3 policiers morts, 141 personnes hospitalisées. Si elle s'était produite dans n'importe quel autre pays d'Europe, cette émeute eût fait les grands titres.

Mais non! Elle se passe à Kiev, et elle est le fait de ceux-là mêmes qui ont été le fer de lance du renversement de Ianoukovitch en 2014: Svoboda et le Secteur droit.

L'information est donc reléguée dans les brèves et les dépêches d'agence. Le Matin du jour, par exemple, ne la mentionne même pas. Mais il consacre une double page et un édito à analyser les exercices de fitness "bidon" de Vladimir Poutine!

On nous assure depuis un an que l'extrême droite est assagie et marginalisée. Or la voici qui met la capitale à feu et à sang et qui bloque les institutions parce que le nouveau régime, acculé, essaie d'adopter une loi cosmétique de décentralisation. Autrement dit, de reconnaître un début d'identité et d'autonomie au régions russophones de l'Est. On imagine ce que ces fanatiques qui jettent des grenades sur leurs propres policiers feraient aux populations insurgées du Donbass s'ils en avaient l'occasion.

L'Ukraine putschiste soutenue par l'UE et les Etats-Unis est un navire à la dérive piloté par des incapables et des corrompus, eux-mêmes talonnés par des fous sanguinaires et menacés par la désobéissance d'une part grandissante des passagers. L'échec de l'opération est total. Pas étonnant que les médias qui ont unanimement participé au baptême du rafiot "Euromaïdan" s'en détournent désormais.