већ живео мој Никола, самотни пчелар с Велебита.</p>
<p>Природније би ми било сада да се борим за Донбас или Дамаск. Било би безбедније него да стрепим од српске издаје или српског церекања за својим леђима. Самоћа је страшна школа, испит, па и хемијски процес. Од проневерених, изопачених, заборављених српских одисеја остао ми је само суви талог: свељудска срж свега проживљеног. Оно што ме повезује са језгром патње, језгром истине и лажи. Зато данас вишак српских суза лијем над несрпским судбинама. И ову своју причу о Крајини, да неки издавач тражи, могао бих да пребацим у Мексико, Вијетнам или Египат. Не би ми сметало. Моја мученичка Крајина се преселила у небеса и одатле осветљава свако разрушено огњиште и сваку неопевану жртву.</p>
<p>Када сам од Раде Милошевић чуо ту библијску приповест о путешествију оца и сина из које ће израсти књига, дуго сам се питао: шта ћу од ње? Како да је ПРЕВЕДЕМ овим слепцима овде? Да сам написао оглед о историји и патњама Крајине, нико ме не би прочитао — сем, наравно, мојих истомишљеника. Нико не чита есејистику с којом се бар начелно не слаже. Есеји, документа, служе пре свега утврђивању предубеђења, а не трежњењу или проширењу свести. Ту улогу само литература и мистика могу да остваре. </p>
<p>Дотле нисам био писац. Ни цртицу нисам објавио у икаквом књижевном часопису. Но схватио сам да је пред громадама лажи и пропаганде сасвим узалудно прокламовати "нашу истину" о Крајини и осталим збеговима. Као да на стену насрћеш кашичицом! Толико ми је "наших истина" нуђено за превођење и издавање. И тако ми је било тешко тим добрим а жучним људима објашњавати колико је њихово пожртвовање узалудно пред тим охолим, расејаним, млаким западним светом. Шта ће њима "наша истина" кад ни сопствену немају снаге да сагледају и одбране?</p>
<p>Стога је Крајину требало избавити од — Крајине. Ишчупати је из историје и геополитике. Историју пишу победници, а губитници се баве геополитиком. Ни једни ни други се не баве истином, а истина је једино битно. Једини могући потез био је да се Крајина уклеше у књижевну баштину, и то не нашу већ свељудску. Одатле је нико не може избити. Књижевне истине, за разлику од историјских, нису кварљиве. </p>
<p>Како ово звучи надмено! Човек уобразио да је Толстој! џѕдф ради се о пувању већ о поетици. Повест о таквим судбинама не пишеш као новинску хронику. Ако не осећаш широки дах у себи, ако ти поглед не циља у небеса, не мораш ни да започињеш. Зато сам тих сто страна писао четири године. За те четири године, можда сам свега десетак дана био дорастао за такву тему. Осталих хиљаду четиристо дана био сам само просечни Европљанин, "идеал и оруђе свеопштег уништења", како га описује Леонтјев.</p>
<p>Тако ми је тај крајишки мед постао одскочна даска ка нечему другом. Отуд, вероватно, и нелагодност с којом је књига примљена међу Србима. О њима приповедам, јесте, али не као Србима, већ пре свега као — људима у безљудном времену. И добрим и злим. Тек након "Меда" сам схватио ону уњкаву и наоко млитаву поруку светог патријарха Павла: "Будимо људи!" Сви смо схватили : "будимо уљудни", "добри", "хуманитарни". А ту нема поповања ни моралисања, ни трунке! Павле само говори: "будимо људи"! Прихватимо, усвојимо своју човечност у њеном пуном опсегу и добра и зла. Грешимо, но чинимо и добро! Усудимо се, макар испаштали! Он је видео колико смо сужени, скврчени, као поткресани на Прокрустовом лежају. Моји ликови из "Меда" јесу Срби, но ти Срби су ми се наметнули не ради свог српства већ ради свог ЉУДСТВА! Наши национални мистици и надри-историчари у сваком човеку траже Србина, а ја у Србину тражим човека. Велику реткост у мом времену и поднебљу! Но имам ту срећу што међу Србима најчешће још налазим пречице ка... људима. Мој Бранко, мој Гаврило, мој Николај, мој Арчибалд (Рајс), мој Пера (генерал Галоа), мој Станислав (Краков), мој Патрик-Стефан (пуковник Барио), мој Сања (Зиновјев), мој Емир-Немања, мој Јаков (пуковник Огар), мој Оскар (Фрајзингер). Пуноправни Срби — јер су ЉУДИ!</p>
<p>Српство није ни крв ни сој ни грб ни тапија. Српство је — људство међу нељудима, памћење међу збуњенима, срце усред леда. Српству се приклања когод осети голог човека у себи, био он холивудска звезда, војничина или рокер. Српство је сабор ученика, што је сам Николај рекао, и литургија, како додаде Жарко Видовић. Свести српство на етничку, обичајну или верску заједницу, значи већ сузити га и окаменити. Ритуално српство ништа не значи. Отуд и лакоћа с којом грлате "Србенде" прелазе у издају. </p>
