Je suis né à Sremska Mitrovica, en Serbie (alors Yougoslavie), en 1967.

Jadis, cette bourgade somnolente sise sur la Save était une ville puissante. Elle fut l’une des cinq capitales de l’Empire romain. Elle possédait un hippodrome, un palais impérial avec chauffage au sol et même — fait unique — un vinoduc amenant le vin des collines, à 20 kilomètres de là.

Le règne de Julien l’Apostat est encadré par cinq empereurs originaires soit de ma ville natale, soit de la région proche (à moins de 100 km):

  • Constance II (337-361), de Sirmium (Sremska Mitrovica, Serbie).

  • Julien dit l’Apostat (360-363), de Constantinople.

  • Jovien (363 - 364), de Singidunum (Belgrade, Serbie).

  • Valentinien Ier (364 - 375), de Cibales (Vinkovci, Croatie).

  • Valens (364 - 378), de Vinkovci).

  • Gratien (367 - 383), de Sirmium.

Valentinien et Valens étaient chrétiens, mais penchaient du côté de l’hérésie arianiste. Gratien fut orthodoxe. Après lui, l’Empire ne connut plus la tentation du retour au paganisme ni l’arianisme. Le demi-siècle évoqué ici fut capital pour l’orientation spirituelle et idéologique de l’Empire romain, et donc du monde connu de ce temps-là. Le drame se joua dans ces provinces «ex-yougoslaves» dont le reste de l’Europe ne sait rien de rien.