L'avant-guerre civile a fait sensation lors de sa sortie en 1998. Avec des années d'avance, il décrivait les conséquences de l’effondrement de l'URSS. Une fois le grand Ennemi disparu, qu'allait faire le système de pouvoir occidental pour se légitimer? Se reconstruire un ennemi, au besoin dans sa propre basse-cour. L'après-guerre froide aurait pu être la paix. Ce fut l'avant-guerre civile!

Philosophe politique, mais aussi grand érudit, critique littéraire et connaisseur de la pensée antique, Eric Werner invite toute l’expérience et la sagesse de l’Occident à se pencher sur le berceau de l’ère nouvelle que nous vivons. Il montre les continuités, ouvertes et secrètes, du Pouvoir. Il dégage aussi les situations inédites et potentiellement incontrôlables. Il consolide enfin les passerelles que nul n’osait trop évoquer entre l’ordre et son contraire, le chaos violent. Ce qui n’était que frôlements et connexions fortuites apparaît désormais comme l’architecture même du contrôle politique et social de la masse globalisée.
Plus de quinze ans après sa première édition, ce livre trouve des illustrations confondantes dans l’actualité géopolitique et sociale de notre temps.



Ecrit dans un style éblouissant, L’Avant-guerre civile est une véritable école de pensée et d’intelligence pour les temps de troubles.
J’avais été l’éditeur responsable du projet à L’Age d’Homme en 1998 (et avais suggéré le titre). Le sujet était certes brûlant — il l’est encore plus aujourd’hui — mais le retentissement de cet ouvrage à sa parution, ainsi que sa diffusion, nous ont surpris. C’est aujourd’hui, pourtant, que son angle d’attaque et ses thèses trouvent leurs véritables points d’appui. Comme l’avait fait Mendeléiev jadis en inscrivant des cases vides dans son tableau pour des éléments qui restaient à découvrir, mais dont l’existence ne faisait pas de doute, Eric Werner a lancé vers l'avenir un essai de prospective qui, quinze ans plus tard, n’est que la description de notre quotidien.