<p>Само објављивање "Меда" беше чудо. Још вече чудо је његова популарност <em>овде</em>, у француском подручју. Пет награда, четири или пет издања под "белом" корицом, а сада и џепно. Кад ми је пријатељ послао слику књижаре на париском аеродрому са хрпом "Меда" на ударном месту, схватио сам да смо променили статус. Ушли смо, малтене, у "мејнстрим". Пореде нас са Хемингвејем, Хомером... Да се то мени деси! Мени и Крајини! Нама!</p>
<p>Најчудније је што ту победу сам славим, као да седим у пресвлачионици и буљим у пехар УЕФА-е. Лажем: нисам сам. Ту си ти, Марина, Светлана и још пар пријатеља, углавном пријатељица. Ту су и читаоци из групе "Медомана". Ту су моји овдашњи пајташи, молери, дрвосече, трговци и штампари, с којима роштиљам и кувам котлиће. Сачувао сам везе са истинским друговима из детињства, Швајцарцима, Италијанима, Шпанцима. Не могу ти ни описати шта за њих значи наш пробој у свету француске културе. А за то време Србија ћути. Крајина, она расељена, ћути. А с њом бих најрадије поделио ову радост.</p>
<p>Не ради се о "медијској блокади". То је најмање важно. Њима је све неугодније да напишу нешто лепо о нечему српском мимо спортских вести. А није ни да су ме бојкотовали. "Политика", "Печат", "Геополитика"... Чак ме је Оливера Милетовић угостила на својој одличној емисији. Више ме чуди народ и дијаспора. Око мене, у Швајцарској и шире, има доста српских клубова, па и крајишких. Само један ме је позвао, женевски, где ме знају одраније. Да не спомињем парохије и епархије. Деси се да понеки Србин дође на књижевно вече у некој француској библиотеци, на своју руку. У Лиону сам тако срео два сјајна Сремца - причали смо о Хамвашу и бекријању. Но, ето, већине то као да се уопште не тиче. </p>
<p>Често ме људи препознају у авиону за Београд, и ту се ствари одвијају карактеристично: Срби ми углавном причају о политици, а Французи и Швајцарци о — "Меду"! </p>
<p>Очигледно постоји неспоразум. Случајно сам добио процену првог издавача који је помишљао књигу да преведе у Србији. Рецензент је оцењује као превише "млаку", баналну, за нашу публику. Има ту нечега. Портрет Срба постаје незамислив без трубача и шенлука, подочњака и необријаних образа. Сами смо се уживили у карикатуру о себи, која није од јуче. За мене је "Ко то тамо пева" гнусан филм, упркос духовитости, но ваљда само за мене.</p>
<p>Да не тлапим превише. Од Србије не очекујем никакво признање. Оно што ми је од ње требало већ сам добио, још од детињства, и то нико не може да ми отме. Мој следећи роман нигде Србију ни не спомиње, а у њему је више српског него у "Меду". </p>
<p>Понекад замишљам како је Лукијан Мушицки са фрушкогорских обронака мотрио на Мачву и питао се да ли она свест и знање које он носи и брани ишта значе тим људима тамо. Понекад лежим на туђој плажи и поново састављам "Ламент над Београдом", који сам некад у трансу препевао на француски, па одлетим чак у Јоханесбург где је Драган Аћимовић у 50 примерака штампао ту најпотреснију песму посвећену неком граду, игде. Понекад се сетим горког разочарења немачког аристократе и пребега Рајса кад нас је дрмусао: "Чујте, Срби!" Понекад се уживим у стрепњу читавог низа хиландарских владика над рашчереченом или залуђеном матрицом. Понекад сам мој деда-ујак Драго, луди избегли четник који се под старе дане вратио у Србију да би ипак умро у Аустралији, не препознавши своју отаџбину у ономе што је затекао. А у соби у којој спавам, поред иконе и слика деде и баке, нема ничег другог сем лика мог Гаврила Руцовића, Бокеља у Каиру рођеног, у Париз протераног под Насером, полиглоте, светског путника, верника и шмекера, који је целог живота мислио само на Србију.</p>
<p>Не боли мене што ме Србија не признаје, драги мој Бокане. Без тога могу да живим. Боли ме што Србија <em>себе</em> не признаје...</p>
Soirée d’amitié franco-serbe à Lyon le 20 mai 2016
http://blog.despot.ch/post/soiree-damitie-franco-serbe-a-lyon-le-20-mai-2016
2016-05-14T10:30:35.124000Z
2016-05-13T09:30:15Z
Slobodan Despot
<p>On m’a convié à animer une <strong>soirée d'amitié franco-serbe ce vendredi 20 mai dès 20h à la Traboule</strong> (5 montée du Change, 69005 Lyon). Ce sera l'occasion de rappeler l'historique d'une fraternité exceptionnelle et improbable entre deux nations.</p>
<p>Ou pas si improbable ? Et s’il y avait des affinités profondes dont nous ne sommes même pas conscients? </p>
<blockquote>
<p>Vente et dédicace de livres, musique traditionnelle, nourriture et boissons serbes.</p>
</blockquote>
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/3a8d0610-e0ff-485c-8b7c-f90dbd019852/92cf1614-544e-4bcc-858e-02082c53f6ac.jpg" style="height: auto;"/></p>
Le serment du Bourdon, hymne paneuropéen ?
http://blog.despot.ch/post/le-serment-du-bourdon-hymne-paneuropeen
2016-05-03T15:11:00.470000Z
2016-05-03T14:45:48Z
Slobodan Despot
<p><img src="https://cdn-images.postach.io/ca81b7af-f272-4674-903e-7f61c6caa0d3/93ac79ed-1afa-4aa4-9f17-341f1313621a/98d15de1-bec5-4221-8125-d8c5fda6a1a3.png" style="width: 468px; height: auto;"/></p>
<p>La Yougoslavie était une chiourme pour les adultes, mais un paradis pour les enfants. <em>Zakleo se bumbar...</em>, autrement dit <em>Le serment du bourdon</em>, était un <em>smash hit</em> dans le public enfantin de ce royaume communiste et heureux, et Dragan Laković était son barde. Si j'avais grandi dans ma Serbie natale, j'aurais rêvé, à sept ou huit ans, de chanter dans le chœur <em>Kolibri</em> qui immortalisait ses ritournelles à la télévision nationale.</p>
<p><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/zrbqqgi3_xk?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></p>
<p>La chanson du bourdon veilleur date de 1974, l'année où j'ai quitté le pays dans la voiture de mes parents. Je l'ai repassé quelquefois à mes filles, histoire de leur faire sentir un peu l'ambiance des jeunes années de leur papou. Puis je ne l'ai plus entendu... jusqu'à hier.</p>
<p>Jusqu'à hier, et dans une version... plutôt virile! Mieux que virile: barbue et scandinave. Chantée — en serbe, s'il vous plaît! — par le chœur punk norvégien <a href="https://www.facebook.com/SvartlamonHardkor/">Svartlamon Hardkor</a>. De telles passerelles entre les peuples, les générations et les genres sont à saluer… et à savourer! On ne trouverait probablement pas à tracer en Europe d'autre diagonale aussi spectaculaire. <em>Le serment du bourdon</em>, hymne paneuropéen?</p>
<p><iframe width="480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/O91xTpP4zWQ?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></p>
<p>PS Les paroles ne sont peut-être pas étrangères au <em>revival</em> du Bourdon. Je les ai à peine arrangées à la manière de La Fontaine:</p>
<p><br /> <br /></p>
<h4>Le serment du Bourdon</h4>
<blockquote>
<p>Par le miel et la fleur le bourdon fit serment</p>
<p>Qu'il allait s'employer à régenter les champs</p>
<p>Les maraudeurs seraient interceptés dans l'œuf:</p>
<p>Lapinou, agnelet, la chèvre ou le boeuf.</p>
</blockquote>
<p><br /> <br /></p>
<blockquote>
<p>Les étrangers aussi étaient avertis:</p>
<p>La girafe, l'élan et le zèbre furtif.</p>
<p>Quiconque viendrait paître</p>
<p>Serait piqué au pif,</p>
<p>Au pif, au pif...</p>
</blockquote>
<p><br /> <br /></p>
<blockquote>
<p>Zoum, zoum, zoumzoumzoum...</p>
</blockquote>
<p><br /> <br /></p>
<blockquote>
<p>Par le miel et la fleur le bourdon fit serment</p>
<p>Qu'il allait s'employer à régenter les champs</p>
<p>Les maraudeurs seraient interceptés dans l'œuf:</p>
<p>Lapinou, agnelet, la chèvre ou le boeuf.</p>
</blockquote>
<p><br /> <br /></p>
<blockquote>
<p>Car c'est décidément de vrais malfaiteurs :</p>
<p>En mâchouillant les herbes, ils broutent aussi la fleur,</p>
<p>la fleur, la fleur...</p>
</blockquote>
<p><br /> <br /></p>
<blockquote>
<p>Zoum, zoum, zoumzoumzoum...</p>
</blockquote>